On a tous un super-héros qui sommeille au fond de soi… il faut juste un peu de magie pour le réveiller. Pour Billy Batson, gamin débrouillard de 14 ans, placé dans une famille d'accueil, il suffit de crier "Shazam !" pour se transformer en super-héros. Ado dans un corps d'adulte sculpté à la perfection, Shazam s'éclate avec ses tout nouveaux superpouvoirs. Est-il capable de voler ? De voir à travers n'importe quel type de matière ? De faire jaillir la foudre de ses mains ? Et de sauter son examen de sciences sociales ? Shazam repousse les limites de ses facultés avec l'insouciance d'un enfant. Mais il lui faudra maîtriser rapidement ses pouvoirs pour combattre les forces des ténèbres du Dr Thaddeus Sivana…
Après les échecs critiques et publics de ses licences DC comics stars : « Batman vs Superman » et « Justice League » et l'accueil un peu froid fait à « Suicide Squad », Warner essaye de se positionner afin de concurrencer la toute-puissance de Marvel. Et tout est encore possible aux vues de résultats faramineux de « Wonder Woman » qui ouvrait grand la porte aux héroïnes féminines et les résultats remarquables d’« Aquaman » qui, malgré son humour très bas de gamme, l'homme de l'Atlantide a réussi le tour de force de gagner la bataille de la fin d'année.
Avec « Shazam », Warner adapté un héros méconnu du grand public mais apprécié des fans de DC Comics. C'est surtout l'occasion pour le studio de prouver qu'il est capable de faire un film de super héros avec une certaine légèreté. Et pour cela, le studio a choisi un réalisateur pas forcément adepte de l'humour dans ses films : Adam F. Sandberg, puisqu'il réalisa, toujours pour la Warner : « Anabelle 2 » et « Dans le noir ». Deux films d'horreur aux résultats impressionnants au Box-Office. Il faut dire que le bonhomme sait poser des ambiances, capter l'attention des spectateurs et utiliser tous les effets visuels comme sonores pour donner corps à son intrigue. Nous pouvons donc logiquement être en confiance. Et dès le début du film, nous comprenons qu’effectivement, Sandberg va utiliser tout ce qui se trouve en sa possession pour nous faire plonger dans l’univers de « Shazam ! ». Et c’est avec la voix du sorcier, justement que tout va se mettre en place, et une scène d’ouverture très 80’s dans laquelle, les mots du sorcier, mais également des créatures qui l’accompagnent vont se répartir dans toute la salle pour mieux nous imprégner. Puis le film peut enfin démarrer et remettre l’action de nos jours et ainsi commencer son déluge de répliques et de situations d’une drôlerie imparable.
Jamais dans la caricature, ni dans l’outrance, le scénario de « Shazam ! » signé Henry Gayden (Echo) a d’abord le bon goût de se positionner à hauteur des adolescents qui vont avoir à gérer cette transformation spectaculaire autant que super-héroïque et donc, par là même, se poser des questions que seuls des ados peuvent se poser : Que faire avec ces pouvoirs ? Frimer ? En profiter pour se venger de ceux qui nous humilient chaque jour ? En profiter tout court ? La question de la responsabilité de tels pouvoirs ne venant que tardivement forcément. Très loin des préoccupations des précédentes productions de DC Comics, « Shazam ! » garde un ton léger du début à la fin, et sait maintenir le cap de se concentrer sur les problèmes des adolescents sans pourtant aller dans les caricatures d’usage ou les facilités, comme les filles, l’amour et autres mièvreries. Ici, le scénario a l’intelligence de rester dans la simplicité et la subtilité pour finalement être beaucoup plus complexe qu’il n’y parait, comme lorsque le problème de la famille, de la filiation et du lien social fait son apparition.
Et puis bien sûr « Shazam ! » c’est un film de super héros, alors il y a des super pouvoirs, des scènes de combat entre le bien et le mal, de la magie, des créatures et donc des effets spéciaux à tour de bras. Jamais dans le bas de gamme, le film n’a certainement pas à rougir face aux autres productions, même si le costume du héros n’est pas le plus « Cool » qui soit ! Rien ne manque à ce film qui est une excellente surprise, prouvant que le studio en a encore sous la cape pour tenter de renouveler le genre. D’ailleurs n’oublions pas la distribution, à commencer par les deux jeunes acteurs : Asher Angel (Nicky, Ricky, Dicky and Dawn) qui interprète Billy Baston , l’élu qui recevra les pouvoirs de Shazam et Jack Dylan Grazer déjà remarqué dans la nouvelle version de « Ca ». Les deux ne se laissent, bien sûr, pas cannibaliser par la présence puissante de Zachary Levi, que les fans connaissent par la série « Chuck ». Un acteur qui connait bien les super-héros pour avoir participé aux aventures de l’un des plus célèbres de la concurrence : « Thor ». Le comédien est excellent dans le rôle de cet adolescent coincé dans un corps d’adulte. Tout y est pensé, dans son jeu, l’excitation, la naïveté, l’insouciance et la tendresse lorsque cela est nécessaire, sans jamais sombrer dans la surenchère.