Les Choses Humaines

Catégorie
Cinéma
Genre
Pays
FR
Date de sortie
06/04/2022
Réalisateur
Format
Blu-Ray
Boitier
Amaray
Producteurs
Olivier Delbosc et Yvan Attal
Scénaristes
Yvan Attal et Yael Langmann
Compositeur
Mathieu Lamboley
Editeur
Edition
Standard
DureeFilm
138
Support
Critique de Emmanuel Galais
Un jeune homme est accuse´ d’avoir violé une jeune femme. Qui est ce jeune homme et qui est cette jeune femme ? Est-il coupable ou est-il innocent ? Est-elle victime ou uniquement dans un désir de vengeance, comme l’affirme l’accuse´ ? Les deux jeunes protagonistes et leurs proches vont voir leur vie, leurs convictions et leurs certitudes voler en éclat mais… N’y a-t-il qu’une seule vérité ?

S’approprier le sujet du « viol », n’est pas une chose facile, particulièrement lorsque l’on est un homme et que le personnage mis en accusation l’est également. Pourtant c’est le défi qu’a relevé Yvan Attal, qui, après « Mon Chien Stupide », dans laquelle il parlait des liens familiaux à travers l’histoire d’un écrivain en manque d’inspiration qui voit sa famille s’éloigner de lui au rythme de ses doutes et de ses traumas, a décidé de s’intéresser à un sujet plus sombre et plus complexe. En adaptant le roman de Karine Tuil, le réalisateur qui a signé le scénario avec Yael Langmann (Le Brio) fait preuve d’empathie envers la victime, bien sûr, mais également envers l’accusé, dont il se permet de mettre en lumière les doutes autant que les clichés. 

Dans un premier temps, le réalisateur a voulu amener le spectateur à aimer, à s’identifier et a chercher à comprendre les deux personnages pour mieux en donner une approche différente de ce que l’on pourrait voir dans d’autres films, à commencer par le choix d’une accusé non violent, simplement jeune adulte un peu trop sûr de lui, avec des idéaux et des contradictions, de la même manière, le réalisateur dessine une jeune victime avec ses contradictions et ses ambiguïtés, mais se garde bien de toute notion de jugement. Très inspiré par Sidney Lumet (12 hommes en colère), Yvan Attal filme ses personnages sans les lâcher, il reste au plus près des visages, interroge le spectateur à travers des répliques plutôt bien amenée comme celle ou Charlotte Gainsbourg, activiste qui vient de réaliser un essai sur le viol et met en accusation une partie des hommes, se retrouve à défendre bec et ongle son propre fils accusé de viol. 

Très intelligemment, la mise d’Yvan Attal, autant que son scénario, rend l’histoire et surtout la plongée au cœur de ce drame judiciaire, passionnant et surtout édifiant. Le réalisateur y découpe chaque étape, a su s’informer auprès des acteurs judiciaires pour mieux comprendre leur travail et leur approche en ne cherchant pas à caricaturer, mais en oubliant pas de pointer du doigt certaines approches, comme celle des policiers qui ont toujours tendance à ne pas poser la bonne question lorsqu’une jeune femme arrive pour porter plainte. La première question reste toujours celle de : « Vous êtes sûr de ne pas lui avoir fait croire ? » alors que ce devrait être plutôt : « Qu’est ce qui lui a permis de croire qu’il était autorisé ? ». 

Le film d’Yvan Attal est une œuvre nécessaire et le choix de son fils Ben Attal (Mon Chien Stupide) ainsi que de la jeune actrice Suzanne Jouannet s’évère payant. Si le fils du réalisateur et de Charlotte Gainsbourg a déjà un beau CV derrière lui, ce qui lui donne une certaine aisance de jeu, il n’en demeure pas moins remarquable dans certaines scènes où l’acteur doit puiser au plus profond de lui des sentiments contrastés et il s’en sort à merveille. La grande surprise c’est également l’actrice Suzanne Jouannet, qui signe ici sa première prestation dans un long métrage. L’actrice est à la fois touchante et précise dans un rôle complexe où elle doit toujours jouer sur le fil du rasoir pour ne pas dévoiler tout son jeu.

« Les choses Humaines » d’Yvan Attal s’attaque à un sujet complexe, dont nous portons souvent un regard biaisé, avec une caricature récurrente faite de violence et de fureur, alors qu’un violeur peut être un étudiant réputé, doux et populaire. Sans jamais vouloir se positionner dans un camp ou dans l’autre, le réalisateur laisse le spectateur à sa réflexion, et ne cherche jamais à porter un jugement. Sur un scénario solide qui s’intéresse à tous les acteurs de ce drame, y compris les parents et le système judiciaire, Yvan Attal pose le débat intelligemment et amène le spectateur à la réflexion.

Définition
Couleurs
Compression
Format Vidéo
HD 1080p
Format Cinéma
2.35:1
Soigné dans sa mise en scène, précis dans son histoire, le film l’est également dans sa photographie. Les couleurs sont parfaitement dosées et les contrastes sont parfaitement tenus pour lui donner une profondeur tout en douceur et en puissance. L’ensemble est de qualité pour ressortir toutes les nuances d’un film qui se veut presque documentaire. 
Sous Titres
Notes
Langues
Film
Bonus
Com
Spatial
Dyn
Surr
Français
Oui
Oui
Non
Bonne
Bonne
Bonne
Le film est disponible dans une piste DTS-HD Master Audio  5.1 assez bien répartie, qui ne met pas trop en façade les voix des acteurs et ne les assourdies pas trop. L’ensemble ne manque pourtant pas d’intérêt et offre une belle immersion dans cette histoire, qui joue beaucoup sur les silences, mais également sur les environnements.
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée Bonus : 20 min
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
Liens internet
Interface Rom
Jeux intéractifs
Filmographies
Clips vidéo
Bêtisier
Bonus Cachés
Court Metrage
Une interview passionnante d’Yvan Attal.