Une belle Course

Catégorie
Cinéma
Pays
FR
Date de sortie
25/01/2023
Réalisateur
Format
Blu-Ray
Boitier
Amaray
Producteurs
Laure Irmann et Christian Carion
Scénaristes
Cyril Gely
Compositeur
Philippe Rombi
Editeur
Edition
Standard
DureeFilm
101
Support
Critique de Emmanuel Galais

Madeleine, 92 ans, appelle un taxi pour rejoindre la maison de retraite où elle doit vivre désormais. Elle demande à Charles, un chauffeur un peu désabusé, de passer par les lieux qui ont compté dans sa vie, pour les revoir une dernière fois. Peu à peu, au détour des rues de Paris, surgit un passé hors du commun qui bouleverse Charles. Il y a des voyages en taxi qui peuvent changer une vie…


Chez certains acteurs, particulièrement ceux qui évoluent dans la comédie et qui sont passés des deux parties de derrière la caméra, il y a souvent le moment de la remise en question. Ce moment où l’acteur doit choisir entre continuer d’évoluer en toute sérénité dans ce qu’il maitrise le mieux, au risque de provoquer une saturation, comme cela fut le cas pour des gens comme Franck Dubosc (Camping) ou Christian Clavier (Les Visiteurs), ou alors prendre des risques et aller chercher des histoires moins communes et peut-être s’aventurer un peu plus loin dans l’émotion. Il semble que ce soit le choix de Dany Boon (Bienvenue chez les Ch’tis), qui après avoir été le roi du box-office avec des comédies qu’il a soit réalisé, soit produite, mais dans lesquelles il a joué, avec une certaine aisance, s’est rappelé qu’à un moment de sa carrière, il avait su trouver du plaisir dans d’autres rôles que ceux qui faisaient rire et notamment « Joyeux Noël », déjà sous la direction de Christian Carion.


Ici, le réalisateur se base sur une histoire écrite par Cyril Gely, un scénariste de talent à qui l’on doit notamment les scénarii de « Diplomatie » en 2014 ou encore « Chocolat » en 2016. Nous pouvons parler de l’errance de deux « âmes égarées » dans un taxi au beau milieu de Paris, car ici, Madeleine est obligée de quitter sa maison pour aller dans une maison de retraite et Charles traine sa lassitude d’une vie qui ne lui fait pas de cadeau. Seulement, les deux vont apprendre à se découvrir et ce parcours va apaiser l’une et réveiller l’autre. Alors, oui, le scénario ne peut éviter certains clichés et une conclusion que l’on sent venir à mille lieux, mais il reste une certaine douceur, et une histoire qui résonne forcément à nos oreilles, tant le combat des femmes n’a jamais été autant au cœur des discussions et c’est un bien.


Avec une mise en scène qui est un véritable gageur, puisque tout fut filmé en studio, avec l’utilisation d’écrans pour rendre le road-movie plus réel et plus crédible, notamment dans le jeu des comédiens, Christian Carion, parvient une nouvelle fois à nous toucher et à nous faire sourire, mais surtout à nous interroger sur ce passé qui nous semble si lointain, alors qu’en fait il n’a jamais été si proche. En filmant au plus près ses personnages, dans un espace exigu, il ne fait que renforcer le propos et parvient à mieux nous toucher. Très loin de films du genre de « Miss Daisy et son chauffeur » de Bruce Beresford en 1989, le réalisateur met les deux personnages sur un même pied d’égalité et les positionne presque en sorte de miroir. Madeleine souffre de son passé et se raccroche à son premier amour, Charles, lui, souffre de son présent et se raccroche à l’amour de sa femme et de sa fille. Touchant, léger et parfois bouleversant, « Une Belle course » est avant tout un film dans lequel, le réalisateur met en opposition deux destinées et offre une réflexion aux spectateurs sur ce qu’est le combat d’une vie, et la façon dont on peut relativiser nos obstacles pour mieux les surmonter.


Alors bien sûr j’avais commencé, cette chronique en parlant de Dany Boon et de ce changement de cap, certainement provisoire, puisqu’on le retrouvera aux commandes d’une comédie en 2023 : « La vie pour de Vrai » avec son complice Kad Merad. Mais ici l’acteur prend de l’ampleur. Sobre au début, dans un personnage fermé, désabusé, qui va petit à petit s’ouvrir à cette dame qu’il doit emmener dans une maison de retraite, Dany Boon devient bouleversant à mesure que le film progresse. Une prestation qui rappelle la précision de l’acteur, la justesse de son jeu, même lorsqu’il faut aller chercher au plus profond des sentiments. Et puis face à lui, bien sûr, il y a Line Renaud (La Ch’tite famille) dans une prestation toute en douceur et en subtilité. Un rôle d’autant plus touchant que le personnage a le même âge que l’actrice et que nous pourrions presque parler d’un jeu naturel, tant elle pourrait parler de sa vie avec autant de nostalgie et captiver son interlocuteur tout en le poussant dans ses retranchements. Le duo fonctionne à merveille et touche au but, de la même manière que la réalisation parvient à nous interroger sur la vie et ce que nous voudrions au moment de ce choix difficile qu’impose l’âge.


Définition
Couleurs
Compression
Format Vidéo
HD 1080p
Format Cinéma
2.35:1
Christian Carion travaille à nouveau avec Pierre Cottereau, qui avait déjà supervisé la photo sure « En mai fais ce qu’il te plait » (2015), et le choix est excellent puisque Paris apparaît ici, comme un troisième personnage qui vient ponctuer le parcours des deux. L’image est particulièrement soignée et les contrastes se doivent d’offrir le plus de profondeur de champ possible. Le transfert parvient à mettre parfaitement en valeur ce travail avec des contrastes qui viennent renforcer les nuances de couleurs. L’ambiance visuelle et l’esthétique ayant été les maitres mots de la réalisation, nous nous retrouvons, ici, dans une très belle édition.
Sous Titres
Notes
Langues
Film
Bonus
Com
Spatial
Dyn
Surr
Français
Oui
Oui
Non
Bonne
Bonne
Bonne
Français
Oui
Oui
Non
Bonne
Bonne
Bonne
La piste DTS-HD Master Audio 5.1, est en parfaite harmonie avec le film et les besoins de la mise en scène. La répartition ne se laisse jamais déborder par des effets de basse. Rarement en façade, la dynamique du film se fait puissante et brillante dans toutes les situations, y compris lorsque l’on entre dans la reconstitution de la vie de Madeleine. La musique vient habilement habiller l’ensemble pour donner des transitions de grandes qualités.
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée Bonus : 30 min
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
Liens internet
Interface Rom
Jeux intéractifs
Filmographies
Clips vidéo
Bêtisier
Bonus Cachés
Court Metrage
Un making of intéressant qui s’intéresse à ce travail particulier de tourner dans une voiture en studio et les contraintes que cela représente, tout comme l’ambition technologique que cela représente également.