Coup de Projo : Renny Harlin (1ère partie)
Sortie:
28/08/2006
Pays:
Etats-Unis
Genre:
Durée:
Min
Réalisateur(s):
Acteurs:

Coup de Projo : Renny Harlin (1ère partie)

par: Arnaud Weil-Lancry



Un an après un premier dossier consacré à Anthony Hickox, c'est au tour de Renny Harlin, le réalisateur qui venait du froid, d'être aux honneurs... Aujourd'hui, il est un peu passé de mode, soit, mais il y a vingt ans, c'était un Grand, enfin presque...

C’était le bon vieux temps…
A écrire ce genre de propos, j’ai le sentiment de devenir vieux avant l’heure. Mais c’est quoi, ce bon vieux temps ? Une époque bénie du cinéma de divertissement où le fond avait encore l’ascendant sur la forme. Une période des années 80 dans laquelle le fun et l’esprit dominaient encore dans ce genre souvent critiqué et plutôt inégal qu’est le cinéma d’action. Enfin, pas exactement du cinéma d’action… un cinéma hybride composé de suspens, d’un minimum effets spéciaux, le tout mâtiné d’une belle couche d’action… Si je vous présente cette période comme l’âge d’or des désormais vieillissantes stars d’action movies Sylvester Stallone, Arnold Schwartzenegger et Bruce Willis, vous verrez de quel cinéma il en retourne... Et dans une moindre mesure, des acteurs secondaires comme Jean-Claude Van Damme, Steven Seagal (si, si) ou Dolph Lundgren. Un cinéma oldie, couillu, sévère qui s’échelonna dans les années 80 et le début des années 90, étalant sa violence, son rythme et son énergie sur les écrans.

A mes yeux, ces acteurs étaient bien plus que des bourrins ou des bœufs, comme les mauvaises langues peuvent le prétendre. Qui peut nier que certaines de leurs œuvres ont marqué le cinéma de ces années ? Franchement personne… Rambo ou Cliffhanger, marquant le cinéma d’aventure, Rocky, celui de la boxe, Conan, Predator, Terminator, le cinéma fantastique, Commando, celui d’action, et l’éternel Die Hard pour le film-catastrophe et de suspens. La majorité des interprètes de ces œuvres ont créé des mythes, voire des légendes ou des modèles par leur dimension si « mâles », si burnée. Il faut l’avouer, les films cités ci-dessus ne sont pas vraiment des films à voir avec ses parents ou sa petite amie, non. Des films pour se fendre la poire entre potes avec tous les ingrédients déraisonnables qui peuvent y être liés.

Alors qu’est ce qui rendait ces projets si inimitables ? Une dominance claire de la réalisation dans ces films, privilégiant toujours l’ambiance et l’atmosphère, mais ce qui importait surtout, c’était le chef d’orchestre présent aux commandes… souvent un McTiernan ou un frère Scott, mais aussi Renny Harlin, auquel est consacré ce dossier. Nous reviendrons plus tard sur lui. Le scénario était loin d’être en reste, souvent soigné aux petits oignons, un des meilleurs rédacteurs étant peut-être Shane Black. Vous ne connaissez probablement pas cet artisan génial…il conserve peu de films à son actif, The Longkiss Goodnight, Last Action Hero, The Last Boyscout, et Lethal Weapon 2, 3 & 4, étant les projets majeurs de ce surprenant manipulateur du verbe, considéré comme un pionnier dans son domaine au début des années 90.

Mais comme toute bonne chose a une fin, cette douce époque de fun et de panard commença son lent mais sinistre déclin dans le courant de l’année 1995, le 5 juillet exactement.

Que se passa-t-il ce jour-là ? La sortie de Bad Boys, amorçant le début d’une certaine décadence du cinéma d’action. A partir de ce jour, les productions faciles, lourdingue et sans cervelle commencèrent à envahir les écrans, distillant partout violence gratuite, bêtise hilarante, humour débile, et surtout, surenchère visuelle typiquement américaine. Un cinéma sans âme, sans dialogue, sans charme, dont les pires représentants sont sans conteste Barry Sonnenfield et Roland Emmerich. Ces réalisateurs ne sont pas mauvais, mais ils ont véritablement une conception du cinéma bien trop industrielle. On me rétorquera que je suis un grand niais car le cinéma est devenu une grande industrie, soit. Mais prenez Van Hellsing ou ID4, qui comptent parmi les pires navets vus ces dernières années… Avez-vous déjà vu plus superficiel, plus surfait, plus naze (appelons un chat, un chat) ? Moi, non. Des films comme la série Jason Bourne (The Bourne Identity et The Bourne Supremacy) sont les meilleurs exemples de ce que le cinéma américain peut faire en matière de suspens et d’action : des films trépidants et intelligents, mots qu’Hollywood a probablement relégués aux objets trouvés.

Mais peu importe… pour en revenir à ce cinéma adoré par votre rédacteur, les années 80-90 le servirent donc avec honneur. Tous les réalisateurs s’attelant à ce genre n’étaient pas tous des Midas, transformant chaque chose en or à la manière d’un McTiernan… non, certains étaient bien plus laborieux, et le succès venait aussi frapper à leur porte, souvent presque par hasard… C’est un peu le cas pour Renny Harlin, réalisateur peu reconnu, et bien moins mauvais qu’il n’y paraît…

La suite de votre dossier sur le célèbre réalisateur finlandais dans quelques semaines...