Pour faire passer le taux de criminalité en-dessous de 1% le reste de l’année, les « Nouveaux Pères Fondateurs » testent une théorie sociale qui permettrait d’évacuer la violence durant une nuit dans une ville isolée. Mais lorsque l’agressivité des tyrans rencontre la rage de communautés marginalisées, le phénomène va s’étendre au-delà des frontières de la ville test jusqu’à atteindre la nation entière.
Difficile à comprendre comment on peut vouloir passer un message en enfonçant le clou de toutes ces choses que la « fachosphère » qu’elle soit américaine ou mondiale ne cesse de vouloir nous faire croire. Il y a forcément un moment où une saga doit être en capacité de s’arrêter plutôt que de se perdre dans un discours qui va à l’inverse de ce qu’il voudrait dire. Et c’est le cas de « American Nightmare 4 » qui veut donc nous faire comprendre les dangers d’avoir élu un président tel que Trump (sans le citer, bien sûr !!!) à la tête d’une démocratie comme celle des Etats-Unis. Une équipe présidentielle qui se renomme : « les pères fondateurs » et veut redonner son éclat d’antan à l’Amérique. On comprend donc très vite que le choc de l’élection de Trump est bien ancré dans l’esprit du scénariste et créateur de la saga : James DeMonaco, mais son histoire sombre très (trop !) rapidement dans les caricatures d’usage en situant son action sur l’île de Staten Island à New-York dans un quartier comprenant une importante population Afro Américaine et rongée par le trafic de drogue.
Alors, nous l’entendons bien dans le making of, il peut s’agir d’une réalité entendue que les trafics et la violence gangrène une partie de cette île, mais est-il judicieux pour réaliser une métaphore des peurs entraînées par l’arrivée du nouveau président Américain d’appuyer le trait sur ses cibles préférées : Les pauvres et les minorités ? Difficile, du coup, d‘en extraire la moindre satisfaction, dans cette purée poisseuse pleine de clichées et de discours qui ne trouvent jamais réellement leur place. Ici, le Trafiquant de drogue devient le héros, et le gentil gamin commence plutôt mal. Tout y est trop gros et du coup manque de finesse. A commencer par ces personnages mal ciselés dont on ne comprend pas très bien ce qu’ils font là ! Et puis cette intrigue qui ne viendra jamais totalement nous surprendre. Une histoire qui tourne constamment en rond, il n’y a rien de pire pour un film de genre, il suffit de voir la série des Vendredi 13 pour s’en rendre compte, une saga qui ne cesse de ressortir les mêmes ficelles et enferme le spectateur dans une lassitude pesante.
Côté mise en scène, on frise le ridicule, avec des héros tous droits sortis de jeux vidéo, plus entraîné que le plus fort des marines, des méchants qui sont en fait gentil à côté de ceux qui doivent être gentils mais sont en fait très méchants. Nous l’aurons très vite compris, il n’y a pas grand-chose à sortir de cette nouvelle aventure d’« American Nightmare » et pour sa deuxième réalisation après « Burning Sands), Gerard McMurray semble devoir payer ses impôts pour s’obliger à accepter de filmer une histoire si peu inventive et si peu en phase avec les luttes de son pays. De la même manière, Jason Blum (The Visit), le grand maître des films d’horreur à petits budgets, supervise là la pire de ses productions ou tout du moins la plus pauvre en inventivité. De là à imaginer que tout cela n’ait pour objectif que de remplir les caisses, pourtant bien remplies, il n’y a qu’un pas à franchir que je m’empresserais de exécuter.
En conclusion, « American Nightmare 4 : Les Origines » n’est pas le film d’horreur révolutionnaire de l’année, très loin de là. Nous pourrions même imaginer qu’il signe plutôt les limites atteintes par la franchise. Le film manque totalement d’inspiration et se contredit dans les bases de son intrigue, pour fournir, au final, une œuvre brouillonne, sans objectif autre que celui de montrer des personnages entre-tuer. Et même de ce côté-là, le film a bien du mal à démarrer.