Les Aventures extraordinaires d’Adèle Blanc-Sec
Sortie:
14/04/2010
Pays:
France
Genre:
Durée:
1h45 Min
Réalisateur(s):
Acteurs:

Les Aventures extraordinaires d’Adèle Blanc-Sec

par: Sebastien Keromen

Qu’on aime ou qu’on n’aime pas, un film de Luc Besson, c’est toujours un petit événement. Sorti de ses Minimoy, il nous propose une maxi-aventure adaptée des BD de Tardi, ça promet. Mais promettre ne suffit pas.

Les Aventures extraordinaires d’Adèle Blanc-Sec
France, 2010
Réalisateur
 : Luc Besson
Acteurs : Louise Bourgoin, Gilles Lellouche, Jean-Paul Rouve, Mathieu Amalric
Musique de : Eric Serra
Adapté des bandes dessinées de Jacques Tardi
Durée : 1h45

L’histoire
Pour sauver sa sœur, Adèle Blanc-Sec doit retrouver une momie d’un médecin égyptien, puis lui rendre la vie. Tout cela en comptant aussi avec le ptérodactyle dont l’œuf a éclos au Muséum d’Histoire Naturelle. Rien que de très normal, donc…




La critique

Adapter une BD en film est toujours casse-gueule. Car il faut d’abord en retranscrire le graphisme, l’univers, pas facile. Mais ça, en général, c’est finalement plutôt réussi. Et ensuite on s’aperçoit que les histoires de BD ne marchent pas trop bien au ciné. Alors on change tout, et là c’est généralement moins réussi. Vous vous dites que je suis parti dans des généralités et vous vous demandez quand je vais arriver au film qui nous intéresse ici ? En fait, j’y suis déjà, ces généralités s’appliquant tout à fait ici.




L’univers et l’ambiance du film sont incroyables. La BD de Tardi avait un style assez spécial (et qui pouvait ne pas plaire), des couleurs dans les beiges et verts, et un dessin assez peu harmonieux des personnages. Le film rend tout cela, et arrive à faire vivre des personnages qui ont l’air mal dessinés à l’écran, étonnant. Tous les acteurs s’amusent au plus haut point, et le spectateur avec eux. On se demande juste pourquoi Besson a été chercher Mathieu Amalric pour un rôle de quatre minutes où on ne le reconnaît pas, même en sachant que c’est lui. Gilles Lellouche et Jean-Paul Rouve sont truculents dans des personnages complètement barrés, aussi ridicules qu’irrésistibles. Quant à Louise Bourgoin, elle compose une Adèle très cassante et séduisante, qui souffle le chaud et le froid en permanence. Les décors du Paris du début du XXe siècle sont crédibles, les costumes issus de l’époque et de la BD, tout est en place…




Et patatras, l’histoire met tout par terre. L’histoire souffre d’abord d’un énorme problème de rythme. Tout commence très mal, avec une voix off pas terrible qui va nous faire sauter du coq à l’âne sur différents scènes au début, pendant plus de 10 minutes, genre début d’Amélie Poulain en raté. Le film va continuer à enchaîner des scènes sans intérêt, et – plus grave – sans Adèle, qui apparaît un petit quart d’heure pendant les trois premiers quarts d’heure. Heureusement, après, elle sera tour le temps à l’écran, mais ça induit un gros déséquilibre et surtout un manque d’intérêt certain au début. L’histoire est tirée de deux BD (Adèle et la bête, et Momies en folie), mais n’en reprend que les personnages et principaux événements, aucunement l’intrigue et les motivations des personnages. On a donc droit à un ptérodactyle pas spécialement convaincant, et à plein de momies rigolotes et réussies. On déplorera par contre quelques scènes ridicules non prévu à cet effet, comme le flash-back sur la partie de tennis, qu’on se sent obligé de prendre comme un gag alors que c’est le ressort dramatique du film. Comme c’est du Besson, on a par contre droit à des bonnes scènes réjouissantes, des dialogues piquants, notamment avec les momies ou Adèle, mais à chaque fois le soufflé retombe. Alors bien sûr, c’est dépaysant et plutôt divertissant, mais à aucun moment le film ne décolle vraiment, ne nous entraîne avec lui, alors que pourtant, vu les péripéties étonnantes et incroyables dans lesquelles il nous entraîne, c’était bien le moins. On a l’impression d’un assemblage de scènes pas mauvaises en elles-mêmes, mais qui ne colle pas ensemble. Comme la musique du générique de fin. Si les aventures d’Adèle sont extraordinaires, le film ne l’est pas, et c’est bien dommage.

A voir : pour l’ambiance et la transcription de la BD
Le score presque objectif : 6,5/10
Mon conseil perso (de -3 à +3) : +1, peut-être accrocherez-vous, et puis quelques scènes valent le détour

Sébastien Keromen