Da Vinci code
The Da Vinci code
Sortie:
17/05/2006
Pays:
USA
Genre:
Durée:
2h30 Min
Réalisateur(s):
Acteurs:

Da Vinci code

par: Sebastien Keromen



On ne pouvait pas imaginer que le super best-seller de Dan Brown ne soit pas adapté au cinéma. Pour ouvrir Cannes, voici donc Tom Hanks et Audrey Tautou à la recherche de la vérité et de plein d’autres trucs…

Da Vinci code
Titre original : The Da Vinci code
USA, 2006
Réalisateur
 : Ron Howard
Acteurs : Tom Hanks, Audrey Tautou, Ian McKellen, Jean Reno, Alfred Molina, Paul Bettany, Jean-Pierre Marielle
Musique de : Hans Zimmer
Adapté du livre de Dan Brown
Durée : 2h30

L’histoire
Le conservateur du Louvres est assassiné. Robert Langdon, spécialiste de l’étude des symboles, est appelé sur les lieux du crime par la police française. Les recherches qu’il va entreprendre dépasseront ses attentes les plus improbables.


La critique


Quand on a annoncé que le Da Vinci code allait être adapté au ciné, j'ai dit que ça ne rendrait pas bien. Et ça m'a pas coûté un kopeck. Ron Howard vient de me donner raison. Mais lui, ça lui a coûté 125 millions de dollars. On peut donc en conclure que, d'une part, je suis plus économique, et d'autre part que le film est un peu raté. En fait, il tire ses quelques qualités du livre (mais en reprend aussi certains défauts), et n'ajoute aucune qualité propre. A part globalement le scénario, rien ne va. Mauvaise idée par exemple de donner des rôles aussi caricaturaux à des acteurs connus : même eux ne peuvent les sauver, et on les reconnaît tout le long du film (tiens, il y a Tom Hanks qui se dispute avec Jean Reno…). Même les moins connus ne sont à vrai dire pas non plus convaincants. Les dialogues à plat et se prenant très au sérieux (on va même dire qu’ils pontifient) n’aident pas, et font parfois basculer le tout dans le ridicule. Le montage s’ingénie à casser le rythme autant que possible, n’hésitant pas à couper des scènes juste au moment où elles semblent devenir intéressantes. Comme le livre, la narration alterne sans vraiment de raison entre les différents personnages, cassant chaque fil d’histoire. La musique est un désastre de tous les instants ; le compositeur devait avoir personnellement 34 violons à revendre et a écrit une partition pour les refourguer à la production. Pas de bol pour nos oreilles.
Mais le problème de base, comme je le disais brillamment et gratuitement au début, c’est que l’intérêt du livre ne pouvait se transposer au cinéma. Si le bouquin n’était pas de la grande littérature, il se lisait bien et on voulait en savoir plus. D’abord pour la théorie religieuse qu’il dévoile et expose en son milieu, puis pour son jeu de pistes. Dans le film, la partie religieuse reste tout de même présente, mais est moins étayée, et en fait moins convaincante que dans le livre, certains arguments qui m’avaient à l’époque paru solides n’étant pas repris dans le film. Je ne donne pas plus de détails pour ne pas révéler ici la théorie religieuse en question, si le battage autour du livre et du film a épargné encore certains qui ne la connaissent ainsi toujours pas, autant qu’ils le découvrent par eux-mêmes, c’est tout de même le passage le plus prenant, du livre comme à vrai dire du film.


Passons aux énigmes, puzzles, rébus, anagrammes et autres blagues Carambar.
Le livre n’est pas un livre d’action physique, mais plutôt d’action des méninges, où le lecteur va essayer de trouver la solution aux puzzles (bon, sans chercher très longtemps, d’accord), de vérifier les anagrammes, et aussi de mettre ses neurones en ordre pour comprendre toute la partie historique qui sous-tend l’histoire. Maintenant, essayez de filmer une anagramme ou une suite numérique. Oui, c’est tout de suite pas très sexy et pas très cinématographique. En plus, le film ne nous laisse évidemment pas le temps de chercher, et on attend donc paresseusement la réponse. En fait, l’intérêt du côté énigme à du mal à se comparer à l’intérêt d’une bonne émission de Pyramide sur France 2.
Au final, le film est bavard, superficiel et sans doute peu compréhensible quand on n’a pas lu le livre. On peut ne pas s’ennuyer, mais on doit regretter que cette adaptation à la fois trop et pas assez fidèle n’ait pas réussi à s’extraire assez du livre pour en faire un film, ni à retrouver l’esprit et l’intérêt du livre. Seul " plus " par rapport au livre : quand on vous décrit un tableau (la Cène, notamment), vous n’êtes pas obligé d’aller chercher sur Internet une image pour pouvoir suivre. Comme dirait Coluche, ça fait léger comme avantage. Si le livre n’est pas incontournable, le film est aisément dispensable. Si vous voulez vraiment savoir ce qui se passe dans le Da Vinci code, lisez le livre. Et si vous ne savez pas lire, je me demande bien comment vous êtes en train de lire cette phrase-ci…

A voir : pas vraiment
Le score presque objectif : 5/10
Mon conseil perso (de -3 à +3) : -2, tentez plutôt le livre

Sébastien Keromen