Meurtre à Montmartre

Catégorie
Cinéma
Genre
Pays
FR
Date de sortie
30/03/2022
Réalisateur
Format
Blu-Ray
Boitier
Amaray
Producteurs
Lucien Viard
Scénaristes
Gilles Grangier et René Wheeler
Compositeur
Jean Yatove
Edition
Standard
DureeFilm
88
Support
Critique de Emmanuel Galais

Le marchand d’art Marc Kelber croit faire l’affaire du siècle quand il achète un tableau de Gauguin à Jacques Lacroix, un prétendu collectionneur. Mais quand il découvre que ce dernier est un escroc qui lui a vendu un faux, Kelber est bien décidé à se venger. Il retrouve alors Lacroix et ses complices, le peintre faussaire Watroff et sa compagne et modèle Viviane. Mais plutôt que de leur faire payer leur arnaque, il décide finalement d’y prendre part…


Gilles Grangier (Archimède le Clochard) est un réalisateur atypique dans l’univers du cinéma français, puisqu’il commença sa carrière en poussant les portes de la Paramount dont le siège français était à Joinville, pour y faire de la figuration. Mais dans le même temps et les opportunités se présentant, il devient assistant réalisateur puis réalisateur et va signer des œuvres dés les années 40, qui ne seront pas forcément inoubliables mais suffisamment marquantes pour qu’il se voit confié d’autres projets et en monte lui-même. Véritable touche à tout, comme certains de ses confrères (Qui se le verront reprocher plus tard d’ailleurs) c’est surtout dans le film noir que Gilles Grangier va se faire remarquer. D’abord parce qu’il prendra par habitude, de ne pas céder à l’optimisme que recherchent tant les studios. Un peu à la façon de Julien Duvivier (La Belle équipe), lorsque le réalisateur signe un film noir, il ne cherche jamais la rédemption, bien au contraire.


Et « Meurtre à Montmartre », qui fut d’abord baptisé « Reproduction Interdite », mais qui dont le titre fut changé par les producteurs faute d’entrées suffisantes, est certainement l’œuvre qui marque le plus cette volonté assumée de ne pas vouloir faire dans l’optimisme. Ici, d’abord ce qui surprend, c’est que le titre choisi par les producteurs, nous dévoile l’une des clés majeures de l’intrigue, car le scénario suit avant tout l’histoire de ce marchand de tableau, endetté, qui va se faire escroquer par un duo reproduisant un faux tableau Gauguin. Humilié mais pas résigné, le bonhomme va retrouver es escrocs et monter avec eux une combine qui va lui permettre de rembourser ses dettes. Mais voilà, lorsque l’un des trois compères menace de tout dévoiler, les deux autres ne voient pas d’autres solutions que de le sortir de l’équation.


Et c’est la mise en scène de Gilles Grangier qui va faire la différence, plus que le scénario signé de la plume du réalisateur lui-même et de son co-scénariste René Wheeler (Les Choristes). Car si l’intrigue monte doucement en pression, pour mieux dessiner les personnages et l’environnement de classe moyenne qui les amène à faire ces choix, le réalisateur choisit de créer de manière assez méticuleuse chaque détail de l’environnement des protagonistes, afin que le spectateur s’imprègne assez aisément et puisse s’identifier à l’un ou à l’autre. Et lorsqu’arrive le moment fatidique, Gilles Grangier sort des sentiers balisés, n’expédie pas la scène en un mouvement de caméra ou en un montage saccadé, non, il va prendre son temps, laissé les deux compères hésiter, avoir peur, transpirer ou saigner du nez, par trop de stress. Et comme, nous l’imaginons bien dans ces cas-là, il y a les remords, les doutes et les peurs qui les rongent. Le réalisateur n’évite rien et le final est implacable et comme une évidence ne laisse personne indifférent.


Et comment ne pas parler de la distribution, à commencer par le trio : Michel Auclair (Rue Barbare) en parfait escroc insensible et détaché, Paul Frankeur (Mon Oncle Benjamin) parfait en marchand de tableaux, dur mais sensible et acculé par les dettes, et Giani Esposito (Le Décaméron) qui joue un peintre faussaire de génie mais artiste torturé. Le trio fonctionne et s’offre une qualité de jeu plutôt moderne pour l’époque. « Meurtre à Montmartre » c’est aussi l’occasion de retrouver la magnifique Annie Girardot (La Zizanie) dans l’un de ses tout premier rôle, dans lequel elle campe déjà une femme à la fois forte et fragile que le bêtise des hommes n’effraye pas, mais que la détresse de ces derniers touche plus.


Définition
Couleurs
Compression
Format Vidéo
HD 1080p
Format Cinéma
1.37:1
Comme d’habitude, la restauration en 4K fait des merveilles. Le film est débarrassé de ses défauts et gagne ainsi en profondeur et en nuance. Le grain y est quasiment absent, on jurerait un film contemporain avec l’utilisation du noir et blanc comme figure de style. Le Noir et Blanc, justement offre un point de vue plus sombre à l’histoire qui se déroule devant nous.
Sous Titres
Notes
Langues
Film
Bonus
Com
Spatial
Dyn
Surr
Français
Oui
Oui
Non
Bonne
Bonne
Bonne
Malgré une restauration en 4K plutôt soignée, La piste DTS-HD Master Mono ne masque pas le passage du temps. Elle se révèle tout de même d’une grande précision et parvient à éviter, malgré le Mono d’origine, à être trop en façade. Jamais dans l’excès, la piste Audio est parfaitement bien harmonisée pour que les dialogues ne soient pas effacés par la musique qui parvient à se faire suffisamment discrète pour être oubliée.
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée Bonus : 40 min
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
Liens internet
Interface Rom
Jeux intéractifs
Filmographies
Clips vidéo
Bêtisier
Bonus Cachés
Court Metrage
Archive Pathé

« Entretiens autour du film » Valérie Paulin (Assistante et Ayant-droit de Gilles Grangier) et François Guérif (Editeur, Critique de Cinéma et auteur d’un livre d’entretiens avec Gilles Grangier) reviennent sur le film et, en plus de livrer ses secrets en offre une analyse tout à fait intéressante.

Ainsi qu’une Archive Pathé sur une exposition d’œuvre de Faussaires.