Le Dernier gang
Sortie:
31/10/2007
Pays:
France
Genre:
Durée:
2h5 Min
Réalisateur(s):
Acteurs:

Le Dernier gang

par: Arnaud Weil-Lancry



Le Dernier gang est librement inspiré du Gang des Postiches, un groupe de braqueurs ayant déferlé sur Paris dans les années 80. C’est Ariel Zetoun qui est aux commandes de ce polar plus réussi que de coutume…

L’histoire
Simon vit de braquage en braquage jusqu’à ce qu’il se retrouve confronté à Milan, un flic qui a juré d’avoir sa peau…

La critique

La surprise…
L’arrivée d’une œuvre telle que le Dernier gang a de quoi surprendre dans la filmographie d’un réalisateur comme Ariel Zetoun. Plutôt habitué aux films laborieux et quelconques (XXL, Bimboland), le réalisateur de Yamakasi signe ici un film bien plus mature que ce à quoi il nous avait habitués. En effet, sans être le polar de l’année, Le Dernier gang tient assez joliment la route, malgré de petite erreurs scénaristiques de ci, de là. Et malgré un début aux limites du raté, ce polar de deux heures librement inspiré du Gang des Postiches offre un spectacle de qualité, entre policier brutal et drame éprouvant. La présence d’Europacorp à la distribution confirme l’idée d’une équipe technique qui gagne en maturité, pour livrer un long-métrage franchement plus mature que son catalogue habituel, traditionnellement très fond de tiroir, voire fond de casserole…



Un contenu équilibré mais une trame malvenue…
Le gang de Simon vit de casse en casse, de braquage en braquage… Rien ni personne ne le fera dévier de sa vie si dangereuse, ni Julie, sa compagne, ni le danger omniprésent de Milan, un flic qui a juré d’avoir sa perte. Dans la peau de ces trois personnages excellemment interprétés et hauts en couleurs, Gilles Lellouche, Clémence Poésy et surtout Vincent Elbaz. Avec une interprétation de Simon toute en brutalité et en charme méditerranéen, l’acteur des Randonneurs signe ici son meilleur rôle. Et si son compère à l’écran, Sami Bouajila, offre une prestation plus que convenable, on ne peut pas vraiment en dire autant des autres membres du gan, relégués aux rangs de vulgaires potiches… réduits à de vulgaires braqueurs. Pour ne parler que d’eux, les braquages auraient toutefois pu être plus radicaux pour permettre un petit surcroît de tension, mais Ariel Zetoun a clairement affiché son souhait de ne pas faire un film sur « le Milieu », d’où peut-être, ce manque d’intérêt flagrant pour la première demie heure.







On en arrive au cœur du problème, car Le Dernier gang présente une réalisation technique particulièrement bancale… Le film est clairement structuré en deux parties : une première présentant les premiers pas du gang jusqu’à une première prise d’otages qui tourne mal, et leur vie deux ans après. Alors que la première partie est bien trop rapide (empathie résolument impossible), la seconde rattrape très largement le tout avec un ton chargé en émotion et des personnages plus mûrs… Mais un peu trop tard... Et au bout d’une heure quarante (ce qui n’est pourtant pas si long), on commence à s’ennuyer et à souhaiter que le dénouement survienne bientôt… Mais même si la structure narrative présente pas mal de défaut, l’ensemble est séduisant… D’un doute sur l’aptitude du réalisateur à générer l’empathie ou à susciter un intérêt pour les personnages secondaires (présents mais inexistants), on passe à de beaux moments d’émotion pour ce couple si uni et si amoureux. Et le contraste offert par ces moments de tendresse et les braquages constitue l’essentiel de la qualité du Dernier Gang.

Le Dernier gang est finalement loin d’être parfait, avec sa réussite en demie teinte, qui offre en permanence un intérêt mitigé, entre structure narrative irrégulière et une galerie de personnages inégaux… Enfin, à voir pour l’excellente prestation de Clémence Poésy et Vincent Elbaz, impériaux.

Verdict : 7 /10
Un policier tout en émotion, sans être exceptionnel… Mais un des meilleurs films d’Ariel Zetoun.
Site officiel : Le Dernier gang