Transformers : l’âge de l’extinction
Transformers : age of extinction
Sortie:
16/07/2014
Pays:
USA
Genre:
Durée:
2h45 Min
Réalisateur(s):
Acteurs:

Transformers : l’âge de l’extinction

Verdict: Bon

par: Sebastien Keromen

Eh oui, les gros robots sont de retour. Le réalisateur avec des gros sabots aussi. Et le gros film rempli de trucs pas intéressants aussi. Enfin bref, le gros blockbuster qui tache est de retour.

Transformers : l’âge de l’extinction
Titre original : Transformers : age of extinction
USA, 2014
Réalisateur
 : Michael Bay
Acteurs : Mark Wahlberg, Stanley Tucci, Kelsey Grammer, Titus Welliver, et les voix de John Goodman, Ken Watanabe
Musique de : Steve Jablonsky
Durée : 2h45

L’histoire
Au début il y a des dinosaures mal animés, et une bombe apportée par des Transformers explose. Il faut bien savoir que tout ça n’aura aucun intérêt pour la suite. Après y a des robots et des humains, et pan pan boum boum



La critique

Le premier Transformers était presque sympathique. Le deuxième m’avait déçu. Le troisième m’avait gonflé. Et j’avais à peu près jeté l’éponge. Et là, pan ! ils rajoutent les Dinobots. Bon, ben alors… Vu qu’il me semble bien que Grimlock a été mon premier Transformer, et que le jour où j’ai trouvé Swoop (le ptéranodon, non vendu en France) par hasard, dans une boutique de jouets en Italie, a été le plus beau jour de ma vie (bon, j’exagère peut-être un peu), je ne pouvais décemment pas manquer ce quatrième opus. Et peut-être que c’était une chance de le pas le rater. Ou pas. Déjà, un truc est sûr : pour les Dinobots, c’est l’arnaque, car ils n’apparaissent qu’à la toute fin, plus de 2 heures après le début du film. Et n’espérez pas retrouver la personnalité fière et belliqueuse de Grimlock, ils jouent seulement le rôle de bêtes de combats, je crois qu’un moment un d’eux dit une phrase, mais ça doit être une erreur. Cela dit, un beau Grimlock, un Slag (le tricératops) à peu près réussi, un piaf pas vraiment préhistorique à deux têtes, et un genre spinosaurus inconnu aussi au bataillon, qui se lancent dans la bataille, ça se refuse pas. Plutôt réussis dans l’ensemble, cela dit, mais on y reviendra.



Bon, alors, maintenant qu’ils ont réussi à me re-traîner dans la salle, ça donne quoi, ce nouveau Transformers ? Ben c’est un peu comme les autres en encore plus accentué : quelques trucs qui valent le coup, et beaucoup qui le valent pas du tout. C’est bien simple, je pense qu’il existe dans ce film de quoi faire un film d’environ 1h30 très honnête. Sauf que ça dure 2h45. Oui, 165 minutes, Soit environ 1h15 totalement dispensable, je connais des très bons films moins longs que ça. Et c’est quoi, tout ce gras à enlever ? Principalement les humains. Car si les précédents films ne brillaient pas par leurs personnages humains, celui-ci atteint les bas-fonds des clichés. Un père bricoleur (qui va savoir bidouiller sans problème des robots de la CIA avec ce qu’il a trouvé dans une station-service), immature et qui n’arrive pas à joindre les deux bouts, une fille que son père croit sage mais qui se balade en bikini comme dans les pires films de spring break, et qui va bien sûr se faire enlever, un petit ami surprise pilote de rallye sans épaisseur, et un copain de la famille complètement crétin échappé de Dumb & dumber. Que du bonheur, et franchement, vu le nombre de morts dans tous les combats (sans qu’on les voie vraiment, faudrait pas risquer d’être interdit aux moins de 12 ans), on se prend à espérer qu’ils feront rapidement partie du nombre. Mais non. Quelques personnages secondaires (comme celui de Stanley Tucci) s’ajoutent à l’histoire, sans être vraiment passionnants. Le seul qui vaut le coup, c’est Titus Welliver. Non, c’est pas le nom de son personnage, c’est bien le nom de l’acteur. Vous ne l’avez sans doute pas repéré, vous l’avez peut-être vu déjà dans Argo, dans Gone baby gone, dans des séries (régulier dans The Good wife ou Deadwood), mais en tout cas on le remarque, et à chaque fois il marque. Vivement un rôle à sa mesure, et en tout cas il réussit à faire exister son personnage ici, et c’était pas évident.



Mais bon, à part les histoires de famille à mourir d’ennui de la famille Duplouc, qu’est-ce qu’il y a à voir ? Déjà, plein de détails également à mourir d’ennui. Finalement il y a pas tant de Transformers que ça dans ce Transformers. Mais on a plein de gens qui discutent avec des dialogues bizarres. Pour une fois, je ne vais pas dire que les dialogues sont plats et inintéressants. Les dialoguistes se sont donné du mal pour avoir des dialogues créatifs. Et y ont échoué misérablement. À tel point parfois qu’on ne sait plus si ça confine à l’abyssal ou au sublime, par exemple quand le héros demande au méchant CIA s’il a un mandat pour fouiller sa maison, celui-ci réplique : « Mon visage est mon mandat ». J’en suis encore bouche bée. Côté emballage, avant d’entrer dans le dur avec les robots et l’action, on peut dire que la musique est plutôt réussie, comme l’était d’ailleurs celle des films précédents. La 3D est assez inutile, généralement trop discrète et peu profonde, je n’arrive pas à croire que ça ait été tourné en vraie 3D. Côté scénario, il y avait pourtant de bonnes bases, avec cette histoire d’Autobots pourchassés par les humains qui veulent reprendre leur destin en main, et même un peu d’émotion sur cette scène où un Autobot est achevé par l’armée. Mais après on ajoute une « graine » qui détruit des zones pour les rendre habitables par des robots (et a déjà été utilisée du temps des dinosaures, hein ??), un métal – le transformium, oui, ils l’appellent comme ça – qui permet de construire des Transformers, un Megatron qui essaie de revenir en douce, un militaire dont on ne comprend pas trop les motivations, un Transformer qui a construit les autres Transformers (mais qui l’a construit, lui ?), une société qui étudie les carcasses de Decepticons pour construire d’autres robots… Eh oh ! ça suffit depuis déjà longtemps ! Pas étonnant qu’il faut 2h45 pour parler de tous ces trucs mal aboutis…



Allez, on arrête de se fâcher, et on parle des robots. Les Transformers sont… pas aussi souvent à l’écran qu’on le souhaiterait. Et surtout dans les scènes d’action. C’est dommage, car ils sont plus réussis que dans les autres films. Ils ressemblent maintenant un peu plus aux véhicules en lesquels ils se transforment, ils ont enfin tous des têtes différentes, les transformations ressemblent plus à des mécanismes et moins à du Lego… Mais il faut bien avouer qu’on les voit moins qu’on le souhaiterait. Ils ne sont finalement que dans la moitié des scènes d’actions, les autres étant de simples poursuites en voitures (en vraies voitures, même pas en Autobot). Ces scènes sont réussies sans excès, pas toujours très lisibles, parfois avec des plans un peu bizarres (comme dans tout le film, comme si Michael Bay ne pouvait pas se contenter d’un plan simple), et la dernière séquence est assez énorme. Mais finalement on a l’impression que le réalisateur se fout un peu que ça soit des robots qui se battent. J’ai même l’impression qu’il n’aime pas vraiment les Transformers. J’appuie mon propos : sur la fin, Optimus va – enfin – chercher les simili Dinobots. Il négocie avec eux en robots, et enfin ils se transforment et le suivent. Là, on attend depuis 5 minutes déjà de pouvoir les voir se transformer, des nouveaux robots monstrueux qui se transforment, c’est la fête, on veut tout voir, on veut bien voir ! Eh bien non, à part Grimlock qui se transforme en premier, les trois autres se transforment en même temps, on n’a pas le temps de bien voir, c’est gâché, et c’était le seul truc cool qu’on attendait avant la bataille. Et finalement il y a peu de transformations dans les scènes d’action, un peu entre deux, mais tout ça ne met pas vraiment en valeur les Transformers.
Finalement, si on enlève toutes les scènes sans intérêt, il reste encore tout de même des bouts d’histoire intéressants, des robots cool, des scènes d’action qui vont bien, de quoi faire un divertissement agréable. Mais qui durerait 1h30. Et comme il n’est pas prévu de director’s cut (ou spectator’s cut ?) de 1h30, il va aussi falloir vous fader 1h15 sans intérêt. Pas de chance.

À voir
 : pour les Transformers, plus réussis que dans les précédents
Le score presque objectif : 6/10
Mon conseil perso (de -3 à +3) : -1, trop de en trop c’est trop (relisez attentivement)

Sébastien Keromen