Au fond de la savane africaine, tous les animaux célèbrent la naissance de Simba, leur futur roi. Les mois passent. Simba idolâtre son père, le roi Mufasa, qui prend à cœur de lui faire comprendre les enjeux de sa royale destinée. Mais tout le monde ne semble pas de cet avis. Scar, le frère de Mufasa, l'ancien héritier du trône, a ses propres plans. La bataille pour la prise de contrôle de la Terre des Lions est ravagée par la trahison, la tragédie et le drame, ce qui finit par entraîner l'exil de Simba. Avec l'aide de deux nouveaux amis, Timon et Pumbaa, le jeune lion va devoir trouver comment grandir et reprendre ce qui lui revient de droit…
Lancées en 2010, par l’excellent « Alice aux pays des Merveilles » sous la direction de Tim Burton, les adaptations en live ont connu leurs apogées avec « Maléfique » en 2014, version libre de « La Belle aux bois dormants » par Robert Stromberg, qui s’écartait du dessin animé pour donner plus de corps à la méchante emblématique de Disney (Résultats : près de 800 Millions de Dollars au box-office Mondial) et puis, bien sûr, la version live du « Livre de la Jungle » par Jon Favreau, qui non seulement, livrait une version plus sombre et plus proche du livre de Rudyard Kipling, mais repoussait, encore une fois l’utilisation de la CGI (Résultats un peu moins de 967 Millions de Dollars au Box-Office Mondial). C’est donc vers lui que le studio s’est tourné pour prendre les commandes de l’adaptation du plus emblématique de ses dessins animés et celui qui explosa tous les records lors de sa sortie en 1994 : « Le Roi Lion ».
Mais voilà, forcément une question se pose lorsque l’on regarde cette version « Live » du « Roi Lion », c’est : Est-ce que l’on peut considérer ce film comme une version live ou est ce simplement un nouveau style de film d’animation ? Car si l’on y regarde d’un peu plus près, le film est entièrement réalisé en CGI, aucun acteur en présence et une précision de l’animation hors du commun. Alors effectivement les décors ont été tournés en milieu naturels et les personnages furent interprétés par des acteurs dont les mouvements et les expressions du visages furent ensuite reproduit, mais est ce pour autant du Live ?
Une fois cette question posée, passons tout de même au film lui-même, et là le choc visuel, comme narratif est toujours aussi présent que lorsque ceux qui étaient présent lors des premières projections de la version animée en 1994 le vécurent. D’abord parce qu’il y a une précision dans les mouvements, les textures, les regards qui sont absolument remarquables. Les lions, pour commencer par eux sont impressionnants de précision, chaque détail étant travaillé avec soin (si l’on excepte ce besoin de désexualiser les personnages, si bien que les appareils génitaux des lions ont été, judicieusement effacés, ce qui renforce encore cette question de live ou animation. Mais cela ne reste qu’un détail), nous nous laissons embarquer à croire que ce sont de vrais lions qui ont été filmés pour raconter cette histoire terrible de manipulation, de succession et d’acceptation. Même chose dans la précision d'animation des autres animaux comme Pumba le Phacochère, dont la méticulosité de l'animation est visible, avec ce côté désordonné des poils de son museau, par exemple.
Car, encore une fois, ce qui fait la force et la qualité du « Roi Lion », c’est évidemment la qualité de son scénario. Avec des thèmes abordés de manière frontale. La trahison et la manipulation, le deuil au sein d’une cellule familiale, gangrenée par le pouvoir. L’adaptation pour cette version live, présente l’histoire avec, pour certains passages, un angle différent, une approche plus détaillée, comme la position de Scar par exemple, la manière dont il ressent le fait de n’être que le frère du roi, ou encore la dualité intérieure qui ronge Simba. L’adaptation de Jeff Nathanson (Indiana Jones et le royaume du crâne de cristal) a su garder toute la noirceur du film d’origine et la légèreté du film originale, offraznt ainsi un film abouti et résolument réussit qui garde toute sa force émotionnelle, pour ne pas dire lacrymale.
Côté mise en scène, Jon Favreau sait décidemment s’amuser comme un fou avec la CGI et offre un spectacle toute en force et en dynamisme. Si l’on peut regretter que l’ouverture soit moins spectaculaire que l’original, l’ensemble est brillant par des idées résolument soignées, comme la scène dans le cimetière des éléphants, ou encore les dialogues entre Scar et Simba enfant, qui montrent tout le danger et la haine venant de l’oncle du lionceau. Favreau réussit à nouveau le tour de force de nous toucher par une mise en scène qui permet, même au spectateur de mieux comprendre certaines situations, traitées un peu trop vite dans le dessin animé de 1994.
En conclusion, « Le Roi Lion » réussit haut la main sa mutation. Evidemment la question de savoir s’il s’agit réellement d’une version live ou d’une nouvelle animation se pose. Bien sûr, le film n’est pas parfait, peut-être à cause d’un puritanisme toujours aussi présent chez Disney, mais la qualité de la mise en scène, la précision de l’animation ou encore les chansons d’Elton John et Tim Rice associées à la musique Additionnelle d’Hans Zimmer, font de ce « Roi Lion » un grand, très grand spectacle qui confirme à nouveau la capacité du studio à se réinventer perpétuellement, y compris en reprenant ses propres œuvres.