La Vie est belle

Catégorie
Cinéma
Titre Original
It's A Wonderful Life
Genre
Pays
USA
Date de sortie
20/11/2019
Réalisateur
Format
Blu-Ray
Boitier
Amaray
Producteurs
Franck Capra
Scénaristes
Frances Goodrich, Dalton Trumbo, Albert Hackett, Franck Capra, Jo Swerling, Clifford Odets, Michael Wilson et Philip Von Doren Stern
Compositeur
Dimitri Tiomkin
Editeur
Edition
Standard
DureeFilm
129
Support
Critique de Emmanuel Galais
Le décès de son père oblige un homme à reprendre l'entreprise familiale de prêts à la construction, qui permet aux plus déshérités de se loger. Il entre en conflit avec l'homme le plus riche de la ville, qui tente de ruiner ses efforts. Au moment où il approche de la victoire, il égare les 8 000 dollars qu'il devait déposer en banque. Le soir de Noël, désespéré, il songe au suicide. C'est alors que le Ciel dépêche à ses côtés un ange de seconde classe, qui pour gagner ses ailes devra l'aider à sortir de cette mauvaise passe...

Certains films ne sont pas des succès immédiats, mais parviennent avec le temps à trouver leur place dans le panthéon des films cultes. Multirediffusé à Noël, aux Etats-Unis, au point d’en devenir un indispensable, « La Vie est Belle » de Frank Capra, est un cas d’école à lui tout seul. D’abord parce que le film offre une vision idéale de la société à travers le regard de cet homme généreux, qui ne veut pas reprendre l’entreprise familiale, mais s’y voit contraint et va l’utiliser pour faire le bien autour de lui, jusqu’à douter de sa réelle utilité. Plusieurs scénaristes se sont succédé à l’écriture de ce film, dont le réalisateur lui-même, mais également un certain Dalton Trumbo qui, en plus d’être l’auteur de « Johnny Got His Gun » de Dalton Trumbo (1971) ou encore « Spartacus » de Stanley Kubrick (1960), fut également le symbole de cette « Chasse aux sorcières » qui toucha bon nombre d’auteurs, réalisateurs et acteurs et d’autres métiers du cinéma de 1947 à 1960. Une chasse aux sympathisants communistes honteuse dans l’histoire de ce pays et de cette microsphère hollywoodienne.

« La Vie est belle » brille d’abord par une mise en scène inventive, toute en subtilité, qui montre un réalisateur au plus haut niveau de son art. D’abord parce que ce dernier va utiliser des procédés pour mieux donner corps à sa vision de l’histoire, qu’il va faire construire le plus grand décor jamais construit pour un film à cette époque. C’est aussi le premier film de la société Liberty Films qui créa avec William Wyler (Ben-Hur) et George Stevens (Géant). Capra, rêvant de liberté et soucieux d’insuffler une vision, certes, humaniste de l’« American Way of Life » n’en oubliera pas pour autant les grands maux de la société américaine d’après-guerre, comme le manque d’ouverture des villes provinciales. Des villes où tout le monde se connait où les plus faibles sont les pions des plus riches, et où les plus idéalistes sont souvent les plus blessés. Capra et Trumbo livrent une œuvre tout en subtilité, puisqu’ils vont, sous couvert d’une histoire un peu naïve, apporter des éléments beaucoup plus sombres et beaucoup moins reluisants qu’il n’y parait. Comme le personnage principal, qui, malgré son humanisme, va sombrer dans la dépression, jusqu’à penser au suicide. Ou encore, cet homme riche, qui représente la sacro-sainte société capitaliste, qui ne soucie jamais de ses concitoyens et n’hésite pas à manipuler les autres pour obtenir ce qui lui échappe.

Et Capra trouve en James Stewart (Mr Smith au Sénat), un acteur à la hauteur de ses ambitions. Soucieux de privilégier, la prise de son en direct, conscient que son acteur principal excelle dans les premières prises, le réalisateur va faire modifier la technique de matière représentant la neige, qui jusqu’à ce film était fait de mais soufflé, mais avait un défaut majeur : celui de craquer. Les techniciens utiliseront alors un mélange avec du savon qui donne une illusion parfaite et permet de voir à quel point l’acteur principal est excellent. Le réalisateur va utiliser toute la palette de nuance de l’acteur pour donner à corps à sa mise en scène, qui va utiliser des techniques, reprises ensuite par d’autres grands réalisateurs, comme celle de l’acteur qui se jette au premier plan, que l’on pourra retrouver chez Spielberg dans « Les Aventuriers de l’arche perdue ». Ou encore, la ville de Bedford Falls, avec sa neige, des sapins et ses lumières, les rues animées et les sourires qui se retrouve opposée à Pottersville, lors de la dépression du personnage principal. Une bourgade sombre et désertique, où la noirceur vient faire écho à l’état d’esprit du héros.

En conclusion, « La Vie est Belle » est un chef d’œuvre de Frank Capra, qui trouva sa place pour les fêtes de Noël et devint culte en plus pour la qualité de son scénario et les idées remarquables de mise en scène qui donne à son œuvre une hauteur et une profondeur rarement atteinte dans le cinéma d’après-guerre.
Définition
Couleurs
Compression
Format Vidéo
HD 1080p
Format Cinéma
1.33:1
Le travail de restauration est absolument remarquable avec un noir et blanc particulièrement bien dosé, qui donne un nouveau relief. Le film est débarrassé de ses défauts et nous donne ainsi un film touchant, et des environnements qui gagnent en nuances. Le support est de toute façon remarquable de précision et donne ainsi au film une nouvelle jeunesse qui mérite de s’y arrêter.
Sous Titres
Notes
Langues
Film
Bonus
Com
Spatial
Dyn
Surr
Anglais
Oui
Oui
Non
Bonne
Bonne
Bonne
Français
Oui
Oui
Non
Bonne
Bonne
Bonne
Anglais
Oui
Oui
Non
Bonne
Bonne
Bonne
Français
Oui
Oui
Non
Bonne
Bonne
Bonne

La restauration concerne également le son qui a été nettoyé, en gardant le mono original sur deux canaux (Dolby TrueHD) pour la VO. La clarté est totale, avec une absence complète de bruits ou clics qui auraient pu survenir de la dégradation du négatif. La musique se présente avec une spatialisation d’évidence réduite mais très agréable. Aucune distorsion également, on pourrait croire que les prises de son sont récentes !

C’est plus compliqué pour la VF qui, elle, n’a pas fait l’objet de restauration.

Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée Bonus : 90 min
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
Liens internet
Interface Rom
Jeux intéractifs
Filmographies
Clips vidéo
Bêtisier
Bonus Cachés
Court Metrage

Le premier documentaire de 13 minutes « Restoring a Beloved Classic » permet de comprendre les conditions de la restauration et la nature des travaux opérés. Pas de langage technique (quelques mots quand même) mais surtout la ferveur des deux responsables du département de la restauration qui expliquent la méthode et les outils.

Le second documentaire de 22 minutes « Secrets bien gardés : La Vie est belle » permet d’écouter Craig Barron (historien), Ben Burtt (légendaire concepteur sonore). Des avis intéressants qui permettent d’en savoir plus sur les conditions de production et de tournage.

Le troisième document de 8 minutes « La fête de fin de tournage est belle » a été tourné en 16 mm et présente donc une image dégradée mais c’est un témoignage vivant d’une « party » on l’on voit les acteurs en famille prendre du bon temps… une autre époque !