Finney Shaw, un adolescent de 13 ans, timide mais intelligent, est enlevé par un tueur sadique qui l’enferme dans un sous-sol insonorisé où s’époumoner n’est pas d’une grande utilité. Quand un téléphone accroché au mur, pourtant hors d’usage, se met à sonner, Finney va découvrir qu’il est en contact avec les voix des précédentes victimes de son ravisseur. Ils sont aussi morts que bien résolus à ce que leur triste sort ne devienne pas celui de Finney.
La réputation des productions Blumhouse n’est plus à faire. Créée par Jason Blum elle a fait connaître des réalisateurs comme Jordan Peele (« Get Out » (2017)), ou relancer d’autres comme M.Night Shyamalan (« Split » (2016)), le producteur derrière des franchises comme « Paranormal Activities » (2007) ou encore « Sinister » (2012) ou « Insidious » (2010) a su imposer une règle : Budget limité pour une plus grande créativité de la part des réalisateurs. Et cela fonctionne, quasiment, à chaque fois, car les productions de la société « Blumhouse » ne cessent d’engranger des recettes records et se sont offert une place de choix se permettant au passage de redonner des lettres de noblesses à un genre qui partait en désuétude.
Avec « Black Phone » de Scott Derrickson, qui avait été aux commandes de productions telles que « Docteur Strange » (2016) ou encore l’homme derrière « Sinister ». Autant dire que l’homme n’est pas à se laisser impressionner par une histoire dans laquelle un jeune garçon se retrouve prisonnier d’un pervers, dont on ne sait pas trop quelles sont ses intentions, si ce n’est celles de finir par tuer le jeune héros. Et là où le scénario, qu’il a lui-même adapté du roman de Joe Hill (qui n’est autre que le fils de Stephen King), avec l’aide de son comparse C. Robert Cargill (Sinister), est assez malin, c'est que le jeune garçon va être aidé dans sa détention par les précédentes victimes avec l’aide d’un téléphone noir accroché au mur de sa geôle. Une idée intéressante qui vient rajouter une certaine tension, même si l’on peut lui reprocher d’ouvrir aussi une certaine facilité sur le dénouement de l’histoire.
Comme nous sommes dans un film d’horreur, tout dans la mise en scène est fait pour nous plonger dans une certaine pression qui ne nous lâchera pas de toute la projection. Le film s’avère efficace et parvient toujours à trouver l’angle d’attaque pour nous surprendre, comme lorsque le gamin se réveille et qu’il est surpris par la présence de son geôlier. Une autre bonne idée de la mise en scène de Scott Derrickson est de faire des flash-back chaque fois qu’une victime se révèle, mais en l’associant aux rêves de la sœur du jeune héros. La mise en scène ainsi en puzzle permet de maintenir une tension tout en donnant une part d’explication au spectateur. Inventif, malgré un terrain de jeu restreint, le réalisateur semble parfaitement à l’aise pour nous surprendre, même si certains sonnent également a facilité.
Mais pour conclure, le film « Black Phone » ne serait pas une réussite sans l’interprétation particulièrement inquiétante d’Ethan Hawke (Le Cercle des poètes disparus) qui semble depuis, la série « Moon Knight » sur Disney + particulièrement s’amuser et trouver l’inspiration pour jouer des personnages de méchants. Celui-ci est particulièrement réussit et sa composition, le fait rentrer dans la cour des grands méchants des films d’horreur. Face à lui le jeune Mason Thames, 15 ans, que l’on a déjà vu dans la série « For All Mankind » sur Apple TV, signe une prestation remarquable de maturité et ne se laisse pas impressionner par son partenaire de jeu.