Speed Racer
Speed Racer
Sortie:
18/06/2008
Pays:
USA
Genre:
Durée:
2h05 Min
Réalisateur(s):
Acteurs:

Speed Racer

par: Sebastien Keromen

Sortis de la trilogie Matrix, les frères Wachowski nous présentent leur nouvelle gourmandise, toujours plus, mais toujours plus n’est-ce pas trop ? À force d’essayer de mettre en scène les courses les plus colorées et pleines d’adrénaline, le spectateur a-t-il encore un film ?

Speed Racer
Titre original : Speed Racer
USA, 2008
Réalisateur
 : Andy Wachowski & Larry Wachowski
Acteurs : Emile Hirsch, Christina Ricci, John Goodman, Susan Sarandon, Matthew Fox, Melvil Poupaud
Adapté de la série animée japonaise Mach Go Go Go, créée par Tatsuo Yoshida
Durée : 2h05

L’histoire
Speed Racer est le pilote de course le plus prometteur, dans un futur où les courses se font sur des circuits avec loopings et où on gagne en sortant les autres voitures de la course. Un riche sponsor s’intéresse à lui. Le sport et l’argent feront-ils bon ménage ? Et sans argent, le sport peut-il vaincre ?




La critique

Speed Racer, c’est le nom du héros. Si. Sa famille c’est la famille Racer, et ils ont eu l’idée incroyable de l’appeler Speed quand il était bébé. Rien que ça devrait allumer un signal d’alarme dans votre cerveau avant d’aller voir ce film. Mais bon, au cas où ce signal aurait épuisé ses batteries, laissez-moi vous expliquer toutes les bonnes raisons de ne pas aller voir ce film.
Soyons fair-play en commençant tout de même par les quelques qualités du film : il est très dynamique, sans temps mort, avec une belle énergie. Voilà.
Revenons donc à tout ce qu’on trouve dans le film et qu’on aurait souhaité voir ailleurs, ou mieux jamais. Tout d’abord, vous vous attendez à un film avec des COURSES, oui, ces trucs où des voitures essaient d’arriver en premier en roulant vite. Si le film comporte bien des trucs apparentés à des courses, elles diffèrent fortement de ce qu’on pouvait en attendre. Parce que toute la difficulté semble consister à bouter les autres voitures hors du terrain en les cognant et en tournant sur soi-même huit fois pendant que l’autre voiture tourne sur elle-même sept fois et à la huitième elle tombe. Loin de moi l’idée de refuser de l’action musclée dans une course, mais faut-il encore qu’il reste de la course, et ici les quelques fois où les voitures courent sans se fritter sont montées tellement hystériquement qu’on n’a aucune impression de vitesse, juste de fouillis, option mal au cœur.
Mais on trouve encore pire. D’abord des tonnes et des tonnes de dialogues, on dirait que les Wachowski ont réussi à en mettre encore plus que dans Matrix Reloaded, et cette fois c’est du blabla sans philosophie de comptoir, mais aussi sans intérêt. Un vague couplet sur « le sport est plus fort que l’argent », et c’est fini. Côté effets spéciaux, c’est quand même grandement discutable, et très souvent on a l’impression de regarder un jeu vidéo, tout en images de synthèse avec des couleurs et des reflets trop brillants pour être honnêtes. Cela efface grandement le spectaculaire des scènes puisqu’on n’y croit pas, et le film ne comporte ainsi aucune scène ou action mémorable. Les acteurs qui se sont perdus dans ce film n’ont d’autre solution que de surjouer des personnages sans intérêt (et quand on voit la distribution, on sait que le blâme ne peut aller qu’à la direction d’acteurs). Ils ont même réussi à rendre Christina Ricci moche, ce qui devrait également être inscrit au Guiness des records, dans la catégorie de ceux que personne n’aurait dû battre. N’oubliez pas non plus de la couleur, beaucoup de couleurs, des couleurs qui pêtent, des couleurs lavées avec Mir Couleurs, des couleurs qui font parfois regretter de ne pas être daltonien. Encore une fois, pas répréhensible à la base, mais dépassant largement la limite raisonnable.




Mais continuons. Que ne pensez-vous pas trouver dans un film sur des courses de voitures ? Oui, des combats de kung-fu contre des ninjas. Je ne savais pas que ça faisait partie du cursus de coureur automobile. On peut aussi compter Melvil Poupaud en commentateur sportif (mais qu’est-il allé faire là ?). Mais ce qu’on ne pensait vraiment pas trouver, c’est l’exploit qu’arrive à réaliser Speed Racer : introduire un (en fait deux) personnage plus énervant et insupportable que le Jar Jar Binks de la Menace fantôme (quitte à concurrencer la Menace fantôme, ils auraient dû plutôt tenter de surpasser, ou du moins égaler, la course de pods). Le duo formé du petit frère grassouillet, gourmand, quasi mytho mais qui tombe toujours bien, et de son chimpanzé appelé Chim chim, qui s’habille comme lui et a à peu près le même caractère, ce duo donc repousse les limites de l’imbécillité et de la tête-à-claquitude, sans oublier d’être quasiment toujours présent à l’écran. Personne n’en avait rêvé, on se demande bien pourquoi ils l’ont fait.
Bien, vous avez compté les points ? Speed Racer semble durer 3 heures alors qu’il en dure 2, aligne des scènes illisibles de voitures en images de synthèse en plastoc, habille John Goodman comme Super Mario, fait sauter les voitures comme des puces toutes les cinq secondes, arrive à mettre en scène trois grandes courses sans une seule fois donner une vraie impression de vitesse, aligne des rebondissements pas clairs sur des enjeux pas intéressants, cumule les tics de montage (au début, un personnage en découpe et qui parle fait la transition d’une scène à une autre, on trouve ça plutôt original ; après deux heures et plus d’une vingtaine de ces transitions, on craque un peu), et ennuie profondément en cumulant de l’action non-stop (ça faisait depuis Arsène Lupin que j’avais pas vu un film aussi ennuyeux malgré autant d’action). En résumé, un film aussi imbuvable que la phrase précédente. Ne vous dites pas que ça a l’air sympa, coloré ou kitch, rayez toutes les mentions et allez voir un autre film.

A voir : si vous êtes épileptique et que vous souhaitez déclencher une crise, je vois que ça
Le score presque objectif : 3,5/10
Mon conseil perso (de -3 à +3) : -2, non non, restez chez vous

Sébastien Keromen