Borsalino

Catégorie
Cinéma
Genre
Pays
FR
Date de sortie
05/12/2018
Réalisateur
Format
Blu-Ray
Boitier
Amaray
Producteurs
Pierre Caro et Alain Delon
Scénaristes
Jean Claude Carrière, Claude Sautet et Jean Cau
Compositeur
Claude Bolling
Editeur
Edition
Standard
DureeFilm
126
Support
Critique de Emmanuel Galais
Quand Roch Siffredi sort de prison, c'est d'abord pour aller se mesurer, par la force du poing, à François Capella. Mais les deux gangsters vont très vite comprendre que l'union fait la force, et qu'en s'associant ils peuvent voir grand, très grand. Ils multiplient les arnaques et les coups d'éclat dans un Marseille alors aux mains des puissants chefs de clan Pauli et Marcello...

Pendant trois décennies, deux acteurs français furent, de façon quasi systématique, par les médias autant que par le public, en opposition. L'un avait le regard bleu azur, d'une froideur renversante, séduisant, mystérieux, arrogant et adoubé par un monstre sacré : Jean Gabin, dont il prit ce goût pour les personnages sombres, avares en paroles, au courage prétentieusement affiché. L'autre également adoubé par le doyen, flamboyant, empathique, souriant, plus proche du peuple que son opposant, mais au parcours pas si éloigné que cela du premier. Car, au final, Delon et Belmondo ont touché à tout avec une précision tout aussi redoutable l'un que l'autre. Du cinéma des anciens avec des partenaires prestigieux pour les deux : Gabin, Bourvil ou Ventura par exemple, des réalisateurs de la vieille école : Duvivier, Allegret, Boisrond et ceux de la nouvelle vague : Clément, Godard, Melville. Le parcours des deux se ressemblent, mais ils n'avaient jamais tourné en ensemble.

Inspiré de la vie de deux truands Marseillais, Carbone et Spirito, qui tinrent la ville dans leurs mains, y compris jusque dans la mairie, le scénario est, évidemment, l'occasion rêvée pour Jacques Deray d'unir à l'écran, Alain Delon, qu'il avait déjà dirigé dans « La piscine » et Jean Paul Belmondo avec qui il avait travaillé dans « Par un beau matin d'été ». Sur une base, finalement assez classique tel que le cinéma en faisait à l'époque, c'est la mise en scène de Deray qui emporte tout. Le réalisateur a choisi de rester au plus près du Marseille de l'époque, de ses codes, de ses valeurs et de ses transgressions. Précis et impartial, Deray ne privilégie aucun de ses acteurs, il reste maître de son histoire, maître d'une peinture d'un Marseille qu'il veut fidèle, il s'amuse des valeurs toutes personnelles de ses héros et offre ainsi un film abouti et réjouissant. Et même si , producteur oblige, Delon a su imposer d'ouvrir le film, de façonner son image pour ne pas être en dessous de son acolyte, le réalisateur réussit le tour de force de ne pas se laisser cannibaliser par sa distribution.

Signé de la main de Jean Claude Carrière, que l’on ne présente plus, certainement l’un des scénaristes les plus prolifiques et célèbres après Michel Audiard, puisqu’il a signé notamment : « Le Hussard sur le toit », l’adaptation de « Cyrano de Bergerac », ou encore « l’insoutenable légèreté de l’être » pour ne citer que les plus célèbres. Un scénario également signé par Claude Sautet, qui, en plus d’écrire pour les autres, fut également un réalisateur reconnu avec des films comme : « Nelly et Mr Arnaud », « Une Histoire Simple » ou encore « Vincent, François, Paul et les autres ». Et pour compléter l’équipe, Jean Cau, moins célèbre, mais pas moins prolifique avec des films comme « L’Insoumis » ou « La Curée ». L’adaptation du livre d’Eugène Saccomano : « Bandits à Marseille », offre une vision à la fois froide et sombre de ce Marseille des années 30, déjà gangrenée par la violence et les trafics.

Si le film fut un événement, il le fut tout autant pour la guerre juridique qui le précéda. Une bataille d'ego, diront certains, mais surtout un handicap que d'avoir en tant que producteur son coéquipier de tournage. Et même si dans les interviews les réponses sont cordiales, la tension est palpable. Il faut bien dire que Delon fit tout pour écraser son coéquipier en faisant apparaître son nom systématiquement avant lui, comme par exemple sur le générique avec : « Alain Delon Présente » ou encore juste avant la première scène qui s'ouvre sur lui : « Un film produit par Alain Delon ». C'est d'ailleurs après « Borsalino » que Belmondo deviendra à son tour producteur.

Autant dire que ce film reste une œuvre marquante pour chacun de ses participants et pour le cinéma en général, jusque dans les influences les plus surprenantes. A un point tel que l’acteur de film Pornographique, le plus connus au monde, a pris comme pseudonyme : « Rocco Siffredi », justement en hommage au film de Jacques Deray.
Définition
Couleurs
Compression
Format Vidéo
16/9 anamorphique couleur
Format Cinéma
2.35:1
Le travail de remasterisation se révèle d’une grande efficacité et rend au film une nouvelle jeunesse. Les couleurs sont parfaitement bien tenues et leur dosage est précis. Les contrastes permettent au film de gagner en relief et d’ainsi bénéficier d’un nouveau rendu. Le travail est impeccable et participe à rendre un bel hommage au travail méticuleux de reconstitution du Marseille des années 30.
Sous Titres
Notes
Langues
Film
Bonus
Com
Spatial
Dyn
Surr
Français
Oui
Oui
Non
Moyenne
Bonne
Moyenne
Comme il semble en être l’habitude maintenant, malgré un travail remarquable, la bande son ne bénéficie que d’un DTS-HD Master Audio 2.0. La spatialisation est ainsi restreinte et la musique d’accompagnement se fait parfois un peu trop envahissante, sans parler du bruit des armes qui agresse particulièrement le système auditif.
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée Bonus : 120 min
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
Liens internet
Interface Rom
Jeux intéractifs
Filmographies
Clips vidéo
Bêtisier
Bonus Cachés
Court Metrage
Des Archives rares de l’Ina qui montrent à quel point la tension autour du film fut ressenti, avec des acteurs qui ne sont pas interviewés ensemble, la question inévitable posée à Belmondo : « Pourquoi avez-vous intenté un procès quelques jours avant la sortie ! » et la réponse très cordiale et politiquement correcte de Belmondo.

Un extrait amusant de la version anglaise du film.

Dans la Génèse du film, l’auteur Eugène Saccomano revient sur son livre, sur les personnages qui ont inspiré le film et les pressions pour qu’ils ne soient pas cités. 

Puis Jean Claude Carrière revient sur son adaptation et notamment sur le travail qui consistait à rendre cinématographique cette histoire sombre de deux caïds Marseillais.

Dans les secrets de tournage, ce sont tous les acteurs de seconds rôles qui viennent parler de ce tournage hors du commun avec de stars impressionnantes du cinéma français avec un mode de vie et un relationnel bien différent.

Evidemment un focus sur la musique de Claude Bolling, qui reste l’un des classiques du genre.

Et puis bien un hommage à Jacques Deray, par sa femme Agnès Vincent Deray et par Michel Drucker, que l’on ne présente plus mais qui fut l’un de ses amis.

On finit par l’intervention toute en subtilité d’Alain Delon, qui déjà dans les archives de l’Ina parlait à la troisième personne du singulier.