S'il fut un film âprement conspué par la critique en ce début d'année, ce fut bien ce Astérix et Obélix : L'empire du milieu. Professionnels comme amateurs ou youtubeurs, ils furent nombreux à tomber sur le film de Guillaume Canet, n'hésitant pas à tirer parfois sur l'ambulance. Tout y est passé, du scénario au manque d'humour, des acteurs à la réalisation en passant par la musique, décidément rien n'allait dans ce cinquième Astérix, nouvel avatar d'une série qui n'arrive décidément pas à se remettre de son second opus qui avait su mettre tout le monde d'accord, mais aussi d'une équipe de production qui s'enfonce film après film dans le même piège perpétuel. Ils auront beau eu donner les moyens, confier les films à des auteurs reconnus, rien n'y fait, depuis le cataclysmique troisième volet, la série s'embourbe dans la médiocrité. Ici, avec toute la bonne volonté du monde, il ne faudra encore une fois pas plus de quelques minutes pour comprendre l'échec cinglant d'un film fait pour de mauvaises raisons.
Effectivement, on se rend rapidement compte que les critiques entendues étaient pour la plupart dans le vrai. Rien ne fonctionne vraiment. Premier constat, le film ratisse large, tente de convaincre un public (surtout - très - jeune) avec la multiplication jusqu'au ridicule de guests et d'apparitions. Vouys aviez détesté la scène de banquet final d'Astérix et Obélix aux jeux olympiques ? Ici la séquence dure pendant le film entier. Pas très convaincu des talents d'acteurs de Orelsan, BigFlo et Oli, Adèle, MacFly et Carlito et autres Zlatan, manque de chance, ils sont tous dans le film. Le reste de l'interprétation n'est lui pas non plus au niveau. Guillaume Canet nous rappelle qu'il est difficile d'être au four et au moulin en nous livrant la moins bonne interprétation du gaulois. Vincent Cassel s'oublie totalement dans un César caricatural au possible, Marion Cotillard livre une Cléopatre à mille lieu de la version Bellucci... Quelques seconds rôles et même un Gilles Lelouche qui ne s'en sort pas trop mal relèvent le niveau, mais la pauvreté des dialogues les poussent eux aussi malgré eux dans l'indigence.
Second constat et non des moindres, le film n'est absolument pas drôle. 95% des gags tombent complètement à plat. Qu'ils soient basés sur des jeux de mots (complètement foireux) ou sur des références à la culture (non pas la pop culture ou la Culture avec un grand C, plutôt les publicités ou la culture youtube) rien ne marche. Il y a pourtant des scénaristes qui ont écrit ce film. Des producteurs, réalisateurs, acteurs l'on lu et l'on répété, même tourné. C'est à se demander à quel moment ils se sont rendus compte (ou pas) que l'entreprise allait droit dans le mur artistique. Même conclusion au niveau de la réalisation, peu inspirée. Même en oubliant les effets de transition horribles et autres idées qui ne donnent rien à l'écran, Canet n'arrive jamais à donner l'ampleur épique qu'il souhaitait pour son film.
En conclusion
Ce cinquième Astérix est un échec artistique sans appel et commercialement, il peine à ne serait-ce que rembourser sa mise de départ. Fait dès le départ pour de mauvaises raisons et vraisemblablement sans autre intentions que de faire le "parfait" package sensé séduire le plus grand nombre, il a finit par n'avoir aucune identité propre et à surtout perdu son humour au passage.