À la veille du 1er novembre 1938, la nuit s’est abattue sur Cuernavaca et l’animation est déjà vive dans les rues où l’on prépare le Jour des morts. Geoffrey Firmin, ex-consul britannique, erre parmi la foule, ivre mort, pour oublier le départ de sa femme Yvonne. Imbibé de mezcal et rongé par le passé, il est devenu une figure tragique notoire. Mais, au petit matin, Yvonne réapparaît sans crier gare, prête à commencer une nouvelle vie auprès de son mari...
Le réalisateur John Huston, marqua le cinéma avec des œuvres comme « Le Faucon Maltais », qui participa à créer le mythe Bogart. Cinéaste précis et véritable technicien, Huston, se fit une réputation en adaptant avec précision des romans renommés. C’est d’ailleurs le cas avec « Au-dessous du Volcan » adaptation de l’œuvre éponyme culte de Malcom Lowry, œuvre qui ne fut reconnu qu’après sa mort, comme bien souvent le sont des romans majeurs et importants de la littérature. Roman puissant et sensible sur la place de l’amour dans notre existence, « Au-dessous du volcan » fut donc adapté au cinéma par le réalisateur John Huston en 1984.
Sur un scénario signé Guy Gallo (Les Aventures de Huckleberry Finn), le réalisateur signe une adaptation fidèle d’un roman jugé longtemps inadaptable. Autour du thème de la vie ne vaut rien sans amour, le réalisateur tourne, en décor naturel, l’errance de cet homme rongé par l’alcool, suite au départ de son épouse qui ne parvient plus à reprendre pied, même lorsque celle-ci revient. Jamais dans l’excès ou dans la surenchère, le scénario touche au plus près le personnage central et le suit dans ses divagations alcoolisées. Jamais en juge, mais plutôt en témoin, la mise en scène d’ailleurs cherche avant tout à créer l’émotion qu’elle soit répulsive ou empathique. Tout un panel nous parcourra pendant le film et c’est le réalisateur qui, en grand chef d’orchestre, va se charger de les mettre en ordre. Geoffrey Firmin s’est enfermé dans sa tristesse, dans son abandon et a trouvé un exutoire dans l’alcool. Mais cette dernière est une maitresse démoniaque car il ne parviendra jamais à sortir de ses griffes.
Avec une précision d’orfèvre et une envie d’être le plus proche possible de son personnage, en le plaçant au centre de son propos pour lui donner toute la dimension tragique de sa condition, John Huston signe une œuvre magistrale de naturelle. Car au-delà du décor, le réalisateur a voulu également que les figurants ne soient pas simplement des professionnels jouant tel ou tel personnage, mais de véritables personnes dans leurs véritables fonctions. Ainsi lorsque John Huston veut voir des prostituées à l’écran, il en embauche des vraies pour donner à sa galerie de portraits le plus de véracité possible.
Bien sûr la grande réussite d’« Au-dessous du Volcan », c’est évidemment son acteur principal : Albert Finney, que l’on connait pour avoir joué, par la suite, dans « Erin Brockovich, seule contre tous » de Steven Soderbergh en 2000. L’acteur ne joue pas un personnage alcoolique, il laisse le personnage prend possession de lui. Et lorsqu’il se retrouve face à la magnifique et subtilement séduisante Jacqueline Bisset (Du Miel Plein la tête), il parvient à se laisser entrainer dans ka valse de ses sentiments contradictoire. D’une très grande justesse, l’acteur porte le film et transcende son jeu en le maitrisant à la perfection.
« Au-Dessous du Volcan » est un film remarquablement mise en scène par le réalisateur John Huston, qui nous entraine dans les divagations d’un homme rongé par la tristesse et par l’alcool. Véritable chant du cygne de ce personnage, le réalisateur réussit l’exploit d’adapter avec maestria, un roman réputé inadaptable.