Coffret Kinuyo Tanaka

Catégorie
Cinéma
Genre
Pays
Jap
Date de sortie
18/10/2022
Réalisateur
Format
Blu-Ray
Boitier
Coffret
Producteurs
Divers
Scénaristes
Divers
Compositeur
Divers
Editeur
Edition
Standard
DureeFilm
608
Support
Critique de Emmanuel Galais

Actrice mythique de l’âge d’or du cinéma japonais, immortalisée à l’écran chez Kenji Mizoguchi, Yasujiro Ozu ou Mikio Naruse, Kinuyo Tanaka marqua les esprits en devenant la première femme cinéaste de l’après-guerre. Cette pionnière en son pays réalisa six films entre 1953 et 1962, dans lesquels Kinuyo Tanaka touche à tous les genres, passant avec brio du mélodrame intimiste à la fresque d’époque, de la comédie sentimentale au récit d’apprentissage. Disponibles pour la première fois en Blu-ray™ dans leur restauration 4K, Lettre d’amour, La lune s’est levée, Maternité éternelle, La Princesse errante, La Nuit des femmes et Mademoiselle Ogin témoignent du génie et de l’extrême audace de leur créatrice.
Les 6 films :


Blu-ray 1 : Lettre d’amour (1953 – N&B – 98 mn) • La Lune s’est levée (1955 – N&B – 103 mn)


Blu-ray 2 : Maternité éternelle (1955 – N&B – 110 mn)


Blu-ray 3 : La Princesse errante (1960 – Couleurs – 102 mn) • La Nuit des femmes (1961 – N&B – 93 mn)


Blu-ray 4 : Mademoiselle Ogin (1962 – Couleurs – 102 mn) 


Réalisatrice majeure du cinéma Japonais, le moins que l’on puisse dire c’est que Kinuyo Tanaka na pas eu le chemin le plus facile pour en arriver. D’abord muse des cinéastes majeurs comme Kenji Mizoguchi (L’Impasse de l’amour et de la haine (1937)) ou Yasujiro Ozu (Fin d’Automne (1969)), le premier qui aura cette phrase hautement symbolique de l’état d’esprit du cinéma japonais de l’époque gardé par les hommes : « Elle n’a pas assez de cervelle pour être réalisatrice ». Autant dire que cette phrase résonnera longtemps dans l’esprit de la grande réalisatrice majeure que devint Kinuyo Tanaka avec des œuvres subtiles et parfaitement écrites. Avec son cinéma, elle va mettre de manière quasiment systématique le point de vue féminin au cœur de son intrigue. Seul le premier film de Tanaka « Lettre d’Amour » (1953) peut être considéré comme un écart puisqu’il suit le destin d’un marin démobilisé qui vit dans l’obsession de Michiko qu’il a aimé avant la guerre. Adaptation du roman contemporain de Fumio Niwa, ce film est le premier coup d’essai mais l’on y ressent déjà l’envie de mettre la femme au cœur de son récit, même si celle celle-ci est immatériel et obsessionnelle. Car ici, dans cet échange, la femme est bien plus lucide que le héros et c’est ce qui lui donne toute sa force.


C’est avec son deuxième long métrage que la réalisatrice va connaître son plus grand succès, ou en tout cas, rentré dans la légende, car « La Lune s’est levée » (1955). Sur un scénario offert par Ozu, lui-même, la réalisatrice va suivre le parcours d’un père qui doit marier ses trois filles. Mais c’est là que la réalisatrice va imposer son style et se démarquer du cinéma classique Japonais de l’époque en se plaçant, non pas du point de vue du père mais de celui des trois filles. Plus légère dans sa tonalité, le film va alors prendre le chemin de la comédie très inspirée du cinéma américain, avec des quiproquos et des malentendus qui vont rendre l’intrigue moins pesante ou moins rigide que ne l’aurait fait un cinéaste comme Ozu. C’est également avec « La Lune s’est levée » que la réalisatrice va confrontée le passé, le traditionnel, le religieux et surtout l’après traumatisme de la seconde guerre mondiale dont on sait qu’Hiroshima et Nagasaki furent des traumatismes durables dans la culture nipponne. Kinuyo Tanaka, malgré la légèreté de ton va influer une certaine poésie et une beauté dans sa mise en scène qui rendront cette œuvre si singulière et si captivante. 


La même année Kinuyo Tanaka va demander à Sumie Tanaka (Aucun lien de parenté) de lui écrire un scénario très personnel. Ce sera « Maternité Eternelle », qui suivra le parcours de Kumiko, une femme malheureuse dans son mariage qui trouve son réconfort dans l’éducation de ses deux enfants et la poésie. Un exutoire qui lui permet de rencontrer un homme pour qui elle ressent une certaine attirance. Mais un cancer du sein diagnostiqué va tout remettre en cause et assombrir ses poèmes. Lors de son traitement elle va tomber amoureuse d’un journaliste et vivre une passion rédemptrice. Ici la réalisatrice ne va pas chercher à alourdir son propos sur la maladie, mais plutôt se concentrer sur le corps, et surprendre le spectateur en dessinant le portrait d’une femme qui va trouver sa liberté à travers la poésie, mais également et c’est assez surprenant pour le noter, par la maladie.  Avec une mise en scène sobre et parfaitement maitrise qui privilégie la spiritualité et la morale, la réalisatrice va certainement signer ici son chef d’œuvre.


En 1960, Kinuyo Tanaka, va réaliser un fil plus traditionnel du cinéma de l’époque : « La Princesse errante », un film en costume dans lequel l’histoire nous entraine en 1937, une époque où le Japon occupe la Mandchourie, Ryuko, jeune fille de bonne famille, apprend qu’elle a été choisie sur photo pour épouser le jeune frère de l’empereur de la Mandchourie. Même si le film reste moindre dans sa filmographie, la réalisatrice continue de signer de son style imparable un film qui va suivre le point de vue de la jeune femme et opposer le japon traditionnel et la modernité de sa mise en scène.


C’est avec son avant-dernier film, en tant que réalisatrice que Kinuyo Tanka va encre surprendre : « La Nuit des femmes » (1961), va nous entrainer dans l’univers de la prostitution. Ici, la réalisatrice se risque au territoire de Mizogushi et s’intéresse plus à la rédemption et comment se sortir de cercle de vice qu’est la prostitution et n’hésite à tourner des scènes assez violentes qui font un contraste avec l’œuvre de l’artiste. Film qui manque parfois de perfection, parce que la réalisatrice navigue entre plusieurs styles de narration et de mise en scène, il n’en demeure pas moins une œuvre captivante qui vient faire un contre point avec le cinéma de ses maitres et donner des directions à suivre à ceux qui suivront.


Pour conclure, ce coffret, propose « Mademoiselle Ogin », un autre film en costume qui restera le dernier film de la réalisatrice réalisé en 1962. On y suit les pas de Mademoiselle Ogin amoureuse d’un samouraï à la fin du XVème siècle. Mais ce dernier est chrétien et refuse les avances de la jeune femme pour se concentrer sur sa foi. Encore une fois la réalisatrice va s’intéresser aux tourments de la jeune femme avec une mise en scène très classique qui va la voir épouser un homme qu’elle n’aime pas et voir revenir le samouraï, bien des années plus tard, lui avouer son amour. Moins marquant que le reste de son œuvre, « Mademoiselle Ogin » reste une œuvre à la densité narrative importante qui prouve une nouvelle fois, toute la portée majeure du cinéma de Kinuyo Tanala.


Définition
Couleurs
Compression
Format Vidéo
4/3 n&b
Format Cinéma
2.35:1
Le travail de restauration est absolument remarquable, le film semble presque sortir tout juste des studios, exception faites de certaines scènes dans lesquelles le grain na’ put totalement disparaitre, sans pour autant dénaturer l’un des cinq films. Les films sont débarrassés de leirs défauts et nous donnent ainsi une œuvre foisonnante et brillante, d’autant que les environnements y gagnent, la plupart du temps en nuances. Chacun des films bénéficient d’une restauration de grande qualité, qui permet aux vidéastes de toucher au mieux l’œuvre de Kinuyo Tanaka
Sous Titres
Notes
Langues
Film
Bonus
Com
Spatial
Dyn
Surr
Japonais
Oui
Oui
Non
Bonne
Bonne
Bonne
Français
Oui
Oui
Non
 
 
 
La piste DTS-HD Master Mono ne masque pas le passage du temps, et se révèle parfois assez décevante, notamment parce qu’il reste un certain décalage entre l’image et le son. Certains bruitages sont très en façade et donc très amplifiés. Ce qui vient perturber le visionnage. Cela est très présent sur « Lettre d’amour » mais s’atténue quand même sur « Maternité Eternelle » et « La nuit des femmes », œuvres plus récentes.
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée Bonus : 80 min
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
Liens internet
Interface Rom
Jeux intéractifs
Filmographies
Clips vidéo
Bêtisier
Bonus Cachés
Court Metrage

Pour mieux comprendre l’importance de l’œuvre de Kinuyo Tanaka, chaque film est proposé avec des introductions explicatives de Lili Hinstin Programmatrice au Festival de la Villa Médicis, qui présente chacune des œuvres de la réalisatrice en le replaçant dans son contexte.


« Kinuyo Tanaka, Une femme dont on parle », est un film réalisé par Pascal-Alex Vincent (Donne-moi la main), tourné au Japon et qui a grands renforts de témoignages et d’archives vient mettre en lumière la carrière exceptionnelle de cette actrice et réalisatrice.


« 6 Films Vus par… » La chercheuse en histoire du cinéma, Yola Le Caïnec analyse quelques scènes clés des 6 films.


« Notes sur « Maternité Eternelle ». Ayako Saito, chercheuse et professeure à l’université de Meiji Gakuin de Tokyo, revient sur ce film majeur de la carrière de Kinuyo Tanaka.