LES BAD GUYS, la nouvelle comédie d’aventures de Dreamworks Animations, inspirée par la série éponyme de livres pour enfants à succès, met en scène une bande d’animaux, redoutables criminels de haut vol, qui sont sur le point de commettre leur méfait le plus éclatant : devenir des citoyens respectables. Ces cinq compères sont tristement célèbres pour leurs aptitudes respectives au crime :
- M. Loup, le fringant pickpocket
- M. Serpent, le perceur de coffre forts blasé
- M. Requin, l’expert en camouflage au sang très très froid
- M. Piranha, le gros bras excessivement soupe au lait de la bande
- Mlle Tarentule, la pirate informatique dont les talents d’hacker sont aussi aiguisés que sa langue.
Mais après des années d’incalculables méfaits, ceux qui sont devenus sans conteste les malfrats les plus recherchés du monde, finissent par se faire arrêter. Mr Loup conclut alors un marché (qu’il n’a évidemment pas l’intention d’honorer) afin de s’éviter ainsi qu’à ses compères, bien des années en prison : les Bad Guys vont devenir honorables. Sous la tutelle de leur nouveau mentor, un cochon d’Inde aussi adorable qu’arrogant, le Professeur Marmelade, les Bad Guys sont bien partis pour rouler leur monde et faire croire à tous qu’ils ont changé. Mais ce faisant, Mr Loup commence à comprendre que faire vraiment le bien pourrait être la clef de ce qui lui a toujours manqué : la reconnaissance. Alors qu’un nouveau méchant s’en prend à la ville, va-t-il pouvoir persuader ses acolytes de le suivre sur le chemin de la rédemption et de devenir enfin des gentils ?
Qui a dit que les Français ne savaient pas faire de l’animation ? Certainement pas les Américains, pour qui les frenchies sont une mine d’or. Ce fut le cas avec Disney, qui n’hésita pas, lors de la conception du « Bossu de Notre Dame » dans les années 90 à venir ouvrir des studios du côté de Montreuil ou encore Illimination MacGuff et ses Mignons qui explosent régulièrement le box-office. Cette fois-ci c’est le réalisateur français Pierre Perifel, qui avait déjà travaillé pour Dreamworks sur « Les Cinq Légendes » de Peter Ramsey en 2012, qui s’y colle. Et le réalisateur va, dès le départ choisir de ne pas suivre les codes classiques de l’animation américaine propre à Dreamworks ou à Disney. Inspiré de l’œuvre d’Aaron Blabey, qu’il a lui-même avait illustré son œuvre avec des dessins simplistes, « Les Bad Guys » est avant tout une histoire dans laquelle un gang de cinq animaux méchants va devoir essayer de faire semblant d’être gentil. Destinés aux enfants, les 5 livres qui forment l’œuvre de Blabey, vont servir de pierre fondatrice au réalisateur qui en a tirer une première ébauche avant que les scénaristes Etan Cohen (Idiocratie) et Hilary Winston (Légo : Ninjago Le Film) ne tissent une histoire dans laquelle les méchants vont devoir, pour échapper à la prison faire semblant d’être gentil. Un scénario qui va transposer l’œuvre de l’auteur Australien dans un univers si loin de celui des enfants : Tarantino. Car le réalisateur assume avoir pensé à « Reservoir Dog » en lisant « Les Bad Guys ». Le scénario va alors prendre cette tournure surprenante tout en gardant une âme d’enfant.
Bien sûr nous sommes dans un dessin animé américain destiné aux enfants, il devient donc que nos compères vont se prendre au jeu, mais le réalisateur a décidé de brouiller les codes, non pas dans sa trame, même si le scénario est intelligemment écrit avec suffisamment de subtilité et de drôlerie pour que les personnages ne perdent pas leur nature profonde mais restent attachant quand même. Non, c’est au niveau de l’animation que le réalisateur va s’amuser en utilisant différentes techniques. La mise en scène est énergique, et ose caricaturer à l’outrance ses personnages et en utilisant des techniques inspirées des dessins animés français comme les adaptations d’Asterix ou encore l’animation japonaise comme « Dragon Ball ». Chaque plan des « Bad Guys » est une surprise visuelle où se mélangent les différents styles d’animation qui, de la même manière que « Spider-man : New Génération » (2018) de Bob Persichetti, Peter Ramsay et Rodney Rothman, va servir sa narration et se mêler à la justesse d’un scénario et à la folie de la mise en scène qui rend ce film d’animation si jouissif. Car la grande réussite de « Les Bad Guys » c’est évidemment de pouvoir amuser les enfants avec une aventure où des méchants préparant de sales coups vont devoir apprendre à être gentils, mais également de divertir les parents avec une œuvre qui les entrainent dans des caricatures drôles et assumées à la manière d’un « Shrek ».