L'histoire
Alors que Dom est occupé à jouer les Charles Ingalls isolé du monde avec sa petite famille, il se retrouve impliqué dans une mission où son ennemi se révèlera être Jakob, son frère qu'il n'a pas revu depuis son adolescence.
Critique subjective
Que pouvait-il arriver de pire à la saga des Fast and Furious, série florissante et lucrative de films d'actions décérebrés mais somme toute sympathiques ? La réponse est donnée avec ce neuvième épisode : revenir entre les mains de son acteur le plus emblématique (à défaut d'être le plus charismatique), Vin Diesel.
C'est en effet suite à une brouille avec Dwayne Johnson et par ricochet Jason Statham, partis tourner ensemble Hobbs et Shaw, spin-off de la série que notre Dom en à profité pour évincer celui qui lui faisait sans doute trop d'ombre depuis plusieurs épisodes. Désormais maître d’œuvre sur le projet, Diesel à pu imposer sa vision sans interférences ou contre pouvoir, avec un résultat navrant de bêtise. A sa décharge, il ne fut pas le seul à en vouloir à The rock pour ce petit tour en solo. Seul soucis, l'arrivée de Johnson fut à l'époque la bouffée d'air frais dont la saga avait besoin pour se sortir de son ronron habituel, apportant une dose d'humour mordant, du bourrinage décomplexé et de belles dynamiques entre les personnages. En conséquence, ce numéro 9 retombe dans les pires travers de la série avec un sérieux pesant, des morales insupportables, des scènes qui n'ont d'émotionnelles que le nom jouées par des acteurs qui sont, pour rester courtois, bien plus à l'aise dans l'action. Le film perd en fun pur ce qu'il gagne en ennui.
Là où en revanche le film ne renie pas l'évolution de la saga, c'est dans son invraisemblance. C'est presque une blague depuis l'épisode 5, "un jour Fast and Furious ira dans l'espace..." c'est désormais chose faite. Le scénario, catastrophique, utilise des artifices grossiers : retour d'un personnage décédé, frère caché, trahison et nouvelles alliances à gogo, retour de personnages secondaires au détour d'une ou deux scènes, juste histoire de dire qu'ils sont là. On imagine parfaitement le final de la saga (mais vont-ils vraiment s'arrêter à 10 épisodes ?) avec un scénario incluant TOUS les personnages rencontrés depuis le début. Quand l'envie de trop en faire le dispute à la cohérence, il y a un soucis.
Si Vin Diesel est toujours aussi mauvais dans son rôle de leader d'une famille dont il est le membre le moins charismatique, le reste du casting s'en titre souvent mieux. On a pas ici de prétendant au prochain Oscar mais l'ensemble reste honorable. Petite déception tout de même pour John Cena qui peut s'avérer très bon en comédie, ici le sérieux de son rôle ne lui va pas vraiment.
Fort heureusement, il reste les scènes, d'action, et celles-ci remplissent plutôt bien leur office même si l'ampleur de celles du très bon épisode 7 semble difficile à atteindre à nouveau pour la série. Le spectacle est là, c'est toujours ça de pris, mais malheureusement cela ne fait pas un film.
En conclusion
La saga Fast and Furious franchit ici les dernières limites de la vraisemblance en prévision d'un final où tout devrait être permis. Sous ses allures de film chorale Fast 9 ne réussit malheureusement pas grand chose narrativement, à trop vouloir en faire et en mettre les enjeux se diluent ne laissant au spectateur qu'un spectacle joyeusement régressif qui ne tient que sur ses seules scènes d'action.