Petite précision qui a son importance pour contextualiser cette critique subjective : je suis fan de David Bowie.
Oui je suis fan de David Bowie et pour diverses raisons je n’ai pas pu aller en salle voir Moonage Daydream. La bande annonce qui circule est pour autant très attractive. Pas grave me suis-je dis, j’aurais certainement la chance de le critiquer et, en effet, j’ai reçu le Blu-ray pour test hier. Aussitôt reçu, aussitôt la séance était lancée, dans ma salle de test équipé en Dolby Atmos (voir la partie son plus bas).
Le début du film, à ce moment-là on ne sait pas encore si c’est un documentaire, un concert, un biopic ou autre chose… bref, le début du film me fait déjà hausser le sourcil droit. Moi qui prétends bien connaitre l’œuvre et le Monsieur, j’entends avoir loupé le philosophe, quasiment quantique. Le début du film est édifiant avec des vues spatiales et un commentaire de Bowie qui laisse pensif, notamment car complètement hors contexte, ce qui va devenir un reproche continu à ce film.

Et puis débutent les extraits de l’époque Ziggy avec la voix de Bowie extraite d’interviews qui se superposent pour partager des idées et des pensées. Ce qui m’a gêné tout au long du film c’est le mélange de tout. Le mélange des époques et l’absence de lien entre ce que l’on voit et ce que l’on entend, à de rare exceptions près.

En fait Moonage Daydream apparait totalement décousu au niveau de la pensée avec un montage certes extrêmement travaillé mais avec des intercalaires d’effets vidéo ou d’images qui n’apportent rien. Absolument rien. Déception également car, en fait, le film revient sur les périodes les plus connues, et donc sans réel apport inédit (du moins pour le fan), et laisse dans l’ombre des périodes. On comprend bien que le réalisateur à du filtrer, l’œuvre est trop dense, mais rien n’est expliqué ou avec un fil conducteur qui permettrait de comprendre pourquoi on saute ces moments ?
L’amateur ou le fan pourra, comme cela a été mon cas, dénicher quelques images inédites (la version de travail de Quicksand ou cette version live de Rock ’n’Roll With Me extraite du Soul Tour qui reste globalement inédit en vidéo) mais dans l’ensemble rien de bien neuf pour celui qui a déjà écumé le web et les plateformes vidéo.

Mais cela ne serait pas important à partir du moment où le film apporte un ensemble d’informations qui permettrait un angle intéressant, sur l’œuvre et l’homme. Ici il n’en est rien.
Le réalisateur Brett Morgen peut être félicité pour avoir choisi son approche mais selon moi elle manque totalement d’intérêt, notamment car les propos de David Bowie (seule voix que l’on entend hormis des contreparties d’interviewers) sont apportés sans contexte et sans appui visuel véritable. Bref on ne comprend pas ce que le réalisateur veut faire passer comme message et celui de Bowie se perd ainsi dans l’espace.

Il reste donc le visuel, le plaisir de (re)voir des images d’excellente qualité (voir plus bas) mais le film se ressent comme trop long, notamment, encore une fois, avec ces intermèdes d’effets vidéo et de planètes en mouvements totalement inutiles avec fond de philosophie ou questions restent sans réponses.
Au niveau du rythme, le découpage est particulièrement soigné et bien vu, sauf la dernière partie qui affiche de nombreux plans déjà vus plus tôt dans le film.

Après avoir écrit cette chronique je suis allé voir sur le net les avis et j’ai constaté avec surprise un avis globalement positif des fans. J’ai peut-être loupé quelque chose ?
Pour moi c’est toutefois une déception en tant que fan mais un film qui pourra trouver un intérêt pour celui qui recherche une vision décalée de l’un des artistes rock les plus créatif de ces 50 dernières années.