Le Dr. Nate Daniels, revient en Afrique du Sud, où il a autrefois rencontré sa femme aujourd’hui décédée, pour y passer des vacances prévues de longue date avec ses deux filles dans une réserve naturelle, tenue par Martin Battles, un vieil ami de la famille, biologiste spécialiste de la vie sauvage. Mais ce repos salvateur va se transformer en épreuve de survie quand un lion assoiffé de vengeance, unique rescapé de la traque sanguinaire d’ignobles braconniers, se met à dévorer tout humain sur sa route et prend en chasse le docteur et sa famille.
Bien…parfois parler d’un film que l’on vient de visionner, se résume à coucher des mots qui viennent assez rapidement tant, il a été porteur d’émotions, diverses et variées, qu’elles soient négatives ou positives et vice et versa. Mais parfois, le film ne véhicule rien, mais alors rien du tout, si ce n’est un sentiment d’immense perte de temps, d’argent et j’en passe et des meilleurs, à commencer par des talents gâchés à faire n’importe quoi, un peu n’importe comment. Vous l’aurez compris c’est le cas avec « Beast » du réalisateur Islandais Baltasar Kormäkur avec Idris Elba dans le rôle principal. Et autant le dire tout de suite, il ne suffit pas d’être fan des Lions pour s’assurer la réussite d’un film dans lequel le félin est au cœur de l’intrigue.
Alors oui, le réalisateur n’est pas non plus un exemple de finesse dans ses réalisations précédentes : « 2 Guns » en 2013 ou encore « Everest » en 2015, mais jamais il n’avait si loin de son sujet. Car dés la scène d’ouverture, on sent le désastre s’annoncer, ne serait ce que par l’affreuse lumière utilisée pour créer une sorte d’ambiance nocturne propice aux braconniers et installer ainsi les bases de ce qui deviendra les raisons pour lesquelles, le lion s’en prend aux hommes. Mais voilà Kormäkur cherche à trop en faire ou pas assez, pour donner à son film une crédibilité. Mais déjà, il y a le scénario de Ryan Engle (Rampage Hors de Contrôle) qui se lance à la fois sur une histoire dans laquelle un lion, particulièrement revêche et intelligent, va s’en prendre exclusivement aux humains qui ont tué toute sa colonie, le traumatisant ainsi durablement. Face à lui, une famille déchirée par un deuil, qui vient en Afrique du Sud pour se reconstruire, se retrouve finalement à devoir survivre. Mais comme on dit à Hollywood : « Rien de tel qu’une créature féroce à nos trousses pour resouder les membres d’une famille ! ». Alors, du coup, forcément, tout le monde se sert les coudes et lutte contre ce lion sanguinaire et tenace.
Mais voilà, au bout de 20 minutes de film, dés les premières attaques du lion sur la famille, on en peut déjà plus. Les filles du héros sont juste insupportables, elles crient tout le temps et particulièrement lorsque leur père leur dit de se taire ou sortent de la voiture, lorsque ce dernier leur intime l’ordre de rester à l’intérieur. Et quant au héros, Idris Elba donc, il est d’une transparence affligeante, rarement concerné par ce qu’il se passe, l’acteur apparait complètement déconnecté et cela se ressent sur son personnage. Et même si l’acteur ne nous a pas toujours laissé des souvenirs impérissables dans ses prestations comme « La Tour Sombre » de Nikolaj Arcel en 2017, il a su, tout de même nous surprendre chez Guy Ritchie dans « Rocknrolla » en 2008 ou chez Ridley Scott dans « American Gangster » en 2007. Mais cette fois-ci, il n’atteint même pas le niveau de la composition soignée. Il reste hors sujet du début à la fin, que ce soit dans les scènes plus en émotions, comme lorsqu’il parle de sa femme ou dans les scènes de combat avec le lion, l’acteur semble absent du début à la fin du film.
Pour conclure, nous pourrions parler de la grande fierté du réalisateur, à savoir, les lions en numérique et tout le travail qui fut fait autour de la reproduction précise, de la gestuelle et tout ce qui rend crédible les lions. Mais voilà, même là aussi, il n’y a pas de quoi hurler de joie, d’abord parce que Jon Favreau l’avait déjà fait en 2019, dans sa version live du « Roi Lion » avec beaucoup plus de prestige. Ici c’est l’utilisation et la mise en scène du Lion qui prête à caution, car ses attaques sont certes impressionnantes mais manquent terriblement de crédibilité pour atteindre totalement leur but. Pour finir, « Beast » est un désastre !