La Princesse et la grenouille
The Princess and the frog
Sortie:
27/01/2010
Pays:
USA
Genre:
Durée:
1h35 Min
Réalisateur(s):
Acteurs:

La Princesse et la grenouille

par: Sebastien Keromen



Après avoir abandonné l’animation traditionnelle pour de mauvaises raisons, Walt Disney Pictures y revient avec de bonnes intentions. Et pour la première fois une héroïne noire (même si elle va passer la moitié du film en grenouille). Mais est-ce qu’ils sont déjà prêts à reprendre ?

La Princesse et la grenouille
Titre original : The Princess and the frog
USA, 2009
Réalisateur
 : Ron Clements, John Musker 
Voix : pas grand monde de connu en VO à part John Goodman, et Anthony Kavanagh et Liane Foly en VF
Musique de : Randy Newman
Durée : 1h35

L’histoire
Tiana a travaillé dur toute sa vie pour avoir son restaurant. Mais un sorcier vaudou, un prince changé en grenouille, un crocodile qui veut jouer du jazz, et une luciole amoureux d’une étoile, vont mettre en péril son rêve d’enfance.




La critique

Enfin, Disney revient à l’animation traditionnelle ! Il leur aura fallu six ans et l’arrivée de John Lasseter pour comprendre que le problème ne venait pas de la technique d’animation, mais de scénario tout pourris (comme La Ferme se rebelle, en animation traditionnelle, mais aussi Chicken Little ou The Wild en images de synthèse). Nous revoici donc devant un Disney dessiné à main. Bonne nouvelle ? Oui ! mais non… mais oui… mais non.




Oui ! Ça fait plaisir de retrouver le dessin Disney, sans doute classique et très propre, mais tout de même bien joli et agréable à regarder. Une histoire enlevée, des chansons tout du long (beaucoup de chansons), le style est bien là. On a un vrai nouveau Disney, et pas une espèce de dessin animé qui essaie de coller à son temps à tout prix (comme Atlantis ou La Planète au trésor), ou une bêtise au scénario idiot (comme Frère des ours ou La Ferme se rebelle). Là on a un Disney pur sucre, à l’histoire ambitieuse, aux personnages charismatiques, avec prince et princesse, animaux qui parlent, et avec un ambiance Nouvelle Orléans présente pendant tout le film. Et tout ça fait bien plaisir.




Mais non… Car le film est tout même émaillé de pas mal de fautes de goût, notamment dans les personnages du crocodile (dans une moindre mesure), trop caricatural, et de la luciole, qui ne ressemble à rien (même en primaire j’aurais eu honte de dessiner comme ça). On sent aussi que jusqu’au bout, ils n’ont pas décidé si leurs grenouilles allaient rester assises (comme des vraies grenouilles) ou se tenir debout. Résultat, elles passent leur temps à se lever et à s’asseoir, pas trop convaincant. Autre souci, si on est content de retrouver des chansons, et en plus style jazz, aucune d’entre elles n’est mémorable ni même vraiment réussie, voilà ce qui arrive quand Randy Newman est le compositeur.




Mais oui… On ne peut pas le nier, on s’amuse bien pendant le film. Certains personnages, telle Charlotte, la jeune fille blanche, sont frappadingues et irrésistibles. Il y a aussi plein de bonnes idées, comme l’utilisation des ombres dans le vaudou et par le méchant, qui est d’ailleurs bien réussi, même si pas assez présent. La morale n’est pas trop pesante (faut bosser mais faut pas non plus perdre de vue ce qui est vraiment important), les personnages principaux plutôt attachants, la réalisation réussie et les scènes faites avec brio, c’est de la belle ouvrage.




Mais non. Au final, on est tout de même déçu. Principalement par une histoire qui se traîne alors que le film a un rythme frénétique, pas un temps mort pour laisser vivre les personnages, on fuit des crocos, on cherche en courant une sorcière vaudou, on chante un petit coup, c’est bien rare les scènes où les personnages ont le temps de parler. D’où une progression assez caricaturale pour les protagonistes, dont les relations changent quasiment en un claquement de doigts. La faute aussi à un trop grand nombre de personnages, que le film n’a pas le temps de développer et qui oblige à faire tout un peu plus vite pour en mettre plus. Les Disney les plus réussis reposent sur le plaisir de voir le film et sur l’attachement à l’histoire et aux personnages. Ici, le contrat n’est qu’à moitié rempli. Mais c’est encourageant pour la suite. A quand le prochain ?

A voir : pour la renaissance timide de l’animation traditionnelle chez Disney
Le score presque objectif : 6,5/10
Mon conseil perso (de -3 à +3) : +1, on est plutôt content pendant, mais en sortant on s’aperçoit que ça ne fait pas un film

Sébastien Keromen