Belphégor : Le Mystère du Louvres

Catégorie
Cinéma
Genre
Pays
FR
Date de sortie
30/03/2022
Réalisateur
Format
Blu-Ray
Boitier
Amaray
Producteurs
Société des Cinéromans
Scénaristes
Arthur Bernède
Compositeur
Divers
Edition
Standard
DureeFilm
254
Support
Critique de Emmanuel Galais

Un des gardiens du Louvre affirme qu’il a vu un fantôme dans la salle des Dieux Barbares, dans la nuit du 16 au 17 mai 1925. Le gardien-chef, Sabarat, fait remarquer au Conservateur des éraflures toutes fraîches et assez profondes qui marquent le socle de la statue de Belphégor, divinité des Ammonites. Sabarat se propose de monter la garde mais, le lendemain matin, il est retrouvé agonisant devant la statue. L’inspecteur Ménardier est chargé de l’enquête mais Jacques Bellegarde, un jeune journaliste du Petit Parisien, s’est mis en tête d’élucider également le mystère. Un étrange message signé Belphégor, l’averti du danger qu’il court à s’occuper de cette affaire. Il n’en a cure malgré la désapprobation de sa belle et riche amie Simone. Jacques fait la connaissance de Colette Barjac, une exquise jeune fille vers qui il se sent très attiré. Cette rencontre l’amène à quitter Simone. Pour s’introduire au Louvre et mener son enquête, Jacques demande de l’aide à sa femme de ménage qui est la femme du gardien de nuit.


« Belphégor » c’est un fantôme qui hante le Louvres, né sous la plume d’Arthur Bernède, et inspiré d’une divinité citée dans l’Ancien Testament. Plus connu grâce à la série réalisée en 1965 par Claude Barma avec Juliette Gréco ou encore le film réalisé en 2001 par Jean Paul Salomé avec Sophie Marceau et Michel Serrault. Mais ce qui est moins connu c’est sa version de 1927, film muet réalisé par Henri Desfontaines (L’Espionne) sur un scénario signé de l’auteur du cinéroman, publié dans le journal Le Petit Parisien, le plus lu de l'époque. Le cinéroman, genre très en vogue au tout début du 20ème siècle, sortait quasiment simultanément dans les journaux où ils étaient publiés en plusieurs épisodes et au cinéma où ils sortaient également en plusieurs parties équivalentes à ce qui sortait dans le journal. Le plus connu étant « Fantômas », écrit par Pierre Souvestre et Marcel Allain et réalisé par Louis Feuillade à partir de 1913, avec, déjà René Navarre à la distribution. « Belphégor » fait partie intégrante du Cinéroman, même s’il arrive à une période où le genre est en déclin (Il s’éteindra d’ailleurs en 1920), est l’un des plus gros succès de l’époque et fit naitre le mythe qui prendra toute son ampleur, comme une logique, 50 ans plus tard à la télévision.


Henri Desfontaines, est un réalisateur oublié des débuts du cinéma français, né en 1876 à Paris et décédé en 1931 également à Paris. Il commencé sa carrière au cinéma en 1908 en réalisant une adaptation d’« Hamlet » de Shakespeare. A travers un nombre particulièrement conséquent de réalisation Desfontaines fut l’un des plus prolifiques de son époque, dans des styles aussi variés que le théâtre nous venons de le voir, mais également dans le fantastique comme avec « La Momie » en 1911, un court métrage qui, déjà montrait le gout pour le réalisateur d’explorer des territoires moins conventionnels.


D’une durée particulièrement imposante plus de quatre heures en tout, ce film découpé en quatre parties est une expérience visuelle remarquable, pour l’époque, qui emmène le spectateur dans une enquête passionnante, dans laquelle un fantôme hante les couloirs du Louvre la nuit et  où la police enquête mais se fait damer le pions par un journaliste curieux et passionné. Qui va enquêter en parallèle. L’intérêt de cette version, c’est avant tout d’être celle travaillée en collaboration directe avec l’auteur de la nouvelle, ce qui lui affère immédiatement une véritable légitimité et surtout une fidélité par rapport à l’œuvre. Ensuite, la mise en scène de Desfontaines, s’amuse avec une simplicité désarmante et une technicité renversante à brouiller les pistes et à rendre son fantôme particulièrement mystérieux, tout autant que fascinant.


Bien sûr nous pourrions faire le reproche d’une distribution qui en fait des tonnes, mais même là, le réalisateur a su moderniser le jeu de ses acteurs et époque oblige, comédiens venus du théâtre, de la tragédie, Muet oblige également, les gestes et les sentiments sont amplifiés pour mieux donner un sens aux scènes qui se jouent devant nous. René Navarre, star de l’époque que l’on retrouvera dans des œuvres comme « Mephisto » de Henri Debain avec Jean Gabin en 1930. Mais surtout chez Louis Feuillade dont il est l’un des acteurs fétiches et pour lequel il jouera « Fantomas » en 1913. 


Injustement oublié, Henri Desfontaines réalisa des œuvres remarquables d’inventivité et de modernisme, tel que ce « Belphégor » réalisé en, 1927, et qui fut lui aussi également oublié au profit de la série qui verra le jour 50 années plus tard, avec Juliette Gréco. Pourtant ce film est très loin de manquer de bonnes idées. Et même si le jeu de son acteur principal, René Navarre, peut être jugé trop théâtral, le réalisateur a à cœur de donner un souffle de nouveau et de fantastique dans cette adaptation de l’œuvre d’Arthur Bernède. 


Définition
Couleurs
Compression
Format Vidéo
16/9 anamorphique couleur
Format Cinéma
2.35:1
Le travail de restauration est absolument remarquable avec un noir et blanc particulièrement bien dosé, qui donne un nouveau relief. Le film est débarrassé de ses défauts et nous donne ainsi un film passionnant, et des environnements qui gagnent en nuances. Même si certaines séquences souffrent d'imprécisions, que ce soit dans le montage (avec des coupures de raccords assez marquées) ou dans certains plan avec des flous, la restauration permet au film de se redécouvrir à nous avec une copie néttoyée et des contrastes bien marqués qui lui redonne de la profondeur de champ.
Sous Titres
Notes
Langues
Film
Bonus
Com
Spatial
Dyn
Surr
Français
Oui
Oui
Non
Bonne
Bonne
Bonne
La piste DTS-HD Master Audio 5.1, qui offre une réorchestration contemporaine de la piste musicale. Du coup, le film ne souffre pas du tout du passage du temps et s’offre même une partition complètement nouvelle, composée et dirigée par Benjamin Moussay, qui se trouve parfaitement répartie dans l’ensemble des canaux.
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée Bonus : 120 min
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
Liens internet
Interface Rom
Jeux intéractifs
Filmographies
Clips vidéo
Bêtisier
Bonus Cachés
Court Metrage

« Belphégor, du feuilleton au cinéroman, entretiens autour du film » avec Matthieu Letourneux (Maitre de Conférence à l’université Paris Ouest Nanterre et spécialiste de le littérature Populaire et de genre), Christophe Trebuil (Auteur de « Un Cinéma aux mille visages (Le Film à épisode de 1915 à 1932) » et François-Marie Pons (Petit-fils de René Navarre). Les trois viennent nous parler à la fois de « Blephégor », mais également du genre qu’était le Cinéroman et de l’impact qu’il avait sur l’industrie cinématographique, éditoriale et sur la société en générale. Passionnant


« Belphégor, entre tradition et modernité, autour de la musique de Belphégor » avec Benjamin Moussay, Léon Rousseau, Bertrand Belin, Michel Godard et Joce Mienniel. Autre documentaire passionnant puisque les musiciens reviennent sur leur collaboration et la manière dont ils ont approché le projet.


« Belphégor, de Desfontaines à ses successeurs », entretien avec Didier Griselain (Auteur de biographies) revient sur le parcours de ce personnage de « Belphégor » qui, comme « Fantomas » a finit par suivre une direction populaire au-delà de l’œuvre d’origine.


Les scènes supplémentaires du chapitre 4 (collection Lobster Films) correspondant à une autre édition du film pour le territoire allemand : préparation attaque à la bombe et échange entre Bellegarde et Chantecoq sur l’abus des stupéfiants.