L’insolent mercenaire de Marvel remet le masque ! Plus grand, plus-mieux, et occasionnellement les fesses à l’air, il devra affronter un Super-Soldat dressé pour tuer, repenser l’amitié, la famille, et ce que signifie l’héroïsme – tout en bottant cinquante nuances de culs, car comme chacun sait, pour faire le Bien, il faut parfois se salir les doigts.
Lors de sa première apparition au cinéma, le moins que l’on puisse dire c’est que « DeadPool » n’avait pas fait une entrée tonitruante. Notamment à cause d’une mise en scène assez peu convaincante et d’un scénario qui tentait d’amener ce personnage hors norme, dans l’industrie Marvel, dans une vision différente, qui s’est vite révélée hors sujet. Du coup, les fans se sont offusqués, et, dans une industrie où ces derniers prennent de plus en plus le pouvoir, la Fox a donc décidé de revoir sa copie et de re-donner, sous l'impulsion de Ryan Reynolds lui-même, à « Deapool » la place qu’il avait dans l’univers de la BD. Une place hors norme, notamment parce que ce personnage n’est pas un héros à proprement parlé, comme on a l’habitude de les voir, chez les X-Men, par exemple, dont il ne cesse de se moquer. Bavard, bourré d’humour, un brin déluré, très anticonformiste et surtout incapable de discerner la frontière entre le bien et le mal.
Ce premier film offrant la vedette à Wade, s’était révélé convaincant grâce à une mise en scène inventive qui nous entraînait donc dans les origines du héros, avec une certaine émotion, mais toujours un goût prononcé pour le décalé. Et comme pour mieux s’imprégner de la tonalité du héros, le réalisateur signait une mise en scène interactive, dans laquelle le héros interagissait avec le public, et faisait allusion, en permanence, à la vraie vie comme par exemple : la photo de Ryan Reynolds en couverture de Newsweek, ou encore les différentes mésaventures de l’acteur en super héros (Deadpool, Green Lantern,…). Un choix qui associait de façon intelligente l’acteur avec son rôle. Du coup, le ton du scénario se retrouvait volontairement en décalage avec tout ce qui se faisait auparavant.
Et ça marchait ! Doté d’un budget tout aussi peu conséquent que le premier, « Deadpool 2 » doit donc assumer la lourde tâche de succéder au succès du premier volume. Et malgré le départ de Tim Miller pour divergence artistique avec son acteur principal, qui est aussi le producteur et le principal défenseur de la citadelle, le film s’offre le luxe d’une mise en scène soignée et inventive signée par Davd Leitch qui a pu briller avec des productions telles que « John Wick » ou encore « Atomic Blonde ». Contre toute attente, le film se révèle un successeur, non seulement digne, mais tout aussi surprenant que le premier. Le scénario nous installe dans une nouvelle intrigue, dans laquelle il n’est plus question de parler des originaires du héros, mais plutôt de le plonger cette fois-ci dans une intrigue dont il doit forcément apprendre à discerner le bien du mal. On y retrouve la même tonalité outrancière, les mêmes goûts pour le subversifs avec, en plus, un côté sadique qui s’amuse avec les émotions du public dès la scène d’ouverture.
Avec une maîtrise évidente des films d’action, le réalisateur ne cherche pas à en mettre plus plein les yeux, que nécessaire. Les scènes se succèdent avec une efficacité redoutable, mais ce qui plait le plus dans « Deadpool 2 » c’est jeu d’équilibriste constant entre le film de super héros et la caricature grossière. Et du goût, forcément on en redemande, on trépigne à chaque twist qui fourmillent avec une efficacité rare, nous rions forcément d’un rire coupable lorsque Deadpool sort des horreurs, et on s’amuse de cette façon que ce héros hors norme s’amuse de tout en toute situation, pour notre plus grand plaisir. Alors bien sûr, il y aura toujours des acerbes pour trouver je ne sais quel détail débilisant voulant systématiquement mettre à mal une recette qui fonctionne à merveille, mais il suffit de laisser la salle parler pour comprendre que ce deuxième volume est redoutablement à la hauteur du premier volume. Cela est suffisamment rare pour le souligner.
Et bien évidemment, il y a Ryan Reynolds, dont l’implication est tout aussi omniprésente que dans la premier volume. Il s’amuse de tout et tout l’amuse
. Et si le comédien joue moins la carte de l’autodérision que dans le premier (Et c’est une très bonne idée, car ce serait devenu lourd !), il continue de placer son héros dans une généalogie Marvel qui va se faire plus pressante maintenant que la Souris s’est offert le Renard. Face à lui Josh Brolin qui interprète déjà Thanos dans « Avengers : Infinity War » endosse à nouveau le manteau du méchant, mais cette fois un vilain plus en nuance, qui colle parfaitement à l’univers de Deadpool.
En conclusion, « Deadpool 2 » est un film qui s’offre le luxe de coller à son prédécesseur d’en garder toutes les qualités et d’y ajouter sa propre originalité. Le film recèle des petits bijoux d’humour tout aussi borderline que dans le précédent sans surenchérir et encore faire un simple copié collé de son prédécesseur. Du coup, on se laisse porter à nouveau par une mise en scène particulièrement soignée, inventive et qui ne lésine pas sur les efforts pour en mettre plein les yeux malgré un budget en dessous de ce qui se fait pour ce type de film. Un pur moment de bonheur !