Speed Racer
Speed Racer
Sortie:
30/06/2008
Pays:
U.S.A.
Genre:
Durée:
127 Min
Réalisateur(s):
Acteurs:

Speed Racer

par: Maxime Claudel



Speed Racer est donc l’adaptation du manga éponyme et cela se voit visuellement. Fini l’univers froid de Matrix, les deux frères nous proposent ici un Monde coloré, flashy et  c’est une explosion visuelle qui titille nos yeux  à chaque scène. La technique des effets spéciaux fait encore un bond en avant grâce au génie des deux réalisateurs. Ce film est une claque et on ne peut rester de marbre devant un tel spectacle de beauté qui se déroule tout au long du film. Le film en devient finalement cartoonesque avec certaines scènes dignes d’un  vrai Tex Avery. On aurait pu croire que les courses auraient pu avoir un côté brouillon  mais à contrario de sieur Bay, les 2 frères nous prouvent qu’ils savent tenir une caméra pour ne pas nous écœurer d’un tel habillage. L’alternance champ/contre champ dans les dialogues est d’ailleurs très bien maîtrisée et efficace. Les Wachowski étonnent sans exagérer, transcendent tout en gardant l’âme du genre. Toute cette richesse visuelle est simplement là pour nous offrir un spectacle  ébouriffant, beau, étonnant et novateur.
 








Passée la claque visuelle, qu’en est-il du fond ? Le film est-il juste un prétexte à pousser à fond les manettes le côté technique ? Et bien cela serait minimiser le talent des réalisateurs. Ils offrent un cachet très simpliste, presque naïf au film et cela  fonctionne du tonnerre. On retombe  littéralement en enfance en suivant l’aventure de Speed Racer sur le circuit de la vie : les doutes, les peurs, les joies. Il est tout simplement un jeune pilote qui veut se faire plaisir et également sauvegarder la mémoire de son frère.  Speed Racer est un film très familial voire fraternel et met énormément l’accent sur les liens qui existent dans une famille. L’analogie entre les 2 frères réalisateurs et Rex et Speed est d’ailleurs la bienvenue. Les 2 pilotes sont très proches et on le ressent très fortement. On se surprend à éprouver de l’empathie pour cette famille. Quand la mère se dit être fière de son fils, on est face à une scène touchante. On se surprend à voir nos yeux briller et des frissons s’emparent de notre corps. On ressent réellement les sentiments qui existent dans cette famille car c’est quelque chose qui fait partie de notre quotidien. Il y a donc un côté très humain et très émotionnel. Cela passe avant tout par des dialogues très simples mais des dialogues qui nous parlent, ceux que l’ont utilisent dans la vie de tous les jours, ceux qui nous touchent. Ensuite il y a ce héros, Speed, qui est comme tout le monde, quelqu’un qui poursuit un rêve et qui fera tout pour y arriver. Enfin il y a tous ces moments de complicité familiale qui nous rappelle la nôtre. Et il y a également toute cette réflexion sur la corruption dans le sport et le rôle de l’argent dans celui-ci. C’est d’ailleurs du déjà-vu ou entendu mais cela n’est qu’un prétexte pour enrichir le scénario. Le propos du film est ailleurs et chacun y trouvera le sien parmi les membres de la famille Racer.








Concernant le film en lui-même, le scénario, bien que prévisible, est très bien ficelé et riche en rebondissements, ce qui nous permet, à l’instar de l’écrin visuel, de rester scotcher à nos sièges. Il n’y a d’ailleurs jamais de Pit Stop durant le film. L’ennui n’a jamais le temps de s’installer. Aucun des acteurs ne nous offrent la performance de l’année mais chacun est à sa place. Il y a peut être le personnage de Spritle qui pourra agacer les plus adultes d’entre nous. Il y a également quelques scènes d’humour bienvenues, principalement des comiques de situation qui , malgré leur classicisme, viennent enrichir un tableau déjà bien rempli.

Cependant Speed Racer divisera. L’audace visuelle pourra ne pas plaire à certains, d’autres s’arrêteront à l’habillage candide du film mais avec du recul, ce film touchera l’esprit  d’enfant qui sommeille en chacun de nous. Car il faut l’avouer, nous sommes tous des éternels gamins mais le problème pour Speed Racer, c’est que nous le sommes dans des degrés différents. Ce qui est sûr c’est que l’essence du défunt Tatsuo Yoshida est préservée. Au final, Go Go Go Speed Racer.