L'histoire
Sous l'Occupation de Paris, Marion Steiner reprend la direction du théâtre Montmartre que son mari juif allemand Lucas a abandonné. Leur ami Jean-Loup Cottins doit assurer la mise en scène de la nouvelle pièce et le comédien Bernard Granger, amoureux de Marion, en tient le premier rôle. Caché dans la cave, Lucas surveille la mise en scène…
Critique
Le dernier métro fait référence au dernier métro que les parisiens devaient absolument prendre pour rentrer chez eux, avant le couvre-feu instauré par l'Occupation allemande. Dans un même film, coexistent trois sujets que François Truffaut arrive à traiter avec un équilibre étonnant. Le premier étant la vie sous l'Occupation, qu'on arrive à ressentir à travers différents types de personnages, ceux qui résistent, ceux qui collaborent, ceux qui essaient juste de vivre normalement...Cette compréhension de la vie sous l'Occupation est aussi exprimée à travers des allusions dans les dialogues entre les personnages, et quelques images d'archives qui ouvrent le film. Mais tout le reste du métrage se passe en huis-clos, au sein du théâtre Montmartre. C'est le tour de force de Truffaut, le réalisateur n'a pas besoin de faire une reconstitution "historique" à la manière de La liste de Schindler, Le pianiste etc.… Le deuxième sujet est sur le théâtre, sans ambiguïté, étant donné le lieu de l'action. Et enfin, par dessus, il y a une histoire d'amour, et plus précisément d'une relation triangulaire entre les trois personnages principaux du film. Contrairement au deux premiers sujets, l'histoire d'amour met du temps à s'installer, et ne saute pas aux yeux du spectateur immédiatement. Elle nous prend totalement par surprise, mais si on regarde une deuxième fois, des petits indices très bien semés nous mettent la puce à l'oreille.
François Truffaut démontre une fois de plus son talent de metteur en scène en arrivant à marier trois thèmes au sein d'un même métrage sans que l'un des trois soit négligé. A cela, il faut rajouter la beauté des plans, la maitrise des mouvements de caméra, et un montage qui renforce l'équilibre du film, de tel sorte qu'on ne ressent jamais de longueur ou l'inverse.
Le tout est servi par de grands acteurs, Catherine Deneuve, Gérard Depardieu, Jean Poiré, pour les plus connus. Le seul bémol réside dans le jeu de Gérard Depardieu, qui est plus théâtral et moins naturel que celui de ses partenaires. Il ne parvient pas à offrir une interprétation distinctive entre son personnage Bernard Granger et celui qu'il interprète dans la pièce de théâtre.
Conclusion
Le dernier métro mérite sa place parmi les films immanquables de la filmographie de François Truffaut, avec Les quatre cents coups, Jules et Jim, L'enfant sauvage et La nuit américaine