King, un lionceau destiné à un trafic, s'échappe de l'aéroport et se réfugie dans la maison d'Inès, 12 ans et Alex, 15. Le frère et la sœur ont alors l'idée folle de le ramener chez lui, en Afrique. Mais la traque des douaniers ne leur facilite pas la vie. Lorsque Max, leur grand-père fantasque qu'ils n'ont vu que deux fois dans leur vie, se joint à l'aventure, tout devient possible.
Il faudrait être fou et aveugle pour ne pas voir que le réalisateur a été biberonné au cinéma de Spielberg des années 80 et particulièrement à « E.T. » dont il semble avoir voulu rendre un hommage appuyé. Mais voilà entre l’hommage et la reconstruction quasi à l’identique de scène du film, il n’y a qu’un pas que le réalisateur David Moreau (20 ans d’écart) franchi aisément. Il suffit pour cela de voir la scène où le Lionceau entre dans la chambre d’Inès, ou encore lorsque les policiers sillonnent les rues pour trouver où se trouve le lionceau, et je ne parle pas de la scène lorsque Alex, le frère d’Inès rentre dans la chambre et qu’il découvre le petit félin. Alors ce pourrait être une bonne idée, plutôt sympathique, mais à trop vouloir rendre hommage, ou s’inspirer maladroitement du maitre américain, le réalisateur se retrouve piégé dans une mise en scène qui ne trouve plus d’identité et se laisse cannibaliser par son modèle.
D’autant, que le reste de la mise en scène ne va pas suivre les qualités des précédentes, et que à vouloir assumer l’absence de besoin de crédibilité pour justifier l’utilisation d’un lionceau numérique, le réalisateur multiplie les plans maladroits et les coupes hasardeuses, pour rendre, au final, un film qui rate complètement sa cible et perd tout le charme d’une histoire destinée à faire tomber sous le charme tous les spectateurs les plus sensibles à la cause animale et à la vue d’un petit félin qui ressemble plus à une grosse peluche qu’à autre chose. Ici, tout est tellement grossièrement filmé que rien ne passionne totalement et que l’on se surprend à éclater de rire de toutes ces incohérences qui fourmillent d’un bout à l’autre. Il manque, évidemment, une folie qui aurait pu justifier ces incohérences scénaristiques et visuelles, le scénario est trop léger et la mise en scène trop à côté de son sujet pour pouvoir être touchante.
Si vous ajoutez à cela, une distribution complètement en roue libre, à commencer par les deux jeunes acteurs Lou Lambrecht (Das Boot) et Léo Lorléac’h (Sam). Pourtant chevronnés malgré leur jeune âge, ils ne parviennent, ici, jamais à trouver la bonne tonalité, me bon angle pour être juste et cohérent avec l’action. Autour d’eux, hormis Gérard Darmon (Astérix et Obélix Mission Cléopâtre) et Artus (J’Adore ce que vous faites), tout le reste de la distribution semble se perdre dans les méandres d’une mise en scène qui n’arrive pas à trouver la bonne tonalité, trop engluée dans l’envie de coller au plus prêt à l’œuvre du modèle.
En conclusion, il ne reste dans « King » que la présence du petit lion pour nous faire pousser un cri de : « Trop Mignon ». Tout le reste du film nous fera plutôt hurler des : « Mais non ce n’est pas possible ! » de désespoir devant un ratage en règle d’un projet qui avait tout pour séduire.