Spider-man est de retour. Toute l’équipe est là pour vous en mettre plein la vue, à vous les ballades en vous balançant entre les gratte-ciel !
Spider-man 3Titre original : Spider-man 3
USA, 2007
Réalisateur : Sam Raimi
Acteurs : Tobey Maguire, Kirsten Dunst, James Franco, Thomas Haden Church, Topher Grace, Rosemary Harris, J.K. Simmons, Bryce Dallas Howard, James Cromwell, Bruce Campbell
Musique de : Christopher Young
Adapté du comics de Stan Lee et Steve Ditko
Durée : 2h20
L’histoireTout roule pour Peter Parker, alias Spider-man : le public adore le super-héros, la femme de sa vie est amoureuse de lui et commence une carrière à Broadway. Mais bien sûr, tout va se détraquer, et il devra affronter sa part d’ombre pour espérer triompher.
La critique
Après deux épisodes de Spider-man qui mêlaient portraits d’adolescents et super-pouvoirs, et qui ont autant enchanté la critique que le public, aucune raison de changer la recette. Spider-man 3 creuse donc le même sillon que ses deux prédécesseurs. Mais le soc de la charrue, si vous me permettez cette métaphore filée et agraire, commence à être un peu émoussé. Car si
Spider-man 3 reste un film tout à fait regardable, il accentue les défauts des deux précédents sans en reprendre toutes les qualités. Vous trouviez que le début du 2 était un peu longuet et niais ? Préparez-vous mentalement, celui du 3 est encore plus long et infiniment plus niais. Le 2 commençait sur du niais de looser, donc avec un peu de second degré et d’humour, le 3 attaque sur du niais de winner, sur les deux tourtereaux, style comédie romantique, la comédie en moins. Tant de guimauve que ça doit être mauvais pour les dents. Alors bien sûr on ne va pas regretter que le film développe ses personnages, mais on aimerait juste que ça reste divertissant pour le spectateur, et d’un niveau autre qu’un téléfilm de M6.
Au bout d’un temps qui semble long, on arrive enfin à de l’action, et là ça dépote. Ça dépote tellement que le cameraman semble avoir un peu de mal à suivre, et le monteur aussi. Alors oui, on a d’incroyables plans qui virevoltent dans les airs et entre des murs étroits, passent à travers des échelles, tout ça, mais finalement on a encore l’impression que le spectateur est oublié, et que seul le responsable des effets spéciaux a pris du plaisir à cette bataille. Et ça vaudra malheureusement pour toutes les scènes d’action, dans une mesure plus ou moins grande selon les scènes. Et après chaque scène d’action, on revient à notre mélo de plus en plus mou du genou, vu et revu, et qui va bien entendu tourner au vinaigre puisque chacun s’escrime à prendre les plus mauvaises décisions possibles, dans la grande tradition des films qui énervent. Si le scénario comporte tout de même de bonnes idées, ce sont les mêmes que les films précédents, ce qui est un peu dommage. L’état d’esprit de Peter Parker va à nouveau déteindre sur ses pouvoirs, mais heureusement Tante May veille au grain et, en 2 minutes et 3 phrases, réglera le problème avec lequel Peter se débattait depuis plusieurs jours. Avec bien sûr une bonne moralité aussi inoffensive que dégoulinante de bons sentiments. On va pouvoir aller botter le cul des méchants radioactifs (ou infectés par un symbiote extra-terrestre, excusez du peu) dans une séquence finale qui impressionne autant par ses effets spéciaux que par une chorégraphie brouillonne et un rythme inégal.
Côté personnages, on retrouve bien sûr tout le monde, y compris les morts dans des flash back (il n’y a guère qu’Octopuss qui ne revienne pas). Chacun semble dérouler son perso sans se poser trop de question, ni même essayer vraiment de convaincre. Côté petits nouveaux, on a droit à l’Homme-sable, bien servi par les effets spéciaux et un Thomas Haden Church habité, mais finalement pourvu de motivations bien simplistes, et que le scénario essaie de justifier (il n’est méchant que pour trouver l’argent pour soigner sa fille) d’une façon qu’on peut trouver faiblarde ou inacceptable, dans tous les cas c’est pas gagnant. Le personnage de Venom, plutôt réussi finalement, se retrouve en second rôle, avec une représentation pas vraiment convaincante, et un destin un peu vite expédié. Le final sera d’ailleurs un grand moment gentil où presque tout le monde révélera son côté lumineux plutôt que son côté obscur, et toutes les absolutions et pardons nécessaires seront là, sans oublier (encore) un grand beau plan de Spidey devant le drapeau américain.
Pour ajouter à la dégringolade, Danny Elfman n’assure plus la musique, remplacé par un Christopher Young pas inspiré. C’est bien simple, à chaque fois que la musique est reprise des précédents films (et donc de Danny Elfman), on se dit chouette, et chaque fois que non, on se dit que la musique est pourrie (mention spéciale à la musique de l’Homme-sable, particulièrement balourde et sans idée). Au final,
Spider-man 3 est une grosse déception par rapport aux deux premiers opus. Si on appréciera quelques scènes rigolotes (dont celle du resto français), des effets spéciaux tout de même réussis, le joli sourire de Kirsten Dunst, et une histoire haute en couleurs, on risque quand même l’ennui sur les loooongues scènes de dialogue plat et bêta, et une entorse de l’œil sur les scènes d’action qui pensent plus à l’épate qu’à l’intérêt du film et du spectateur. Pas un ratage du niveau des plus beaux ratages de comics (Daredevil, Elektra, Hulk), mais tout de même indigne de sa prestigieuse lignée.
A voir : si vous ne voulez pas rater une aventure de l’homme-araignée
Le score presque objectif : 6,5/10
Mon conseil perso (de -3 à +3) : -1, restez sur une bonne impression de la série
Sébastien Keromen