Après la perte de sa femme sept ans plus tôt, l’excentrique Dr. John Dolittle, célèbre docteur et vétérinaire de l’Angleterre de la Reine Victoria s’isole derrière les murs de son manoir, avec pour seule compagnie sa ménagerie d’animaux exotiques. Mais quand la jeune Reine tombe gravement malade, Dr. Dolittle, d’abord réticent, se voit forcé de lever les voiles vers une île mythique dans une épique aventure à la recherche d’un remède à la maladie. Alors qu’il rencontre d’anciens rivaux et découvre d’étranges créatures, ce périple va l’amener à retrouver son brillant esprit et son courage. Au cours de sa quête, le docteur est rejoint par un jeune apprenti et une joyeuse troupe d’amis animaux, dont un gorille anxieux, un canard enthousiaste mais têtu, un duo chamailleur entre une autruche cynique et un joyeux ours polaire, et enfin un perroquet entêté, le plus fiable conseiller et confident de Dolittle
Voilà l’exemple type d’un « Flop » injuste dans un contexte particulier. En effet, le film de Stephen Gaghan est sorti début 2020, alors que le virus se répandait et que les salles commençaient à se déserter. Pourtant cette seule excuse ne vient pas justifier à elle seule l’échec du film au box-office. Car après une production chaotique qui nécessita des « Reshoots » de scènes suite à des projection tests catastrophiques, le film ne parvient pas à trouver l’oreille et l’attention des critiques et du public. Un drame pour Universal qui accusa une lourde perte après celle de « Cats » l’an passé. Nous pourrions évidemment mettre tout sur le dos du réalisateur, dont la carrière est plus marquée par des films plus sérieux, avec moins d’effets ou par un Robert Downey Jr qui ne semble pas avoir fait le deuil de Tony Starck.
En fait, « Le Voyage du Dr Dolittle » n’est pas aussi catastrophique qu’il n’y parait ! Evidemment cette adaptation du roman de Hugh Lofting souffre d’une comparaison évidente avec ses interprètes précédents : Eddy Murphy en 1998 sous la direction de Betty Thomas ou Rex Harrison en 1967 dans « L’extravagant Dr Dolittle » de Richard Fleischer. Et même si les deux cités précédemment ne brillaient pas non plus par leurs qualités, les recettes au Box-Office laissaient espérer à Universal de pouvoir générer des revenus conséquents. Mais voilà, Dollitle est un personnage bien à part, un brin fantasque, et s’adressant, finalement à un public assez jeune. Betty Thomas avait décidé de transposer les aventures du médecin qui parle aux animaux à notre époque, alors que Richard Fleischer, lui, a décidé de librement adapter le roman sorti en 1922 : « Les Voyages du Dr Dollitle » en l’imaginant comme un nouveau Baron de Munchausen. C’est sur cette base que Stephen Gaghan s’est basé. Et le résultat est loin d’être si mauvais, car si l’on peut reprocher au réalisateur d’avoir sorti une œuvre un peu trop hystérique, avec des retournements de situations et des facilités d’usage, comme le personnage de King Rassouli, magnifiquement interprété par Antonio Banderas (Le Masque de Zorro), ou encore les inévitables prises de consciences des animaux, qui frôle l’excès de n’importe quoi, la mise en scène fait le choix assumé d’une dynamique toujours présente, avec des couleurs et des actions qui s’enchainent sans beaucoup de temps morts.
Et c’est bien cela qui plait ! d’autant que le casting 5 étoiles qui vient doubler les personnages, même s’il ne peut s’éviter des excès de tonalité, comme pour le Perroquet (Emma Thompson), l’Ours Polaire (John Cena) ou le Gorille (Rami Malek), l’ensemble prouve le véritable engagement des acteurs de doublages parmi lesquels on retrouve également Ralph Fiennes (Harry Potter), Tom Holland (Spider-Man Far From Home) ou encore Marion Cotillard (Inception) et Octavia Spencer (La Couleur des Sentiments). Le film prend corps dés lors que tout ce petit monde trouve ses marques et donne une texture particulière à leurs personnages. L’autre point positif du « Voyage du Dr Dolittle » réside notamment dans ses effets spéciaux. Les moyens ont été mis à disposition des équipes et cela se voit à l’écran, les décors sont pétillants, acidulés et créé une ambiance, certes candide et peut-être rétro, mais c’est ce qui fait son charme.
Alors oui bien sûr, « Le Voyage du Dr Dollitle » est un film bourré de défauts, mais il a le mérite de vouloir embarquer les enfants et leurs parents dans une aventure haute en couleurs et au dynamisme proche des meilleurs films d’action. Si le résultat est en demi-teinte c’est certainement par excès d’orgueil ou par manque d’expertise du réalisateur. En attendant, les enfants y trouveront leur compte et les parents ne s’ennuieront pas, s’ils font quelques concessions