Dans un futur proche, les adolescents ont été décimés par un virus inconnu. Les survivants, dotés de pouvoirs psychiques incontrôlables, sont classés par couleur en fonction du danger qu’ils représentent pour la société, et parqués dans des camps. Ruby, l’une des plus puissantes d’entre eux, parvient à s’en échapper pour rejoindre un groupe de jeunes en fuite à la recherche d’un refuge. Rapidement, cette nouvelle « famille » réalise que fuir ne suffira pas dans un monde où les adultes au pouvoir les ont trahis. Ils vont mener une rébellion, unissant leurs pouvoirs pour reprendre le contrôle de leur avenir.
Depuis les adaptations phénoménales de la saga « Harry Potter » et « Hunger Games » sans oublier celles moins reluisantes mais tout autant à succès de « Twilight », les studios cherchent une nouvelle source de revenu dans de nouvelles licences éventuelles. Cette fois ci c’est la trilogie best seller d’Alexandra Braken « Les Insoumis » qui fait l’objet d’un transfert sur grand écran. Une aventure qui doit se décliner en trilogie. Si le film fut un échec un peu partout dans le monde, peut-être à cause d’un essoufflement de l’engouement pour les adaptations de littérature dite « Young Adulte », elle ne manque toutefois pas d’intérêt.
Et même si le scénario ne fait pas forcément dans l’originalité, avec des enfants qui possèdent des pouvoirs qui font peurs aux adultes et du coup qui se retrouvent enfermés dans des camps de travaux forcés, classés par couleurs qui correspondent à leurs pouvoirs avec le Orange et le Rouge pour les plus dangereux, il est difficile de tirer à boulets rouges sur ce film qui ne va pas forcément révolutionner le genre mais parvient tout de même à tirer son épingle du jeu et se laisse regarder sans trop de difficulté. Car le scénariste
Chad Hodge, qui a notamment officié sur la série «
Wayward Pines » a su manœuvrer ses effets pour donner une couleur bien particulière à cette aventure d’adolescent fuyant une mort certaine. Il distille tout ses indices au grès d’une histoire qui peut se révéler beaucoup moins complexe qu’elle n’y parait. Pourtant il parvient à faire sortir un discours de tolérance et quelque peu politique, au regard de la société américaine actuelle.
Et le moins que l’on puisse dire c’est que la réalisatrice Jennifer Yuh Nelson, qui avait officié sur « Kung Fu Panda » a parfaitement compris l’essence même de l’œuvre de son auteur. La mise en scène oscille en permanence entre plans rigoureux, soignés, entre technologie poussée et nature presque minimaliste. Le monde où évoluent nos héros est partagée entre société High-tech et environnement post apocalyptique, avec des rues désertes, des magasins abandonnés et une coupure électrique généralisée. Comme dans la série « Handmaids Taie », la société Dystopique a cédé la place à celle que l’on connait actuellement et tout semble désert. Le rythme y reste soutenu et malgré quelques longueurs ou quelques incohérence, « Darkest Minds : Rebellion » ne manque pas d’intérêt.
Côté distribution, la jeune Amanda Stenberg (Hunger Games) se retrouve face à Harris Dickinson (Beach Rats) et les deux acteurs de former un duo étonnant, qui ne sonne pas toujours juste tant il subsiste un certain décalage entre le jeu un peu adulte du garçon et celui un plus adolescent de la jeune fille. Leurs personnages évoluent peu durant le film, oscillant entre sentiments douloureux, et tendresses amoureuses, entre violence pure et instinct de survie, il aurait été nécessaire de les rendre plus cohérent et de ne pas laisser un si grand décalage s’opérer entre eux. Les comédiens ne se laissent pas prendre au piège du trop de jeu pour masquer les faiblesses, ni à celui du minimalisme pour laisser parler l’aventure. Malgré cela ils parviennent à trouver la composition juste pour ne pas sombrer dans la caricature.
En conclusion, « Darkest Minds : Rebellion » est une adaptation du premier tome de la trilogie d’Alexandra Braken « Les Insoumis ». Si le film manque de régularité dans son déroulement et si les comédiens souffrent d’un décalage un peu trop marqué entre leurs personnages, le résultat ne s’avère pas si catastrophique que cela et aurait mérité, tout au moins, un succès d’estime. Le public en a décidé autrement, en le boudant dans les salles. Espérons qu’il se rattrapera en Blu-ray.