En Arctique, la température peut descendre jusqu’à moins –70°C. Dans ce désert hostile, glacial et loin de tout, un homme lutte pour sa survie. Autour de lui, l’immensité blanche, et une carcasse d’avion dans laquelle il s’est réfugié, signe d’un accident déjà lointain. Avec le temps, l’homme a appris à combattre le froid et les tempêtes, à se méfier des ours polaires, à chasser pour se nourrir… Un événement inattendu va l’obliger à partir pour une longue et périlleuse expédition pour sa survie. Mais sur ces terres gelées, aucune erreur n’est permise…
Réalisateur Brésilien connu pour sa chaine Youtube « MysteryGuitarMan » consacrée à la musique expérimentale et aux courts métrages, se lance dans un premier long métrage ambitieux, qui souffre forcément d’une comparaison avec l’incroyable « The Revenant » d’Alejandro Gonzales Inarritu, dans lequel un homme en mission dans l’Arctique va devoir, après un incident inattendu affronter toutes les forces hostiles, qui accompagnent les températures polaires, l’absence de civilisation et de communication avec cette dernière. Avec un scénario assez basique, que le réalisateur a signé avec Ryan Morrison (Amy), le film nous entraîne dans un « survival » où tout parait assez convenu, au point de se laisser aller à certaines évidences sans pour autant chercher à nous surprendre. A mesure que le film se déroule devant nous, le réalisateur repasse en revue toutes les possibilités hostiles : Le froid, bien sûr, mais également les dénivelés dangereux, la banquise et ses glissades et puis évidemment les animaux.
Et c’est justement là que tout ne va pas forcément bien, car le réalisateur, que l’on espérait plus imaginatif, aux vues de sa réputation, se lance en fait dans une succession de scènes finalement très attendues, dès que l’homme se lance dans son odyssée à travers l’Arctic. Du coup, ce qui pouvait être un film sensationnel et passionnant bourré de rebondissements, devient une sorte de concours entre spectateur pour savoir qui devinera les actions à suivre et à venir. Comme par exemple : Ils se réfugient dans une caverne ! Ben dis donc est ce qu’il ne pourrait pas y avoir un ours ? Banco.
C’est en fait du côté de la distribution, qui se résume à Mads Mikkelsen, que le film prend tout son sens. D’abord parce que l’acteur au visage angulaire, fermé, se prête à merveille à ce rôle de personnage errant dans sur une banquise hostile aux pièges multiples. Lui qui lutte pour sa propre survie, mais également de la jeune femme qu’il tente également de tirer de cet enfer blanc. L’acteur est grandiose, comme à son habitude et se laisse aller totalement à une composition d’une justesse incroyable avec une palette d’émotion saisissante, de la plus fermée à la plus profonde lorsque la douleur ou la peur de perdre cette femme qu’il veut sauver le quitte.
En conclusion, « Arctic » est un survival qui doit son intérêt à la prestation de Mads Mikkelsen, incroyable de justesse et de puissance dans un rôle solitaire, difficile à porter, où les dialogues sont quasiment inexistants, mais la position du corps, les regards, deviennent des véhicules d’émotions puissantes et touchantes. Pour le reste, le film accumule des évidences et ne nous passionne pas forcément, tant le réalisateur n’arrive pas à nous surprendre.