Cain et Abel

Catégorie
Cinéma
Titre Original
Cain at Abel
Genre
Pays
Phil
Date de sortie
04/10/2022
Réalisateur
Format
Blu-Ray
Boitier
Amaray
Producteurs
Cine Suerte Inc.
Scénaristes
Ricardo Lee
Compositeur
Max Jocson
Editeur
Edition
Standard
DureeFilm
111
Support
Critique de Emmanuel Galais

Madame Pina règne d’une main de fer sur la ferme familiale, gérée au quotidien par son fils aîné Lorenz. Méprisé par sa mère depuis sa plus tendre enfance, ce dernier vit dans l’ombre de son frère cadet, Ellis, parti faire des études à Manille. Lorsque celui-ci débarque avec sa fiancée venue de la ville en réclamant de reprendre la direction de la ferme, le destin de la famille va basculer dans l’horreur et dans la guerre fratricide…


Le cinéma de Lino Brocka est l’un des majeurs dans l’histoire du cinéma Philippin. Le réalisateur plonge le spectateur sans concession dans une réalité souvent désenchantées. Avec « Cain et Abel » il s’approprie le mythe Biblique de Cain et Abel, qui se livrent à une guerre fratricide. Une guerre qui ne fait pas que les impliquer eux, mais également leur entourage, les femmes, les enfants et les amis. Deux frères que la jalousie et l’absence de dialogue au sein d’une famille qui n’a pas su trouver un équilibre, ne va que pousser à une fin tragique Et c’est là toute la force de Lino Brocka que de nous entrainer dans un monde âpre où la cellule familiale est mise en danger par des décisions ou des ambitions pas toujours bien comprises et une folie dévastatrice.


Et la mise en scène du réalisateur a cela d’intéressant qu’elle ne cherche pas à donner à tout prix dans le sensationnel ou dans le voyeurisme, bien au contraire, elle s’approche au plus près de ces philippines des années 80, gangrénée par une envie de modernisme et par une dictature qui ne laisse personne indemne. Car, à travers cette revisite du mythe de « Cain et Abel », le réalisateur signe une peinture sans concession des désastres de la dictature Marcos, du nom de son président Ferdinand Marcos, qui instaura un régime dictatorial de 1972 à 1981, et qui, malgré une réélection fut désavoué par le peuple qui subit une crise économique majeure et fut fatigué des meurtres d’opposants et des accusations de corruptions. Le réalisateur se laisse porter par son histoire et prend le temps d’exposer ses personnages, de laisser apparaître les rancœurs, les jalousies et les désaveux qui vont mener à cette guerre, dont imagine assez peu une issue positive, même si le réalisateur tente parfois de nous amener à le penser.


Et il en va de même de ce scénario qui va chercher sa matière dans l’imaginaire, et particulièrement dans ce mythe qui lui permet de mettre en lumière cette division au sein de la société Philippine entre partisans du président et les reste de la population, les uns n’hésitant pas à se débarrasser ou à opprimer les autres. Gangrénée par une tension très présente et une structure familiale finalement fragilisée par les décisions de la mère, unique décisionnaire qui se laisse ronger par un manque d’amour envers son fils ainé Laurenz et son amour pour le cadet Ellis. Alors avec un certain pessimisme, Ricardo Lee (Silip) nous plonge dans une adaptation de cette histoire marquante de la bible assez libre, mais qui lui permet ainsi de mieux dessiner ses personnages avec leur naïveté, mais également cette sorte de désillusion qui fait que l’acceptation est une force avant d’être une faiblesse pour celui qui cherche absolument à suivre son but ultime, et ici nous parlons de la reprise de la ferme familiale et de l’influence des fréquentations dans cette montée de la violence.


Et ici, Philip Salvador, que l’on retrouvera quelques années plus tard dans « Cinq et la peau » de Pierre Rissient, et Christopher De Leon (Frisson) , incarnent deux frères que tout oppose, dans le bien comme dans le mauvais, dans la connaissance comme dans la bêtise et qui n’arrivent pas à s’entendre, malgré toutes les tentatives. Jamais dans l’excès encore moins dans la caricature, les comédiens imposent leurs présences et donnent à la fois une légèreté bienvenue et une force évidente aux personnages.


Si « Cain et Abel » est une transposition du mythe biblique, il permet surtout à Lino Brocka de signer un film fort qui peint une société Philippine des années 80 à l’agonie, à cause d’une dictature qui n’a fait que diviser le peuple pour mieux l’asservir. Un film puissant et remarquable de précision.


Définition
Couleurs
Compression
Format Vidéo
HD 1080p
Format Cinéma
1.85:1
Les équipes techniques ont fait un travail remarquable pour redonner une brillance à la qualité du travail de photographie de Conrado Baltazar (Bayan Ko). Le film brille d’une nouvelle jeunesse avec des tâches d’origine lavées et des profondeurs de champs mises en lumière par une restauration soignée.
Sous Titres
Notes
Langues
Film
Bonus
Com
Spatial
Dyn
Surr
Philippin
Non
Non
Non
Bonne
Bonne
Bonne
Français
Oui
Oui
Non
 
 
 
La piste sonore bénéficie d’un DTS-HD Master Audio 1.0 d’une très belle précision. La piste sonore s’installe doucement pour mieux nous imprégner et ne cherche pas à envahir mais au contraire à immerger le spectateur dans le cœur des Philippines. 
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée Bonus : 45 min
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
Liens internet
Interface Rom
Jeux intéractifs
Filmographies
Clips vidéo
Bêtisier
Bonus Cachés
Court Metrage

« Cain et Abel : Une Reconnaissance » : Le différend profond entre Lorenz et Ellis rappelle le combat idéologique entre les défenseurs du régime fasciste de Marcos et ses jeunes et courageux opposants politiques ». Un essai réalisé par José B. Capino, auteur et Professeur à l’université de l’Illinois.


« Entretien avec Christopher De Leon » : Enfant de la balle habitué aux rôles de jeunes premiers, l’acteur Christopher De Leon a changé de stature grâce à Lino Brocka et à son « Cain et Abel », ce film d’action dramatique qui, selon lui, reflète admirablement l’identité philippine de l’époque.


« Entretien avec Carmi Martin ». Jeune protégée de Lino Brocka ayant commencé sa carrière dans la comédie, l’actrice Carmi Martin évoque avec tendresse ses souvenirs avec le réalisateur et revient sr ses rôles de femmes fortes à une époque où le machisme et la censure étaient encore présents.