L'histoire dans les années 60 de Xiao Si'r, jeune adolescent, fils d'un refugie politique chinois qui vit a Taiwan. Comme tous les jeunes gens de sa condition il fréquente les gangs qui se mènent une guerre sans merci.
Réalisateur majeur du cinéma Taiwanais, Edward Yang est assez méconnu e France si ce n’est à travers son dernier film « Yi Yi », considéré comme l’un de ses plus grands films, l’histoire d’un jeune quadragénaire qui décide de donner à sa vie une autre direction en renouant avec un amour de jeunesse. Sorti en 1992, en toute discrétion, « A brighter summer Day » est certainement son plus grand film, tant dans la réussite artistique que dans la longueur, qui peut vite décourager le public non averti :3h56 !
Pourtant le film, qui se laisse porter par une mise en scène assez classique dans sa première partie, se révèle beaucoup plus inventif et forcément plus rythmé avec une succession de remise en cause d’un environnement que le réalisateur avait prit soin de mettre en place, en prenant son temps, sans jamais éviter la violence résidant dans chacune des parties de ses personnages, rongés par la guerre sans merci que se livrent les gangs. Le réalisateur, ne cherche pas le sensationnel et dans une logique de mise en scène minutieuse et maîtrisée, il décrit cette société des années 50-60 très influencée culturellement par la musique venue des Etats-Unis, mais qui tente de garder une identité propre avec ses codes d’éducations, d’honneur et de territoire.
D’une beauté saisissante, et d’un romanesque puissant, ce « West Side Story » taïwanais réserve une multitude de bonnes surprises et confirme toutes les qualités de ce réalisateur disparu il y a déjà 11 ans. Edwarg Yang signe un scénario, écrit avec ses collaborateurs habituels, puissant et sans concession où la fragilité apparente de son personnage principal, son amour interdit de cette fille appartenant au gang rival, qui n’est pas sans rappeler « Roméo et Juliette » n’est qu’un prétexte pour dépeindre une société taïwanaise des années 50-60 gangrenée par cette guerre fratricide que se livre sa jeunesse. Malgré une éducation basée sur l’honneur, le respecte et la réussite, la jeunesse se perd et se laisse embarquer dans une voie sans issue. Mais ce serait mal connaitre Yang que de croire que son œuvre se ferait une pâle copie de « Roméo et Juliette » ou de « West Side Story ». Le réalisateur possède un regard trop fin et emmène le spectateur dans une peinture sans fard d’une Taiwan complexe et sensitive.
En conclusion, « A brighter summer day » est une œuvre majeure que tout cinéphile qui se respecte doit avoir vu pour comprendre la complexité du cinéma asiatique. Il y a Kurosawa, mais il y a aussi Edward Yang dans un autre style qui apporte un regard puissant, majeure sur cette société Taiwanaise des années 50-60 qui doit se reconstruire après le départ des chinois.