Monuments Men
The Monuments Men
Sortie:
12/03/2014
Pays:
USA
Genre:
Durée:
118 Min
Réalisateur(s):
Acteurs:

Monuments Men

Verdict: Très Bon

par: Emmanuel Galais

La plus grande chasse au trésor du XXe siècle est une histoire vraie. MONUMENTS MEN est inspiré de ce qui s’est réellement passé. En pleine Seconde Guerre mondiale, sept hommes qui sont tout sauf des soldats – des directeurs et des conservateurs de musées, des artistes, des architectes, et des historiens d’art – se jettent au cœur du conflit pour aller sauver des œuvres d’art volées par les nazis et les restituer à leurs propriétaires légitimes. Mais ces trésors sont cachés en plein territoire ennemi, et leurs chances de réussir sont infimes. Pour tenter d’empêcher la destruction de mille ans d’art et de culture, ces Monuments Men vont se lancer dans une incroyable course contre la montre, en risquant leur vie pour protéger et défendre les plus précieux trésors artistiques de l’humanité…

Georges Clooney est indéniablement un réalisateur qui aime choisir ses sujets, qui y trouve toujours de quoi porter ses idées d’humaniste moderne. Un humanisme présent partout dans la recherche personnel de la star. Que ce soit dans les œuvres humanitaires auxquelles il prête son image, mais également son temps et son énergie parfois. Et c’est souvent dans le passé qu’il trouve matière à exprimer tous les maux qui le torturent. Le maccarthisme dans « Good Night and Good Luck », la naissance du football professionnel dans « Jeux de Dupes », ou encore l’investissement personnel dans un monde politique fait d’opportunisme et de trahison dans « Les marches du pouvoir ». Chaque fois le réalisateur Georges Clooney distille ses idées, ses idéaux et s’approprie son sujet pour y mettre un peu de lui et nous offrir des œuvres soignées aux discours idéalistes évident, mais que la star américaine s’efforce de concrétiser dans ses actions personnelles.

Pour « Monuments Men » Clooney utilise la mission de ces hommes d’exceptions pour expliquer à quel point l’art est une poutre maitresse de notre civilisation. Par une mise en scène soignée, dont on retrouve les influences des frères Cohen, notamment dans l’époque « O’Brother », le film met en valeur de façon totalement décalée l’attachement quasi viscérale que les « Monuments men » vouaient à l’art sous toutes ses formes. Prêts à donner leur vie pour une statue exceptionnelle de Michelange, ou pour une œuvre de Vinci. Mais également, et ça c’est l’histoire qui le révèlera, les concessions qu’ils durent faire pour sauver des trésors inestimables de la destruction et de la folie nazis.

Seulement, malgré une mise en scène particulièrement inventive, et un scénario qui n’hésite pas à jouer la carte de l’humour fin, ce qui a fait la réputation de l’acteur et des ses acolytes (Matt Damon fait encore les frais des blagues de son ami, notamment par son accent français désastreux), le réalisateur semble avoir endossé un costume trop grand pour lui. En gros la mission des « Monuments Men » étaient tellement incertaine, mais tellement vaste aussi (Les œuvres ne furent pas toutes retrouvées et certaines sont encore à réclamer par les familles) qu’il était difficile de faire un choix, et le scénario, même s’il tente de se fixer sur deux œuvres : La madone de Bruges » de Michelange et le « Renacle de Gand » de Jan Van Eyck,  se perd un peu dans une structure qui se laisse déborder par l’ampleur de la tâche. Comme ses héros. A grand renfort de voix off humaniste et compatissante, le réalisateur se laisse emporter par l’émotion de ce qui aurait pu être le plus grand désastre artistique, qui fut évité par la passion et le courage d’une poignée d’hommes portés par l’amour de l’art.

En conclusion, avec « Monuments men » Georges Clooney met en lumière le travail d’une poignée d’hommes qui luttèrent pour sauver des œuvres magnifiques et inestimables spoliées pas les armées Nazis durant la seconde guerre mondiale, à des collectionneurs juifs mais également à des villes ou des villages européens. Et si le film bénéficie d’une magnifique mise en scène, et d’un jeu d’acteurs résolument inspirés et efficaces, le scénario se laisse dépasser par une tâche trop grande et trop minutieuse pour être résumée dans un film d’un peu moins de deux heures.