Une petite fille dont les parents ont divorcé trouve du réconfort auprès de son père artiste et de sa mère décédée...
Le film d’horreur est un style qui semble ne pas connaître la crise mais qui peut parfois se révéler un peu décevant dans sa réalisation et dans la manière dont le réalisateur et les scénaristes vont aborder un sujet ou un autre. Et c’est exactement le cas de « Séparation » du réalisateur William Brent Bell, à qui l’on doit notamment des films tels que « Devil Inside » (2012) ou encore les eux opus de « The Boy » (2016-2020). Le film part sur une excellente idée de départ, à savoir : Un couple en pleine séparation compliquée, voit son destin basculer lorsque la femme est heurtée par une voiture en pleine rue et décède. Le père se retrouve seul avec sa fille et doit faire face à un beau-père bien décidé à lui pourrir l’existence et à des phénomènes bien étranges qui se répète.
Seulement voilà, lorsqu’une idée est bonne elle est malheureusement souvent abîmée par un scénario trop léger qui ne va pas trouver la bonne direction à prendre pour éviter de sombrer dans le n’importe quoi et surtout pour éviter de se prendre les pieds dans la facilité faute d’avoir suffisamment de matière pour créer la surprise. Et c’est le cas de « Séparation », tout est amené de façon balourde sans que l’on comprenne réellement pourquoi. De nombreuses questions restent en suspens, comme par exemple, pourquoi le fantôme de la mère est coincé dans l’appartement familial ? Pourquoi les marionnettes pour incarnation ? et ainsi de suite. Et comme bien souvent dans ce type de film, la fin étant capital elle vient, par manque de consistance renverser tous les efforts des auteurs et mettre à mal toute la patience du spectateur qui espère que le film décolle un jour.
Et si, malheureusement, le scénario ne décolle jamais et s’englue même dans ses propres ficelles, c’est également le cas de la mise en scène qui ne cesse de se prendre les pieds dans le tapis, comme lorsque la première marionnette apparaît en sorte de personnage désossé qui se tortille dans tous les sens. La lenteur de la mise en scène lui fait perdre tout intérêt et surtout le personnage disparaît sans explication ni conséquence. D’une scène à l’autre le réalisateur fait monter la pression pour la refaire redescendre aussi sec sans explication aucune. Du coup le spectateur se sent complètement perdu et commence au bout d’une trentaine de minutes, non seulement à perdre patience mais également à se désintéresser de ce film qui manque d’une véritable ligne de conduite.
Avant de le retrouver dans la série « Star Wars : Obi-Wan Kenobi », l’acteur Rupert Friend (La Mort de Staline) livre ici l’une des ses prestations les plus insipides. L’acteur en fait des tonnes et parfois pas assez, cherchant continuellement la bonne tonalité sans jamais l’atteindre. Comme quoi un malheur n’arrive jamais seul, son duo avec Brian Cox (Succession) est lui aussi mal tenue et les deux acteurs jouent continuellement dans la facilité et particulièrement dans ce qu’ils ont déjà faite de plus simple pour que le contrat soit rempli à minima, mais n’arrivent pas à faire se lever un scénario qui ne va jamais trouver également le bon angle d’attaque pour faire de cette seconde intrigue une réussite.
En conclusion « Séparation » est un film désarmant de vide. Alors qu’il avait une excellente idée de départ, le film se perd dans un manque d’idée évident et dans une absence de ligne directrice qui lui fait terriblement défaut. Le film ne tient jamais la barre et le spectateur en attente permanente de surprise se voit bien mal en point lorsque le générique point.