L'enfer des anges

Catégorie
Cinéma
Genre
Pays
FR
Date de sortie
21/10/2020
Réalisateur
Format
Blu-Ray
Boitier
Amaray
Producteurs
Emile Darbon
Scénaristes
Pierre Very et Pierre Ramelot
Compositeur
Henri Verdun
Edition
Standard
DureeFilm
96
Support
Critique de Emmanuel Galais

Après avoir été battu puis abandonné par son père, Lucien est retrouvé amnésique par Lucette, une jeune fille évadée d’une maison de redressement. Livrés à eux-mêmes dans une cité malfamée, les deux enfants cherchent tant bien que mal à s’intégrer à la population misérable de ce bidonville de l’est parisien. Confrontés à la pauvreté, la drogue et la violence quotidienne mais unis par une profonde affection, Lucette et Lucien vont tenter de se construire une nouvelle vie.


Réalisé en 1939, par Christian-Jacque, tout juste auréolé du succès des « Disparus de Saint Agil », « L’enfer des Anges » est un film inspiré d’une enquête d’un journaliste de l’époque : Alexis Danan, qui du droit des enfants, son combat. Ce dernier avait mis en lumière les conditions inhumaines dans lesquelles vivaient des enfants de quartier désœuvrés de Paris. Le réalisateur, qui avait été choqué par les conditions de vie des habitants de la zone de Saint Ouen, qui lui avaient même refusé l’accès à leur quartier. décida de s'approprier le sujet. Lui qui était plutôt à l’aise dans les comédies, avait su trouver un style dans les drames ou dans les thrillers comme avec « Les Disparus » dans lequel il garde une tension permanente.


Avec « L’Enfer des Anges » se lance dans un plaidoyer touchant sur cette souffrance imposée aux enfants par leurs parents, en premier lieu, mais également par des adultes pervers et lubriques qui n’hésitent pas à bafouer leur innocence pour pouvoir obtenir ce qu’ils veulent. Dans ce panégyrique particulièrement réussit, le réalisateur et son scénariste Pierre Véry, qui avait déjà travaillé avec Christian-Jacque sur « Les Disparus », vont s’inspirer des écrits du journalistes et en sortir une œuvre sombre mais à la puissance tragique forte qui ne peut que toucher le public, y compris 80 années plus tard. On y découvre ainsi une micro-société dans laquelle les enfants luttent pour leur propre survie et se raccrochent aux moindres petits soubresauts de sentiments qui pourrait naitre de cette fange. Il suffit de voir la scène d’ouverture, pour comprendre que le réalisateur sera sans complaisance, que ce soit avec les proches des enfants, mais également les hommes et femmes de cette société qui ne voient plus les enfants pour ce qu’ils sont mais comme des verrues impossibles à sauver. 


L’intelligence du scénario, dont les dialogues sont signés par Prévert, même si ce dernier n’st pas crédité au générique, est de mettre en lumière ce manque de nuance, qui projette les enfants dans des établissements de rééducation pour de petites bêtises liées à leur âge et ne se préoccupe pas de leur existence. Avec une redoutable efficacité, le scénario va suivre le destin de ce jeune garçon, Lucien, battu jusqu’à l’amnésie et de cette jeune femme Lucette, évadée d’une maison de redressement, qui vont tenter tous les deux de sortir de l’ornière dont ils sont plongés par des adultes.


Censuré lors de sa sortie en 1939, alors qu’il devait faire l’ouverture du festival de Cannes, parce qu’il était jugé communiste, « L’Enfer des Anges » fut récupéré par le gouvernement de Pétain, qui y vit l’occasion de faire de la propagande. Le film en est pourtant très loin, tant il met en lumière la souffrance de ces enfants et tant il est fait d’une humanité touchante. Le réalisateur filme près des visages, des enfants malheureux et pourtant souvent souriant, des gamins abîmés dans leur jeune vie par une société qui les exclut, mais avaient toujours une lumière d’espoir et d’innocence dans leur regard.


Si le film est porté par le duo de jeunes acteurs : Louise Carletti (Macao, l’enfer du jeu) et Jean Claudio (Moulin Rouge), il permet de retrouver Robert Rollis, Felix Claude et Marcel Mouloudji, le trio déjà présent dans « Les Disparus de St Agil ». « L’Enfer des Anges ».est un film humaniste, engagé, qui mérite de retrouver sa place dans le panthéon des œuvres majeures du cinéma français.


Définition
Couleurs
Compression
Format Vidéo
4/3 n&b
Format Cinéma
1.78:1
Le travail de restauration est absolument remarquable avec un noir et blanc particulièrement bien dosé, qui donne un nouveau relief. Le film est débarrassé de ses défauts et nous donne ainsi un film touchant, et des environnements qui gagnent en nuances. Le support est de toute façon remarquable de précision et donne ainsi au film une nouvelle jeunesse qui mérite de s’y arrêter.
Sous Titres
Notes
Langues
Film
Bonus
Com
Spatial
Dyn
Surr
Français
Oui
Oui
Non
Bonne
Bonne
Bonne
La piste DTS-HD Master Mono ne masque pas le passage du temps, mais se révèle d’une grande précision et met parfaitement en valeur les dialogues et les effets sonores. Jamais dans l’excès, la piste Audio est parfaitement bien harmonisée pour que les dialogues ne soient pas effacés par la musique qui parvient à se faire suffisamment discrète pour être oubliée.
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée Bonus : 60 min
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
Liens internet
Interface Rom
Jeux intéractifs
Filmographies
Clips vidéo
Bêtisier
Bonus Cachés
Court Metrage
Archives Actualités

Un entretien autour du film de 27 minutes passionnant. 


Puis des archives d’actualités de chez Pathé.