Les Crawley et leur personnel intrépide se préparent à vivre l'événement le plus important de leur vie : une visite du roi et de la reine d'Angleterre. Cette venue ne tardera pas à déclencher scandales, intrigues amoureuses et manigances qui pèseront sur l'avenir même de Downton.
Passer du petit écran au grand n’est que très rarement source de très bonne idée. Soit il est complètement dénaturé et vidé de son essence, à l’instar de « Mission Impossible » entièrement cannibalisé par Tom Cruise, soit il est complètement vidé de sa substance comme ce fut le cas du « Saint » avec Val Kilmer en 1998 sous la direction de Philip Noyce ; Avec « Downton Abbey » l’inquiétude était de rigueur sachant que la série s’était arrêtée trois ans auparavant et que son style particulier pouvait ne pas passer les portes du cinéma, plus habitué à des intrigues dynamique et des mises en scènes soutenues. Mais voilà, tout se faisait sans compter sur une équipe qui a su garder l’originalité du film et sa force narrative. Car si la série se démarquait par une intrigue sobre et sans grands rebondissements pour mieux coller au quotidien de cette famille aristocratique anglaise et de ses domestiques.
Dans ce long métrage nous retrouvons donc tous les habitants de Downton Abbey et son quotidien perturbé par l’annonce de l’arrivée du Roi et de la reine en visite dans la région. L’occasion pour les domestiques d’être reconnus pour leur dévouement et la qualité de leur service, mais aussi pour la famille Crawley qui doit ainsi se préparer à recevoir le monarque et à faire briller son nom au plus haut sommet de l’état Britannique. Mais voilà Lord Grandtham avec son flegme légendaire va devoir se préparer tout en évitant les (petits !!!) obstacles qui viennent un peu gâcher la fête.
La recette est toujours la même. Et même si les décors prennent plus d’ampleur, plus de profondeur, l’ensemble reste tout de même très en phase avec la série. Avec un rythme souple mais tenu et des personnages toujours aussi marqués par leurs conditions premières, mais sans pour autant en oublier les remous politiques qui commencent à secouer l’Europe et particulièrement l’empire britannique qui commence à affronter les révoltes même aux frontières les plus proches. Et c’est toute l’intelligence de ce film que de s’adapter au grand écran sans pour autant y laisser son âme. « Downton Abbey : Le Film » se révèle d’(une grande sobriété dans tous les thèmes abordés sans pour autant jamais y perdre cette simplicité avec laquelle ils sont abordés. Ainsi, il y a évidemment la lutte sociale entre les domestiques des Grantham et ceux des monarques, il y a la révolte Irlandaise qui gronde et puis évidemment les sentiments cachés de certains qui doivent évidemment le rester.
Autant dire que les amateurs de la série ne se sentiront pas trahis par Michael Engler qui avait déjà travaillé sur la série mais également sur « Empire ». Le réalisateur pousse les murs, investi à nouveau le château de Highclere Castle mais cette fois ci profite de toutes les options mises à sa disposition pour mieux nous le faire découvrir sans pour autant nous dépayser. Grace à une mise en scène très aérienne qui n’hésite pas à utiliser les plans large ou les plans séquences dans les longs couloirs, le réalisateur nous entraîne dans une histoire simple et pourtant si excitante. Car grâce au scénario toujours aussi solide de Julian Fellowes et une mise en scène précise, le film « Downton Abbey » nous immerge dans les salons cossus du manoir mais aussi dans l’excitation permanente des domestiques et de leur besoin de répondre aux moindres attentes des maîtres des lieux.
En conclusion, Il fallait des anglais et particulièrement Julian Fellowes pour nous prouver que le passage sur grand écran d’une série n’est pas significatif de : « Perdre son âme ». Bien au contraire ! « Downton Abbey » a su garder toute sa simplicité et en même temps toute sa complexité dans la peinture de ces personnages qu’ils soient domestiques ou maîtres des lieux. Il y a de la fierté dans les deux camps, des déceptions et des victoires. Et peut- être plus de solidarité chez les domestiques que chez les Aristocrates. Dans tous les cas le film est une véritable réussite et soulagera les spectateurs qui pouvait craindre ce passage au cinéma de leur série.