Whiplash
Whiplash
Sortie:
24/12/2014
Pays:
USA
Genre:
Durée:
1h45 Min
Réalisateur(s):
Acteurs:

Whiplash

Verdict: Excellent

par: Sebastien Keromen

Auréolé de tellement de récompenses et bons échos qu’il reste à peine la place sur l’affiche de marquer le titre, Whiplash s’annonce comme la valeur sûre du moment. Comme quoi, avec du talent on peut encore être en haut de l’affiche sans blockbuster…

Whiplash
Titre original : Whiplash
USA, 2014
Réalisateur
 : Damien Chazelle
Acteurs : Miles Teller, J.K. Simmons, Paul Reiser
Durée : 1h45

L’histoire
Andrew ne rêve que d’une seule chose : devenir un batteur de jazz de légende. Mais pour cela, il faut déjà arriver à faire sa place dans l’orchestre du conservatoire, dirigé par l’intraitable Terence Fletcher.



La critique

Voilà un film qu’on n’attendait pas spécialement. Mais en une critique papier, juste sur son synopsis, son casting et sa bonne note, j’avais envie de le voir. Et en plus, il est devenu très rapidement le film événement de ce début d’année, tout le monde l’a vu et l’a adoré. Comment est-ce arrivé ? Mystère. Peut-être que tout le monde a eu envie de ce film aussi vite que moi…
Venons-en donc au film lui-même. Alors, mérite-t-il toute cette attente, tout cet intérêt, tous ces échos ? Oui mais. C’est clairement un très bon film, et on va y revenir, mais il y a tout de même quelque chose qui me gêne beaucoup dedans. Ce n’est sans doute pas pareil pour tout le monde, mais pour ma part j’ai eu beaucoup de mal à m’intéresser au héros, à ressentir la moindre empathie pour lui. Ce n’est pas la faute de Miles Teller, qui joue avec conviction ce jeune qui n’a qu’un seul but : devenir un batteur d’exception. C’est la faute justement de ce personnage très monodimensionnel, qui manque d’humour, de sympathie, de manières, de considération pour les autres, de tact, de bon sens. Enfin bref, un monstre d’égoïsme un peu étroit. Et de ce fait, pendant tout le film, je me suis complètement foutu qu’il atteigne ou pas son but. À la limite, j’espérais presque qu’il allait échouer. C’est dire comme, partant de là, je ne me suis pas beaucoup engagé dans le film, et comme le final, qui aurait dû être jubilatoire, ne m’a enthousiasmé qu’à demi. Bien sûr, c’est très subjectif tout ça, et sans doute plein d’autres gens n’auront pas cette réserve et profiterons du film à fond.



Parce qu’à part ça, le film c’est du tout bon. Même si la mise en scène est parfois un peu trop voyante (beaucoup de gros plans, de zoom sur des détails), elle est assez classe. Les deux acteurs principaux sont parfaits, et J.K. Simmons nous gratifie d’un énorme numéro tout le long du film, en équilibre sur la ligne où le public va le détester ou l’adorer. Et des répliques cinglantes et délectables. Et puis surtout, il y a la musique. J’avoue ne pas être spécialement amateur de jazz, et ne pas y connaître grand-chose, mais là on a de la putain de bonne musique. Avec l’intérêt supplémentaire d’avoir l’impression de la voir se créer puisque c’est quasiment toujours l’orchestre qui joue à l’écran. Et donc si on aime la musique en général, et le jazz en particulier, c’est que du plaisir !



Alors finalement, je suis un peu embêté avec ce film. Parce que j’ai l’impression d’être le seul à n’avoir pas accroché au personnage et donc à ne pas avoir adoré le film, alors que je suis là justement pour vous dire ce qu’il vaut. Alors je vais dire que c’est un excellent film, que peut-être certains (comme moi) auront quelques réserves, mais rien qui ne vous empêche d’aller vous rendre compte par vous-même. Car dans tous les cas (même le mien), il y a des scènes d’anthologie qui valent le déplacement. Et de la putain de bonne musique !

À voir : pour la musique et la qualité du film
Le score presque objectif : 8/10
Mon conseil perso (de -3 à +3) : +3, même si j’ai des réserves pour moi, je vous le recommande sans réserve

Sébastien Keromen