Tout commence sur le toit d’un immeuble à Shanghai, avec l’improbable rencontre d’une jeune adolescente, l’intrépide Yi, avec un jeune Yeti. La jeune fille et ses amis Jin et Peng vont tenter de ramener chez lui celui qu’ils appellent désormais Everest, leur nouvel et étrange ami, afin qu’il puisse retrouver sa famille sur le toit du monde. Mais pour accomplir cette mission, notre trio de choc va devoir mener une course effrénée contre Burnish, un homme puissant qui a bien l’intention de capturer la créature car elle ressemble comme deux gouttes d’eau à celle qu’il avait fortuitement rencontrée quand il était enfant.
Le thème de la différence est récurrent dans les films d’animation et surtout chez les Américains. Dreamworks s’est toujours démarqué par un discours moins lisse que sa grande sœur Disney, avec des films aux thèmes tout aussi communs, mais plus « Adulte », comme : « Le prince d’Egypte » ou « Dragons » ou alors à la tonalité plus délurée comme avec « Shrek ». Mais chaque fois la firme a su rendre son œuvre résolument différente des productions outre atlantique.
Du coup, lorsque le studio se lance dans un cinéma plus « classique », le résultat est forcément mitigé, comme si un pâtissier réputé se mettait à faire un gâteau sans chercher à le sublimer, la qualité, y est mais ne nous transporte pas. Et bien avec « Abominable » c’est exactement ce cas-là ! Le film est réussi, le scénario intéressant au point de nous embarquer de Shangaï à l’Himalaya dans une dynamique rigoureuse et sans temps mort. Il se permet même de traiter de plusieurs thématique, la différence bien sûr, mais également l’écologie et la préservation des espèces rares. Mais voilà, très rapidement, les dialogues, le scénario se perdent dans une mièvrerie qui peut parfois masquer certaines bonnes idées comme la scène où la jeune héroïne explique pourquoi son violon est si important.
Côté animation, par contre le soin est toujours porté aux environnements tout autant qu’aux textures des personnages et de leurs costumes. C’est donc le Yéti qui surprend par cette beauté visuelle. Mais, encore une fois, tout cela est gâché par une mise en scène parfois hystérique ou tout du moins expéditives, comme un épisode de dessin animé le matin à la télévision. Tout est hystérique, difficile à accepter, même pour de l’animation, le jeu de l’animation est justement parfois un peu trop approximatif pour être totalement acceptable.
Pourtant, le charme fonctionne tout de même, et il y a fort à parier qu’ « Abominable » trouvera sa place dans l’intérêt des plus petits. Mais le Studio nous a habitué à beaucoup mieux, et ce long métrage accumule beaucoup trop de fausses bonnes idées pour être totalement réjouissant. Une mise en scène qui frôle l’hystérie avec certaines situations expéditives qui manquent de cohérences et de volume. Ajoutez à cela que le studio nous a habitué à beaucoup mieux avec une tonalité moins naïve et plus intelligente que là, et vous comprendrez qu’ « Abominable » soit une déception sans être un naufrage.
Du côté des bonus, l’éditeur a décidé d’allier le ludique à l’amusement :
« Court métrage : Coincés ». La frontière entre Dreamworks et Disney est très fine, puisque beaucoup d’animateur du studio de Spielberg, Geffen et Katzenberg viennent de celui de l’oncle Walt. Ce court métrage en est la preuve puisqu’il reprend les codes de « Wall-E », avec peut-être la poésie en moins.
« Court metrage : Montre et Raconte » : Animation basique dans lequel, Everest a ramené des souvenir de son passage dans la civilisation humaine.
« Création d'un mythe : making of » : Plutôt bien ficelé ce making of nous raconte d’où le scénario est né et comment les animateurs lui ont donné vie.
« Animation d'Abominable » : Evidemment, chez Dreamworks, l’esthétique est primordial, il était logique d’avoir un focus sur cette partie, toujours aussi intrigante.
« Les acteurs », un focus sur les acteurs de doublage et notamment les plus jeunes.
« Prendre soin du Yeti », sous couvert de nous apprendre à nous occuper d’un Yéti, ce petit bonus, permet aux jeunes comédiens de sensibiliser le jeune public au devoir de s’occuper correctement de nos animaux de compagnie
« Courage de rêver », un focus sur le personnage du Yéti.
« Une abominable visite » : Chloé Bennett nous emmène à travers la Chine, ou tout du moins à travers les villes et les spécialités que traversent les héros durant leur périple.
« Boite à dialogue l'Everest », où comment Joseph Izzo prête sa voix au Yéti.
« Cuisiner avec Nai Nai », un cours de cuisine avec l’actrice Tsai Chin.
« Tu peux Parler Yeti » : un bonus à oublier.
« Nai nai dit », une analyse générationnelle par la grand-mère Nai Nai.
Et enfin des Scènes coupées et des Commentaires audio