Copie Conforme

Catégorie
Cinéma
Pays
FR
Date de sortie
24/03/2021
Réalisateur
Format
Blu-Ray
Boitier
Amaray
Producteurs
Raymond Borderie et Jean Feyte
Scénaristes
Nino Frank, Christiane Imbert, Jacques Companeez et Henri Jeanson
Compositeur
René Cloërec
Edition
Standard
DureeFilm
100
Support
Critique de Emmanuel Galais

Gabriel Dupon est un modeste représentant en boutons. Manuel Isamora est un audacieux cambrioleur. Leur point commun ? Ils se ressemblent comme deux gouttes d'eau. Alors que la police confond les deux personnages, Isamora a l'idée d'utiliser Dupon comme alibi. Quant à ce dernier, il tombe bientôt amoureux de la fiancée du voleur, une sublime chanteuse de cabaret nommée Coraline...


Réalisateur de films de commandes, Jean Dréville n’en demeurait pas moins l’un des plus importants de son époque. Technicien émérite et amateur de la technologie, cinéma, il commença sa carrière dans le muet, puis amorça avec brio le parlant avec des films comme : « La ferme du Pendu » (1945) ou encore « Les Casse-pieds » (1948). Il suffit pour s’en convaincre de regarder ce « Copie Conforme », qui nous plonge dans une intrigue remarquablement écrite par un quatuor : Nino Frank (La vie de Bohème (1945)), Christiane Imbert (La Sorcière (1956)), Jacques Companéez (Folies Bergères (1956)) et, le plus connu de tous : Henri Jeanson, ancien journaliste du « Canard Enchaîné » et de « Cinémonde », qui signe les scénarii de plusieurs grands succès populaires du cinéma français, tels que « Fanfan la Tulipe » de Christian-Jaque (1952), « La Majordome » de Jean Delannoy (1965) ou encore « La Vache et le Prisonnier » d’Henri Verneuil (1959).


Technicien dans l’âme et grand amateur du cinéma et de toutes ses évolutions, Jean Dréville s’est forgé une réputation et la met ici en valeur avec cette œuvre remarquable, dans laquelle l’acteur principal, l’incroyable Louis Jouvet, au phrasé si particulier et que l’on avait pu découvrir dans « Dr Knock » de Guy Lefranc (1951) ou encore dans « Quai des Orfèvres » d’Henri-Georges Clouzot (1947), incarne deux personnages. L’un, un escroc, dont les méthodes sont dignes de « Fantômas » et d’ « Arsène Lupin », et l’autre un commercial en Boutons, simple et respectueux. Le réalisateur plonge littéralement le spectateur dans une intrigue qu’il va merveilleusement mettre en image, dans ce qui est l’un de ses plus belles réussites, tant le rythme y est soutenu et où les plans sont soignés, jusqu’à utiliser des effets spéciaux, primaires certes, mais remettons à l’époque, qui restaient audacieux. 


Et c’est d’ailleurs, comme souvent à cette époque, où tout le cinéma s’inventait, où les plus audacieux faisait des merveilles, que la mise en scène de Jean Dréville prend tout son sens. En artiste inventif qu’il est, le réalisateur va s’amuser à multiplier les situations mêlant les deux Louis Jouvet pour pousser au maximum, les clés de la comédie policière, même si pour cela il faut faire l’impasse sur certaine cohérence. Tout cela n’a pas réellement d’importance tant que cela sert le rythme et permet à la comédie de prendre du volume, à la fois sur la dynamique mais également sur la narration qui se retrouve moins classique et tourne un peu moins dans le vide.


Injustement décrié par les réalisateurs de la Nouvelle Vague, Jean Dréville fait partie de ces réalisateurs qui ont donné un nouveau souffle au cinéma, après la fin du muet. Un Cinéma qui se laissait aller à filmer du théâtre sans chercher à lui donner du volume ou à le transcender. Réalisateur de commande, Dréville a eu à cœur de s’amuser avec la technologie et de donner au cinéma, quel que soit le genre, ses lettres de noblesses. « Copie Conforme » en est l’un des plus beaux exemples, avec une inventivité folle et la multiplication de plans qui permettent à son comédien principal : Louis Jouvet de faire preuve une nouvelle fois de son talent incomparable.


Définition
Couleurs
Compression
Format Vidéo
HD 1080p
Format Cinéma
2.35:1
Le travail de restauration est absolument remarquable avec un noir et blanc particulièrement bien dosé, qui donne un nouveau relief. Le film est débarrassé de ses défauts et nous donne ainsi un film drôle et passionnant, et des environnements qui gagnent en nuances. Le support est de toute façon remarquable de précision et donne ainsi au film une nouvelle jeunesse qui mérite de s’y arrêter.
Sous Titres
Notes
Langues
Film
Bonus
Com
Spatial
Dyn
Surr
Français
Oui
Oui
Non
Bonne
Bonne
Bonne
La piste DTS-HD Master Mono ne masque pas le passage du temps, mais se révèle d’une grande précision et met parfaitement en valeur les dialogues et les effets sonores. Jamais dans l’excès, la piste Audio est parfaitement bien harmonisée pour que les dialogues ne soient pas effacés par la musique qui parvient à se faire suffisamment discrète pour être oubliée.
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée Bonus : 45 min
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
Liens internet
Interface Rom
Jeux intéractifs
Filmographies
Clips vidéo
Bêtisier
Bonus Cachés
Court Metrage

« Cache et contre-cache » : entretiens autour du film avec Patrick Glâtre, Christophe Moussé et Didier Griselain. L’occasion de mieux connaitre ce réalisateur et particulièrement tout ce qu’il a pu apporter à la technique cinématographique, comme ce principe de découpage et de montage, travaillé en amont pour créer une illusion parfaite. 


Document d’archive : Jean Dréville dans « L’histoire du cinéma français par ceux qui l’ont fait ». L’occasion de découvrir le réalisateur parlant de son art et de sa passion.