Des centaines d’années après qu’un évènement apocalyptique a détruit la Terre, l’humanité s’est adaptée pour survivre en trouvant un nouveau mode de vie. Ainsi, de gigantesques villes mobiles errent sur Terre prenant sans pitié le pouvoir sur d’autres villes mobiles plus petites. Tom Natsworthy - originaire du niveau inférieur de la grande ville mobile de Londres – se bat pour sa propre survie après sa mauvaise rencontre avec la dangereuse fugitive Hester Shaw. Deux personnages que tout oppose, qui n’étaient pas destinés à se croiser, vont alors former une alliance hors du commun, destinée à bouleverser le futur.
Il y a des films comme cela, dont on ne comprend pas l’échec. Des films qui passent inaperçus, non pas par manque de qualité, ni par une mauvaise presse, bien loin de là, mais plutôt par une conjoncture qui fait que le film est positionné de tel manière qu’il passe sous les radars de la presse et se fait noyer par une activité brûlante, en l’occurrence les fêtes de fin d’année. Car c’est bien de cela qu’il s’agit ! « Mortal Engines » fut un échec cuisant un peu partout dans le monde ! La faute d’un positionnement, honteusement mal pensé : Au beau milieu de la course aux Oscars, face à un rouleau compresseur inattendu : « Bohemian Rhapsody » ou encore à un mastodonte Disney décevant mais gagnant : « Le retour de Mary Poppins » et une licence de jouet en plein revival : « Bumblebee ».
« Mortal Engines » s’est retrouvé dans la pire position pour un film de fin d’année. Premier long métrage, d’un superviseur des Effets spéciaux qui avait eut l’audace d'envoyer à Peter Jackson, une lettre d’admirateur comprenant des dessins de dragons ainsi qu’une demande d’emploi. Christian Rivers s'est vu confié, 25 ans plus tard, par le réalisateur de la trilogie du « Seigneur des Anneaux », débordé par la sortie de sa nouvelle trilogie du « Hobbitt », la direction de ce projet d’adaptation de l’œuvre de Philip Reeve : « Mécaniques Fatales ». Un livre qui fut lauréat du Children’s fiction prize du Guardian, mais également du Book Award du Los Angeles Times, mais encore lauréat du Smarties Gold Award, et du titre de livre de l’année des Blues Peter Book Award. On le comprend vite, la tâche est ardue et particulièrement pour donner vie à cette univers dystopique, où les cités sont mobiles, et se battent pour leurs survies.
Et le fait que ce film ne fut pas suffisamment relayer, est une injustice fondamentale que l’on peut attribuer évidemment aux services du distributeur ou du studio, ainsi qu’à la presse, mais il n’est pas utile de s’attarder sur cela, tant le film mérite que l’on parle de lui, d’abord, parce que, si les personnages, les costumes et évidemment l’environnement direct font référence, volontairement ou non, au « Mad Max » de Miller, le réalisateur et son producteur Peter Jackson, parviennent à lui donner une dimension tout autre, notamment, encore une fois, grâce aux décors de la Nouvelle Zélande, qui, décidément, parviennent à toujours transcender une aventure. Ici tout, y est soigné, cette Londres mobile, immense et danse en même temps, et ces toutes petites villes, qui se poursuivent dans un décor qui passe du désert à la verdoyance de paysages majestueux. On peut y retrouver aussi beaucoup de références au cinéma de Caro et Jeunet, par exemple, avec des personnages secondaires déformés ou stylisés, des machines volantes comme venues d’une toile de De Vinci, et il y a des clins d’œil à la pop culture, récurrents qui donnent à ce film réellement une texture particulière, en plus de sa mise en scène dynamique et inventive.
Côté scénario, si l’on ne sombre pas dans le révolutionnaire, il est amusant de voir avec quelle intelligence les scénaristes, qui ne sont autres que ceux derrière la trilogie du « Seigneur des Anneaux » : Peter Jackson, Philippa Boyens et Fran Walsh, ont su s’amuser à créer un monde qui nous verrait comme les personnages antiques que sont les romains pour nous. Notre modernité deviendrait source de question, la disparition de notre civilisation une interrogation, comme la disparition des dinosaures en est une pour nous, ou encore, les vestiges de notre monde alimenteraient tous les fantasmes des chercheurs d’or. Si le scénario e veut fidèle au livre il n’en demeure pas moins redoutablement bien ficelé et même si ‘l’on regrette parfois des facilités d’usage narratives, on peut toutefois saluer le travail toujours aussi aiguisé de ses auteurs.
En conclusion, « Mortal Engines » est un film à découvrir d’urgence, pour la qualité de sa mise en scène, évidemment, pour ses décors magnifiques et l’originalité des mélanges subtiles qu’on opéré les équipes pour donner une autre vision, plus « Steampunk » à l’univers dystopique décrit par l’auteur, mais aussi par un scénario qui parvient à faire naître de bien belles idées. Si vous ne faites pas partie des privilégiés à l’avoir vu au cinéma allez le voir en Vidéo.