La peau douce

Catégorie
Cinéma
Genre
Pays
FR
Date de sortie
02/06/2021
Réalisateur
Format
Blu-Ray
Boitier
Amaray
Producteurs
François Truffaut et Antonio Da Cunha Telles
Scénaristes
Jean-Louis Richard et François Truffaut
Compositeur
Georges Delerue
Editeur
Edition
Standard
DureeFilm
118
Support
Critique de Emmanuel Galais

Pierre Lachenay, âgé d’une quarantaine d’années, est marié. Il habite le XVIème arrondissement de Paris avec sa femme Franca et leur petite fille Sabine. Au cours d’un voyage à Lisbonne où il donne une conférence sur Balzac, Pierre rencontre Nicole, une jeune hôtesse de l’air. Il la revoit à Paris et devient son amant.


Alors en préparation de son premier film en langue anglaise : « Fahrenheit 451 », François Truffaut se retrouve confronté aux aléas d’une adaptation difficile. Pour maintenir « à flot » sa société de production : « Les Films du Carrosse », le réalisateur va écrire une histoire autour de la relation sentimentale, dans la continuité de cette exploration artistique qu’il avait déjà amorcée avec « Jules et Jim » en 1961 et « L’amour à 20 ans » l’année suivante. Mais « La Peau Douce » va plutôt s’intéresser, cette fois-ci, à l’adultère, ce qui pousse un homme à se détourner de son épouse pour aller se jeter dans les ras d’une femme dont il vient de tomber éperdument amoureux.


En grand fan d’Alfred Hitchcock et en cinéphile averti, Truffaut va s’inspirer du maitre pour jouer avec les perspectives et pour utiliser les reflets comme ou les regards dans le rétroviseur pour accentuer le sentiment d’attraction ou de mystère. Truffaut va s’amuser à bousculer les règles établies ou à les utiliser pour porter son propos. Ainsi, comme le faisait si bien Orson Welles dans ses grandes heures, François Truffaut va utiliser les jeux d’ombres pour passer outre les contraintes économiques et visuelles. Comme le diner avant la conférence à Lisbonne, tout en contre lumière. En jouant sur le mouvement, qui vient subtilement modifier les perspectives, le réalisateur créé une ambiance particulière et subjective qui laisse libre court au spectateur, et vient par le même coup s’affranchir d’une contrainte de figuration.


Même chose dans les scènes intimes, que déteste le réalisateur, il va utiliser la lumière pour garder une certaine pudeur et un donner ainsi encore plus de sensualité et de mystère à cette relation naissante. En grand cinéaste qu’il est, Truffaut va jouer sur les vitesses, les silences et les regards pour mieux cerner son propos. Ainsi son personnage qui vit à cent à l’heure entre les avions, son bureau et sa maison, va se retrouver silencieux, presque lâche devant cette hôtesse de l’air dont il est tombe amoureux au premier regard. Avec un sens de la mise en scène et son envie de bousculer les codes, comme lorsqu’il filme la vitesse dans une voiture ou dans un avion, François Truffaut signe une œuvre simple et pourtant à la mise en scène complexe et maitrisée qui reste, à ce jour, l’une des plus belle de la filmographie du réalisateur.


Côté distribution, Jean Dessailly (Le Professionnel) impose une composition entre charisme imposé lors de ses relations avec les autres personnages du film et quasi-mutisme, manque de courage et timidité lorsqu’il se retrouve aux côtés de l’hôtesse. Pour cela il suffit de voir la scène de l’ascenseur, qui outre la mise en scène qui joue sur la notion de temps, montre toute l’étendue du comédien pour jouer sur les silences et les regards. Face à lui, et même si la presse fut particulièrement indélicate avec elle, lors de la présentation à Cannes du film, Françoise Dorléac (Les Demoiselles de Rochefort) joue l’innocente séduction et la passion comme rarement à cette époque. Elle trouve en François Truffaut, un réalisateur qui sait utiliser son talent pour la faire briller et la comédienne, avec un naturel désarmant, va imposer ses regards, ses sourires et son énergie pour faire fondre son partenaire.


En conclusion, « La Peau Douce » est un film écrit et réalisé dans l’urgence, dans lequel Truffaut filme l’amour comme un suspens, comme une relation qui met en danger autant les corps que les âmes. Avec une maitrise évidente de la mise en scène et une technicité parfaitement maitrisée, Truffaut sait diriger ses comédiens pour donner un sens à son propos. A découvrir absolument.


Définition
Couleurs
Compression
Format Vidéo
HD 1080p
Format Cinéma
1.66:1
Le travail de remasterisation se révèle d’une grande efficacité et rend au film une nouvelle jeunesse. Le Noir et Blanc est parfaitement bien tenu et son dosage est précis. Les contrastes permettent au film de gagner en relief et d’ainsi bénéficier d’un nouveau rendu. Le travail est impeccable et participe à prendre à nouveau un grand plaisir à visionner ce film.
Sous Titres
Notes
Langues
Film
Bonus
Com
Spatial
Dyn
Surr
Français
Oui
Oui
Oui
Bonne
Bonne
Bonne
Comme il semble en être l’habitude maintenant, malgré un travail remarquable, la bande son ne bénéficie que d’un DTS-HD Master Audio Mono. La spatialisation est ainsi restreinte et la musique d’accompagnement se fait parfois un peu trop envahissante.
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée Bonus : 26 min
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
Liens internet
Interface Rom
Jeux intéractifs
Filmographies
Clips vidéo
Bêtisier
Bonus Cachés
Court Metrage

Quoi de mieux que de laisser parler le réalisateur et ses comédiens de son œuvre pour mieux la cerner ? C’est le choix de l’éditeur dans la section Bonus.


« Actualités Télévisées : Françoise Dorléac et Nelly Benedetti à propose du film : « La Peau Douce » » :
Lors de sa présentation à Cannes, les deux actrices principales parlent du film et de leurs personnages. Le film fut projeté la veille, et les deux comédiennes sont mises en scène sur la croisette.


« Première magazine » :
François Truffaut et Françoise Dorléac sont interviewés par la télévision flamande. Ce qui permet au réalisateur de revenir sur les origines du projet et de parler ainsi de son personnage principal.


« Cinéaste de notre temps : François Truffaut ou l’esprit Critique » :
Invité par Janine Bazin et André S. Labarthe, François raconte l’idée originale de son film et en fait une critique de son style.


« L’ancien et le Modern » :
Le réalisateur et scénariste Nicolas Saada (Espion(s)) se livre à une analyse de « La Peau Douce » de François Truffaut.

Et pour finir les Commentaires audio de Serge Toubiana (Biographe de François Truffaut) et de Jean Louis Richard, scénariste du film.