Rocky Balboa se fraie un chemin dans le cœur de millions de personnes et sa vie ne pourrait être meilleure. Mais lorsque "Clubber" Lang met Rocky KO dans une défaite humiliante, il devient évident que "l'étalon italien" a perdu son avantage. Alors qu'il envisage de raccrocher les gants, Rocky reçoit les encouragements d'un allié improbable : son vieil ennemi juré, Apollo Creed. Avec l'aide de Creed, Rocky s'efforce de retrouver "l'œil du tigre" avant d'affronter Lang dans un match de reprise exténuant !
Il y a toujours eu, une espèce de malentendu, lorsque l’on parle de la saga « Rocky » et particulièrement du 3ème et quatrième volet. Comme une sorte de bascule où l’incompréhension des uns a fini par nourrir le mythe de l’autre. Et encore plus maintenant où tout est question d’informations et de désinformations, de vérités et de mensonges qui finissent par s’entremêler et faire une sorte de bouillabaisse indigeste. Longtemps, les deux derniers volets de la saga furent considérés comme des œuvre prônant la capitalisme et l’impérialisme américain, le même genre de malentendu que Springsteen vécut avec « Born In The USA », jusqu’à ce qu’un jour la finesse du texte finisse par exploser au grand jour et que tout le monde à baisser la tête et murmure un « J’m’ai gouré ! » penaud et honteux. Sans pour autant aller jusqu’à dire que le scénario de « Rocky III » soit un exemple de finesse, il y a pourtant à aller chercher ailleurs qu’au premier degrés le discours sous-jacent que Stallone a voulu développer à travers ce troisième opus.
Il est d’bord bon de se rappeler que les deux premiers volumes des aventures de « Rocky » mettaient en lumière un personnage, plutôt loser, surtout dans le premier film, mais qui se bat pour accéder à son rêve, une sorte d’American Way of Life de la boxe. Stallone n’a de cesse de regarder son pays dans son cœur, de rester en bas de l’échelle pour faire ressortir toutes les nuances d’un pays où l’argent est roi et où la réussite semble, plus que tout le graal de la reconnaissance. Dans ce troisième volume c’est aux vieux démons de l’Amérique Reaganienne, un sujet qu’il développera également dans le volume suivant, mais qui ici s’intéresse à cette gangrène qui ronge le pays : Le racisme. Et c’est toute la subtilité de l’œuvre que de mettre en face à face un blanc qui a tout face à un noir qui n’a que la rage.
Et c’est là que le malentendu commence, car, si l’on se laisse aller au premier degré, nous allons tout de suite lever la pancarte et la fourche d’opposition à une œuvre d’un racisme hallucinant. Mais en fait, si l’on y regarde de plus près que voyons-nous ? Une Amérique divisée, une minorité qui veut se faire entendre et une majorité qui veut rester sourde. Mais lorsque cette majorité flanche elle trouve son salut dans la main de la minorité. Cela peut paraître tarabiscoté, mais que nous dit l’époque à laquelle fut tournée « Rocky III », c’est celle de la paranoïa, du white power et du début de ces stars Afro-Américaines tellement peu nombreuses qu’elles n’ont que leur colère ou leur dérive pour se faire entendre. Mais ce sont, bien souvent, elles qui font rayonner le pays à travers le monde. Et Stallone, à sa manière nous donne en exemple, assez malin, il faut bien le dire, sa propre vision des choses, avec un Rocky, à terre, rongé par le chagrin d’avoir perdu son mentor, qui va trouver de l’aide chez Appollo Creed. Mais pour gagner, ce n’est pas la technique qui va l’aider c’est l’écoute et la compréhension de l’autre et de sa colère.
Bien loin d’une œuvre ouvertement pro-américaine, « Rocky III » c’est avant tout un film qui parle de son pays, de la manière dont il est divisé et comment il doit pouvoir changer. Il est dommage que cela ne soit toujours encore de rigueur, et même si les choses ont changé le discours de Stallone reste indéniablement contemporain. Et puis surtout, « Rocky III » est le film qui fit découvrir Mr T, que l’on retrouvera peu de temps après dans la série « Agence tout Risque » où il interprètera le célèbre Barracuda.