Sue Ann, une femme solitaire vit dans une petite ville de l’Ohio. Un jour, une adolescente ayant récemment emménagé, lui demande d’acheter de l’alcool pour elle et ses amis. Sue Ann y voit la possibilité de se faire de nouveaux amis plus jeunes qu’elle. Elle propose aux adolescents de traîner et de boire en sûreté dans le sous-sol aménagé de sa maison. Mais Sue Ann a quelques règles : ne pas blasphémer, l’adolescent qui conduit doit rester sobre, ne jamais monter dans sa maison et l’appeler MA. Mais l’hospitalité de MA commence à virer à l’obsession. Le sous-sol qui au début était pour les adolescents l’endroit rêvé pour faire la fête va devenir le pire endroit sur terre.
Les productions de Jason Blum sont réputées pour pousser les réalisateurs a donner le meilleur d’eux, avec des budgets particulièrement serrés. Une politique qui lui a, jusque là réussit avec des productions comme « Get Out », « Insidious » ou encore « Paranormal Activity ». Pas forcément toutes de grande qualité, ces productions ont dépoussiéré le genre et l’on rendu « Bankable ». L’homme qui a redonné du crédit à M. Night Shyamalan (The Visit) ou celui qui a fait eclore Jordan Peel (Us) ne cesse de toujours pousser un peu plus loin les styles et les codes de narration qu’il produit.
Avec « Ma », le producteur enfonce encore un peu plus le clou, avec une recette qui a fait ses preuves : Celle du psychopathe dormant. Ici une femme qui a gardé ses rancœurs enfouies depuis bien longtemps, et cache un secret, va se lier d’amitié avec une bande de jeunes de la ville pour, au final, devenir beaucoup plus inquiétante qu’il n’y parait. Sous la direction de Tate Taylor, qui avait déjà dirigé l’actrice Octavia Spencer dans « La Couleur des sentiments », « Ma » se veut un film de genre efficace et captivant.
Si dans l’ensemble, la promesse est tenue, dès que l’on y regarde d’un peu plus près, le résultat n’est pas si bon que cela. D’abord parce que le film manque cruellement de corps. Et lorsque l’on part sur une intrigue déjà vue dans bien d’autres films dont certains particulièrement prestigieux, comme « Psychose » d’Alfred Hitchcock en 1960, il faut avoir de grandes idées ou, dans tous les cas essayer de dépoussiérer le genre. Et ce n’est pas vraiment le cas dans le cas qui nous intéresse. Car si le film apparaît cohérent, son manque d’originalité et ses nombreuses incohérences lui font rater le coche. A commencer par l’utilisation des nouvelles technologies qui est sous utilisée et maladroitement mise en scène. L’ensemble manque de cohérence et tout y est, pour le coup, prévisible et attendu.
Et si le scénario manque de corps, la mise en scène qui parfois peut se révéler maîtrisée, se laisse aller à la simplicité et ne parvient jamais à totalement nous surprendre. La réalisation de Tate Taylor, reste sur le niveau d’un bon téléfilm d’angoisse, mais ne parvient pas réellement à nous embarquer plus loin. Assez classique dans l’ensemble, elle reste très linéaire et ne cherche jamais à vraiment tirer profit des personnages ou de son intrigue. Certaines questions restent en suspens, le final laisse imaginer une possible suite, en cas de succès, mais rien n’est réellement renversant. Ses résultats au Box-Office français furent d’ailleurs sans appel, avec à peine plus de 230 000 entrées en France. Ce dernier né des productions Jason Blum est peut-être le premier faux du nouveaux producteur phare d'Hollywood.