Sale temps à l'hôtel El Royal

Catégorie
Cinéma
Titre Original
Bad Times at the El Royal
Genre
Pays
USA
Date de sortie
13/03/2019
Réalisateur
Format
Blu-Ray
Boitier
Amaray
Producteurs
Drew Goddard et Jeremy Latcham
Scénaristes
Drew Goddard
Compositeur
Michael Giacchino
Edition
Standard
DureeFilm
142
Support
Critique de Emmanuel Galais
Janvier 1969. Alors que Richard Nixon entame son mandat comme 37e président des États-Unis, une nouvelle décennie se profile. À l’hôtel l’El Royale, un établissement autrefois luxueux désormais aussi fatigué que ses clients, sept âmes aussi perdues les unes que les autres débarquent. Situé sur la frontière entre la Californie et le Nevada, l’El Royale promet la chaleur et la lumière du soleil à l’ouest, et l’espoir et les opportunités à l’est. Il incarne parfaitement le choc entre passé et présent. Autrefois, célébrités et personnalités politiques influentes s’y côtoyaient, au casino, au bar, à la piscine ou dans les suites somptueuses. Mais l’âge d’or du Royale est bel et bien révolu. Dans cet hôtel oublié des riches et des puissants depuis longtemps, un prêtre, une chanteuse de soul, un voyageur de commerce, une hippie et sa sœur, un homme énigmatique, et le gérant de l’hôtel vont se retrouver par hasard… ou pas. Au cours d’une nuit comme seul le destin sait les orchestrer, tous auront une dernière chance de se racheter, avant que l’enfer ne se déchaîne…

« Sale temps à l’Hôtel El Royale » fait partie de ces films qui soulèvent l’intérêt par une ambiance, une patine bien particulière. Très loin de rebuter le spectateur, le film se veut un hommage aux films noirs, à ces longs métrages d’un autre temps qui restent tout de même intemporels, dans lesquels chacun cache un secret plus ou moins avouable. Comme un millefeuille, « Sale temps à l’Hôtel El Royale » est avant tout un film choral, dans lequel chacun se découvre au fur et à mesure que l’intrigue se déroule. Le réalisateur Drew Goddard qui a également signé le scénario, impose un rythme presque « Blaxploitation », dans lequel la musique soul, orchestrée par Michael Giacchino (Spider-Man Homecoming) vient apposer sa chaleur autant que son inquiétante mélancolie. Interprétée par l’actrice Cynthia Erivo la musique est la garante d’une ambiance sombre qui colle parfaitement à l’univers du film. Sans se précipiter, en utilisant l’Hôtel comme personnage à part entière du film, le scénariste vient plonger le spectateur dans un monde où la brillance et la rutilance sont des éléments du passé. Cet établissement sembla avoir été construit pour une clientèle foisonnante, qui a finit par déserter les lieux et les laisse aux blessures du passé. Se croisent alors des âmes en errances : Un prêtre, une chanteuse, un réceptionniste traumatisé, un agent solitaire et une femme solitaire et déterminée.

A la fois décalée et précise, la mise en scène se révèle d’une grande efficacité, particulièrement dans sa scène d’ouverture où les personnages arrivent dans les lieux désertés et se font des échanges de politesse qui montrent une certaine gêne et une évidente détermination à cacher les raisons plus ou moins secrètes qui les ont poussés à poser leurs valises dans l’hôtel. On croirait du Tarantino, tant les répliques se succèdent dans une mise en scène faussement minimaliste, qui va enchaîner les idées simples et subtiles pour installer une ambiance et un rythme. Car c’est de cela dont il faut parler : Le Rythme ! L’hôtel et la musique sont effectivement des composantes majeures de la mise en scène et lui donne sa texture, son sens et son équilibrage. L’établissement est grand et déserté, il faut donc que les personnages donnent l’impression d’être noyés dans le décor, en revanche lorsqu’ils sont dans leur chambre, l’espace est plus restreint, plus confiné et les ramène obligatoirement aux lourds secrets qui les obsèdent. Quant à la musique, elle vient orchestrer l’ensemble pour mieux mettre en valeur les travellings, les traumas et les dialogues entre les personnages qui vont ainsi se succéder pour mieux servir l’intrigue.

Côté distribution, pas de grande surprise, les acteurs donnent le meilleur pour séduire ou rebuter le public. A commencer par Jeff Bridges (Iron Man) en prêtre cachant un évident secret inavouable. A la fois inquiétant et touchant (Impossible de dire pourquoi sans spoiler le film !) l’acteur fait preuve d’une intuitivité toujours aussi marquante, à l’instar de Jon Hamm (Mad Men), que l’on retrouvera bientôt dans « Top Gun : Maverick » et qui sait toujours avec autant de brio, passer de la douceur, de l’empathie à la menaçante manipulation d’un psychopathe. Et puis bien sûr impossible de ne pas parler de la prestation remarquable et risquée de Cynthia Erivo (Les Veuves) qui enregistra sur le plateau les chansons qu’elle chante dans le film. Sa version de « You Can’t Hurry Love » de Phil Collins est déchirante de mélancolie.

En conclusion, « Sale Temps à l’Hôtel El Royale » est un film injustement boudé qui recèle bien des pépites de mise en scène et de mise en ambiance. Le scénario, inspiré de films noirs ou de films chorales impose une écriture toute en substance avec des personnages aux points communs évidents tout autant que leurs divergences. La mise en scène fait preuve de subtilité autant que la distribution.
Définition
Couleurs
Compression
Format Vidéo
HD 1080p
Format Cinéma
2.35:1
Un film noir à l’ambiance soignée qui méritait un support à la hauteur. Ici, le grain est quasiment inexistant, les couleurs surlignées d’un voile sombre, sont parfaitement relevées par un support qui sait également aller dans la finesse de nuances. Les contrastes viennent justement donner corps à ces nuances et offrent ainsi une belle profondeur à l’ensemble pour mieux encore noyer les personnages dans la grandeur du Hall de l’hôtel ou dans l’oppressante obscurité de leurs chambres.
Sous Titres
Notes
Langues
Film
Bonus
Com
Spatial
Dyn
Surr
Anglais
Oui
Oui
Non
Bonne
Bonne
Bonne
Français
Oui
Oui
Non
Bonne
Bonne
Bonne
La piste DTS-HD Master Audio 5.1 se révèle d’une grande précision et permet au film de mettre en valeur tous les effets spéciaux dont il est affublé. La musique vient parfaitement habiller l’ensemble pour donner des transitions de bonnes qualités et la voix de Cynthia Erivo vous touche au cœur pour mieux vous imprégner. Jamais dans l’excès, la piste sonore est suffisamment bien harmonisée pour que les dialogues ne soient pas effacés par la musique ou par les effets sonores. 
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée Bonus : 30 min
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
Liens internet
Interface Rom
Jeux intéractifs
Filmographies
Clips vidéo
Bêtisier
Bonus Cachés
Court Metrage
Le Making of vient nous en dire un peu plus sur les enjeux de ce film. Comme il s’agit d’une réalisation américaine, il reste plombé par l’utilisation sans limite des superlatifs.