Les vestiges du jour (Ultra HD / 4K)

Catégorie
Cinéma
Titre Original
The Remains of the day
Genre
Pays
GB
Date de sortie
01/03/2023
Réalisateur
Format
Blu-Ray
Boitier
Amaray
Producteurs
John Calley, Ismail Merchant et Mike Nichols
Scénaristes
Ruth Prawer Jhabvala
Compositeur
Richard Robbins
Editeur
Edition
Standard
DureeFilm
134
Support
Critique de Emmanuel Galais

Les doutes et les tourments du majordome d'une grande famille anglaise qui, en 1956, après trente années de parfait service, se demande s'il n'a pas gaspillé sa vie.

 
Adaptation du roman éponyme de Kazuo Ishiguro, « Les Vestiges du jour » eut un parcours chaotique avant de trouver les chemins des plateaux de cinéma sous la direction de James Ivory. Le réalisateur tout juste sorti du succès de « Retour à Howards End » gagna la bataille qui tournait autour de l’adaptation de ce roman, considéré comme le chef d’œuvre. En effet, James Ivory avait déjà le souhait de réaliser le film en 1989, après avoir lu le roman, mais les droits étaient bloqués par Columbia en vue d’une adaptation par Mike Nichols le réalisateur de « Le Lauréat » en 1967 avec Dustin Hoffman et l’incroyable musique de Simon et Garfunkel. Harold Pinter, scénariste de « La Maitresse du lieutenant Français » en 1981 et Prix Nobel de littérature en 2005, travaillait sur le scénario, mais le sujet mis tant de temps à se concrétiser que Nichols se laca dans un projet radicalement différent : « Wolf » un film de loup-Garou avec Jack Nicholson (Vol au-dessus d’un nid de coucou) et Michelle Pfeiffer (Ladyhawke).


Et ce fut une grande chance que James Ivory reprenne le projet, tout en ayant toujours Mike Nichols à la production, mais en écartant le scénario d’Harold Pinter, car le réalisateur avait déjà fait preuve d’un savoir faire dans la peinture de classes comme dans « Maurice » en 1987 ou encore « Retour à Howards End » en 1992. Avec sa scénariste habituelle Ruth Prawer Jhabvala, ils vont alors signer une intrigue forte et une peinture sans concession d’un monde autant feutré que bouillonnant de vie. Nous pensons, évidemment, aux vues du résultat à la série « Downton Abbey » qui semble avoir été directement inspiré du film ou du roman, mais le scénario va beaucoup plus loin et surtout ne cherche pas forcément à mettre au centre de l’intrigue des Aristocrates et des gens de maisons dans leurs univers respectifs. Il va, au contraire mettre en lumière cette abnégation qui force parfois le respect ou suscite l’interrogation, de ces gens de maisons envers le maitre des lieux et ses invités, parfois prestigieux. 


A la différence de la série de Julian Fellowes, ici, le personnage principal s’interroge sur le bien fondé de son existence et sur l’abnégation dont il fait preuve envers son maitre pour lequel il est le seul représentant d’une caste d’invisibles qui œuvrent dans l’ombre, pour que tout soit à la perfection dans le domaine. Même si pour cela, il faut fermer les yeux sur ses valeurs et sur ses idées pour ne jamais passer la limite à ne jamais franchir. Un Majordome qui finit, par le temps, par se rendre compte, mais peut-être trop tard ou non, que le regard des autres sur celui qu’il a servit pendant 30 ans et qui fut l’unique objectif de sa vie, était plus acerbe et moins complaisant que le sien ne le fut. James Ivory pose les questions sur ces personnes de l’ombre de ces grandes familles aristocratiques anglaises, dont les pratiques et idéaux purent être douteuses, pour peu que leur privilèges ne soient pas touchés. Toujours avec une certaine empathie pour les personnels plus que pour les aristocrates ou les politiciens sur lesquels il porte un regard plus critique, le réalisateur signe une mise en scène touchante et inventive qui passe de l’ombre à la lumière, des salons aux cuisines ou des chambres aux dortoirs. Il peint des hommes et des femmes qui ont une telle dévotion pour leurs maitres qui s’interdisent presque le deuil ou la souffrance pour ne jamais être en défaut face au Comte. Et face à eux, des hommes et des femmes qui ne les voient bien trop comme des éléments du décor.


Anthony Hopkins (Le Silence des Agneaux) livre, ici, une prestation hors norme, dans laquelle, se mélangent les nuances de sentiments et cette froideur nécessaire à l’invisibilité de sa fonction et à la rectitude de son devoir. Touchant, puissant et subtile, le comédien offre une palette tout juste  hallucinante de son talent. Face à lui, l’actrice Emma Thompson (Love Actually) vient jouer les contre-points humanistes. Elle, dont le devoir est d’assumer son autorité face à un majordome qui semble avoir du mal à lâcher sa fonction, pour enterrer son père, par exemple, signe ici une prestation toute en force et en empathie qui vient parfaitement compléter la présence remarquable de sa co-star. La comédienne sait se faire plus douce et parfois plus dure sans jamais sombrer dans la caricature que pourrait amener ce genre de rôle.


Définition
Couleurs
Compression
Format Vidéo
Ultra HD 2160p
Format Cinéma
2.40:1
Le film bénéficie d’un support de qualité qui met valeur tout le travail de mise en éclairage et de mise en scène. Du coup le travail minutieux et précis de son chef opérateur Tony Pierce-Roberts (Le Client), les plans choisit par le réalisateur ressortent avec plus de brillance et de précision. Le domaine et ses pièces y apparait dans toutes ses nuances et dans tous ses paradoxes. Il y a de la poésie dans les paysages de la campagne Anglaise et sa réédition en 4K Ultra Hd ne fait que remettre plus de clarté à l’ensemble.
Sous Titres
Notes
Langues
Film
Bonus
Com
Spatial
Dyn
Surr
Anglais
Oui
Oui
Oui
Bonne
Bonne
Bonne
Français
Oui
Oui
Oui
Bonne
Bonne
Bonne
Le film est disponible en Dolby Atmos 7.1, en VO, et trouve ici toute sa signification, avec une mise en ambiance subtile et pourtant efficace. A la fois subtile et présente, la répartition est suffisante, sans être démentielle, pour nous plonger dans les coulisses bouillonnant des serviteurs du domaine et les salons plus feutrés de la demeure où le comte reçois ses invités.
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée Bonus : 90 min
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
Liens internet
Interface Rom
Jeux intéractifs
Filmographies
Clips vidéo
Bêtisier
Bonus Cachés
Court Metrage

« Amour et Loyauté », le making of du film qui nous permet de mieux comprendre les propos du réalisateur et de sa scénariste et nous permet de voir le travail accompli par l’équipe pour donner vie à cette adaptation du roman de Kazuo Ishiguro.


« Les Vestiges du Jour » revient sur le parcours des créateurs du film. Une bonne occasion de remettre à jour nos tablettes.


« Loyauté Aveugle, Homme Creux » est un  court métrage qui revient sur ce point faible de l’Angleterre qui tient dans cette relation, parfois malsaine, idéologiquement parlant, entre les serviteurs et leurs maitres.


Puis des scènes coupées et les commentaires audios de James Ivory, le réalisateur, d’Ismail Merchant, le producteur et Emma Thompson l’actrice.