L'échiquer du vent

Catégorie
Cinéma
Titre Original
Shatranj-e baad
Genre
Pays
Iran
Date de sortie
17/05/2022
Réalisateur
Format
Blu-Ray
Boitier
Amaray
Producteurs
Bahman Farmanara
Scénaristes
Mohammad Reza Aslani
Compositeur
Sheyda Gharachedaghi
Editeur
Edition
Standard
DureeFilm
101
Support
Critique de Emmanuel Galais

Suite à la mort de son épouse, Haji Amou, un commerçant traditionaliste, patriarcal et corrompu, projette de se débarrasser de sa belle-fille, Petite Dame, héritière en titre de la fortune et de la belle maison luxueuse dans laquelle ils vivent. Cette femme émancipée et moderne est paralysée et ne peut se déplacer qu’en fauteuil roulant. Pour faire face au complot fomenté par son beau-père, elle se fait aider par sa servante, ignorant que celle-ci joue sur les deux tableaux...


Réalisé en 1976 et présenté au Festival du film de Téhéran la même année, le film de Mohammad Reza Aslani fut jugé trop avant-gardiste et trop intellectuel, ce qui le freina d’emblée dans son exploitation. Et c’est en 1979, que le couperet tombe avec l’arrivée de la république Islamique, le film est tout simplement interdit par un contenu jugé non Islamique. Les bobines déclarées perdues, il faudra attendre 45 ans et le travail acharné de « The Film Foundation », « La Cinetica di Bologna » et « L’image Retrouvée » pour que le film, retrouvé par hasard sur une brocante par la propre fille du réalisateur, puisse être enfin visionné par le plus grand nombre à travers le monde.


Et c’est une chance, car « L’Echiquier du vent » est une véritable merveille de mise en scène et une photo instantanée d’une société patriarcale et corrompue qui cherche, par tous les moyens, les lois allant dans leur sens, pour spolier les femmes, à plus forte raison lorsque celle-ci sont à la tête d’une immense fortune qui suscite bien des envies. Ici le réalisateur nous entraine dans un thriller qui ne porte pas vraiment son nom, mais qui en est un pourtant puisqu’il va suivre les pas d’une jeune femme paralysée qui doit se battre contre les infamies d’un homme prêt à tout pour mettre la main sur sa fortune. Mais loin de vouloir faire un film linéaire, le réalisateur, qui a également signé le scénario, nous expose toutes les formes de corruptions qui peuvent amener à l’acharnement dont est victime « Petite Dame ». Avec une écriture fine et parfaitement ciselée, Mohammad Reza Aslani, qui est également un immense poète et grand théoricien nous livre une œuvre qui se veut avant tout, une satire de la société Iranienne et de ses dérives. A travers ses personnages il livre ici une peinture sans concession dans laquelle, chacun tente de tirer son épingle du jeu san se soucier le moins du monde des conséquences sur les autres.


Avec une mise en scène sobre, qui pousse le curseur très loin en utilisant les éclairages et les effets de profondeur pour mieux appuyer les actions qui se déroulent devant nous, le réalisateur fait preuve d’un sens de l’esthétisme remarquable. On y voit ainsi, une « Petit Dame » très solitaire dans une pièce immense lorsqu’elle se retrouve dans sa chambre et que chacun valse autour d’elle. A l’inverse les espaces se font plus resserrés et les éclairages plus sombres, lorsque le beau-père Haji Amou lui met la pression afin de la faire flancher. Les dialogues sont acerbes et tranchants comme des lames de rasoir. A travers le destin de ces personnages, Mohammad Reza Aslani nous expose a quel point la corruption et l’avidité sont des armes couramment utilisées à son époque et à quel point les femmes qui en sont victimes doivent subir toutes les pressions possibles et trouver une force herculéenne pour s’en sortir dans dommage.


C’est une chance que de pouvoir découvrir enfin ce chef d’œuvre du cinéma Iranien, que l’on a longtemps cru perdu. « L’Echiquier du vent » de Mohammad Reza Aslani est un thriller implacable dans lequel se découvre une société Iranienne rongée par la corruption et par la cupidité.


Définition
Couleurs
Compression
Format Vidéo
HD 1080p
Format Cinéma
1.85:1
Conservé dans des conditions particulièrement dégradées, le film « L’Echiquier du vent » a longtemps été cru perdu définitivement jusqu’à ce que la propre fille du réalisateur ne tombe dessus par hasard dans une brocante. Le travail de restauration fut pharaonique, mais permet de découvrir un soin particulièrement apporté à l’esthétique du film, que ce soit dans les éclairages et dans les ambiances. L’image est débarrassée de ses défauts et chaque détail est visible pour le plus grand plaisir des vidéastes. Le film ainsi débarrassé de ses blessures, nous apparait touchant, avec des environnements qui gagnent en nuances. Cette édition nous permet de découvrir un réalisateur engagé qui aime son pays et sait en être critique lorsque cela est nécessaire.
Sous Titres
Notes
Langues
Film
Bonus
Com
Spatial
Dyn
Surr
Farsi
Non
Non
Non
Bonne
Bonne
Bonne
Anglais
Oui
Oui
Non
 
 
 
Français
Oui
Oui
Non
 
 
 
La piste DTS-HD Master Mono ne masque pas le passage du temps, mais se révèle d’une grande précision et met parfaitement en valeur les dialogues et les effets sonores. Jamais dans l’excès, la piste Audio est parfaitement bien harmonisée pour que les dialogues ne soient pas effacés par la musique qui parvient à se faire suffisamment discrète pour être oubliée.
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée Bonus : 90 min
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
Liens internet
Interface Rom
Jeux intéractifs
Filmographies
Clips vidéo
Bêtisier
Bonus Cachés
Court Metrage

« La Majnoun et le vent » un excellent documentaire qui reprend toutes les étapes de redécouverte de ce film, dont l’histoire pourrait inspirer un autre film.


Ainsi que deux court-métrages du réalisateur qui posèrent les fondements du cinéma Iranien.