The Grand Budapest Hôtel

Verdict: Chef D’oeuvre

par: Emmanuel Galais

Le film retrace les aventures de Gustave H, l’homme aux clés d’or d’un célèbre hôtel européen de l’entre-deux-guerres et du garçon d’étage Zéro Moustafa, son allié le plus fidèle. La recherche d’un tableau volé, œuvre inestimable datant de la Renaissance et un conflit autour d’un important héritage familial forment la trame de cette histoire au cœur de la vieille Europe en pleine mutation. 

Wes Anderson (Moonrise Kingdom) est certainement l’un des réalisateurs les plus improbables de la planète Hollywoodienne. Notamment par une narration singulière et un visuel propre qu’il a pu développer tout au long de sa carrière avec des films aussi réjouissant que « A bord du Darjeeling Limited » ou encore « Fantastic Mr Fox ». Le réalisateur et son scénariste s’inspirent de plusieurs style et en ressortent un méli mélo de scène toutes plus réjouissante les unes que les autres.
Et c’est encore le cas avec « The Grand Budapest Hôtel », qui suit les aventures d’un concierge consciencieux d’un hôtel de luxe à la frontière d’un pays imaginaire, qui se voit pourchassé par de dangereux criminels à la suite d’un héritage contesté. Sur cette trame, le réalisateur déroule toutes ses qualités de raconteur d’histoire, avec un ton qui lui est propre, un rythme qui n’est pas sans rappeler les films muets de Buster Keaton, mais également les grands films musicaux des années 40, avec des couleurs pastels très prononcées, des visages en plans serrés, des regards surexpressifs, et des mouvements volontairement exagérés.

Si on peut reprocher à Wes Anderson un style parfois décousu, en visionnant « The Grand Budapest Hotel » il apparait que chaque plan est particulièrement soigné et suit une logique narrative incroyablement maitrisée. Le réalisateur s’est nourris au fil des années de bon nombre d’influences que l’on retrouve à chaque coin des plans qui forment son film. Tout y est mélangé : La bande dessinée, le cinéma burlesque des années 20, les comédies musicales des années 40, et même une certaine réflexion d’un monde qui se laisse petit à petit par un pouvoir quasi invisible, pour au final lui faire perdre sa couleur.

Car évidemment, « The Grand Budapest Hôtel » nous parle d’un pays fictif, certes, mais qui sert tout de même de support pour imager toute la déception autant que tous les ravages du bloc communiste, après la révolution. D’un hôtel majestueux aux couleurs pastels vives, la bâtisse devient d’un verdâtre déprimant, aussi monotone qu’un bâtiment du parti. Et les existences en deviennent aussi sombres et tout autant monocordes.

Bien sûr, l’ensemble trouve sa brillance dans un casting particulièrement réjouissant, qui compte, quasiment ce qui se fait de mieux dans la sphère hollywoodienne actuelle : de Ralph Fiennes (La liste de Schindler), grandiose, à Adrien Brody (Le pianiste), enfin réjouissant en méchant vénale, ou encore de Bill Murray (Lost in Translation), grand habitué des casting du réalisateur à Tilda Swinton (Le monde de Narnia), méconnaissable en vieille dame.

En conclusion, avec « The Grand Budapest Hôtel » réussit encore le tour de force de nous entrainer dans une aventure burlesque, haute en couleur, réjouissante et parfaitement maitrisée dans sa structure narrative. Le casting ferait rougir n’importe quel dinosaure d’Hollywood et offre ce qu’il y a de mieux pour nous entrainer dans une univers où l’émotion et l’humour sont aussi bien dosés que les décors sont réussis. Un film à voir et à revoir !

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