Terminator est une des séries de films qui est passée dans le plus de mains et de styles (et de réussites) différentes. Pour ce cinquième qui se veut premier à la place du premier, qu’est-ce que ça donne ?
  Terminator Genisys Titre original : Terminator Genisys
 USA, 2015
 Réalisateur : Alan Taylor 
Acteurs : Arnold Schwarzenegger, Jason Clarke, Emilia Clarke, Jai Courtney, J.K. Simmons
 Durée : 2h05  
L’histoire Dans le futur, la résistance humaine est sur le point de battre les machines, mais celles-ci envoient un Terminator dans le passé. Vous connaissez cette histoire ? En fait pas vraiment 
 La critique  Comment faire une cinquième suite
 La critique  Comment faire une cinquième suite sur un film qui est parti dans toutes les directions (et notamment temporelles) comme Terminator ? Le film apporte une réponse plutôt originale, qui fera sans doute hurler de rage certains puristes des deux premiers films, et a au moins le mérite d’intriguer : on repart sur les événements des deux premiers films sous un autre angle, voire en changeant l’histoire. Et à vrai dire, cette première partie, si on reste très ouvert d’esprit et qu’on ne s’étrangle pas à chaque coup de volant dans une direction que les films d’origine réprouveraient, eh ben c’est assez plaisant à suivre. L’exercice est en fait assez fascinant, en trois étapes. Premièrement, on suit l’envoi du Terminator d’origine et de Reese du côté futur, intéressant de voir cette histoire sous l’angle inverse. Deuxièmement, le présent de 1984 dérape par rapport à ce qu’on connaissait, et on se laisse surprendre par ces changements. Et troisièmement, on cherche à comprendre comment l’histoire en est arrivée là, et où elle nous emmène. Soit à peu près la moitié du film qui sort assez nettement des chemins balisés des suites de blockbusters. Et qui surprend, du moins si on a réussi à éviter les bandes annonces qui révèlent le méchant alors que c’est un twist de mi-film, quel dommage.
 Cependant, une fois qu’on a fini par stabiliser le présent, et que le but des héros est clair, on retombe en terrain très connu
 Cependant, une fois qu’on a fini par stabiliser le présent, et que le but des héros est clair, on retombe en terrain très connu, il n’y a plus aucune surprise, et le film déroule son action en ligne droite. Et la déroule de façon pas trop inspirée, les scènes d’action sont assez peu impressionnantes, pas toujours très lisibles, pas très longues, dommage pour un 
Terminator. Et le méchant reste très semblable à tous les méchants de 
Terminator depuis le T-1000, donc ça sent la redite des précédents en moins bien. Et quand on est dans cette partie droite de l’histoire, on a le temps de réaliser à quel point les héros sont fades (bon, d’accord, Schwarzie reste convaincant et attachant), et le film recycle les gimmicks des précédents sans vraiment convaincre. Sans être remarquable par sa réalisation, sa musique, sa 3D ou ses effets spéciaux. Et n’oublions pas que la partie voyage dans le temps du scénario part rapidement en sucette. Dans T1 et T2, déjà, c’était discutable, mais là ça n’a même plus la prétention d’être intelligible. C’est donc au final un drôle de film que ce 
Terminator Genisys. Assez dispensable comme Terminator, la première moitié du film vaut le voyage si vous voulez être surpris par une relecture et réécriture libre des deux premiers films, une espèce de plaisir coupable à cet exercice de style de variation sur l’histoire de T1, en acceptant de s’ennuyer poliment dans la deuxième moitié. Et si vous ne supportez pas qu’on remette en cause le contenu des deux premiers Terminator, inutile de vous dire de passer votre chemin si vous ne voulez pas d’un ulcère perforant à chaque contradiction de l’histoire. Oui, c’est un bien drôle de film. 
 À voir
 À voir : pour l’exercice de style de réécriture des deux premiers 
Terminator, si ça ne vous hérisse pas le poil 
Le score presque objectif : 6,5/10 
Mon conseil perso (de -3 à +3) : j’ai vu des gens qui ont détesté, je ne pense pas que ça vaille le coup de conseiller ce film au risque de me fâcher avec quelqu’un, donc joker pour le conseil 
 Sébastien Keromen